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Affichage des articles du juin, 2014

Mermet, bon débarras !, par Patrice C.

Identitarisme radiophonique. J'apprends et j'assiste sur Médiapart à la suppression de l'émission de Mermet sur France-Inter ... Il soulève une belle polémique unilatérale qui se veut en sa faveur. Certains en ont plein la bouche. Ainsi donc, un mec et une émission que je ne connais pas, réussissent à mobiliser auditeurs et journalistes ? En vertu du droit à la pluralité d'opinions et à l'impertinence ? Qu'a donc " inventé " Mermet pour lever une telle bronca ? Son émission ne lui appartient pas, il est salarié et peut se défendre. Il y a des syndicats pour ça ! Pas assez chic, les syndicats ? Il a largement passé l'âge de la retraite à défaut d'avoir celui de la retraite de son ego . Un micro communautarisme ( qui est déjà l'identité de France-Inter, so chic !) élitiste s'émeut ? Il ne s'émeut guère de la piètre qualité de la presse en général, du non-respect déontologique des journalistes et de leurs patrons... France-I

Vilenies et vilains des villes, par Patrice C.

Suite d’hier, pour ceux qui suivent... -Revue de détails- Ça y est, je suis rentré de ma promenade en ville. Et pas aussi indemne que je l’espérais. D'ailleurs, en rentrant, la première chose que je fais, c'est de me laver les mains. Et même avant d'aller pisser. C'est dire la confiance… Effectivement, j'ai encore assisté à des spectacles et à des comportements affligeants, désespérants et déshumanisants au possible. Je n'ai quand même pas eu droit aux cheveux bleu-blanc-rouge ni à trop de shorts et tee-shirts qui fleurent le nationalisme de supermarché. Quelques casquettes, quand même ! Les airs m'ont paru aussi abrutis et vagues que précédemment, fuyants et vides. Le rythme de marche est soutenu, à croire que tout le monde fait comme moi : courage, fuyons ! Visiblement, on en a marre aussi de se voir les uns les autres. Zéro partout, la balle au centre ! Le repas avec mon pote fut très agréable, comme il se doit avec un bon copain qui lui

La ville de tous les viles, par Patrice C.

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Face à l'adversité. Finalement, moins je sors et mieux je me porte. Je ne suis pas malade et vais très bien, merci. C'est plutôt le contraire qui peut m'atteindre. Non, je ne deviens pas agoraphobe, ça va encore ! Mais, bon Dieu, qu'est-ce que j'irais foutre dehors ? Oui, il y a le soleil, le beau temps… Je suis sorti une fois il y a deux semaines (!), j'en rêve encore… Je vais sortir demain : je suis inquiet pour mon équilibre mental, ma fonction cognitive et ma capacité de résistance. Motif ? Justement, il fait beau ! La dernière fois aussi il faisait beau et même très beau et j'ai assisté, à Paris, à un défilé de zombies loqueteux et effarés. La Foire du Trône sur les boulevards, le musée des horreurs mais en chair et en os. Une vaste exposition de téléphones portables, de lunettes de soleil, de cul haut perchés et d'employés des Pompes funèbres qui sortaient de leurs banques. " Prends ton souffle et plonge ! ", je me suis dit. Ah,

Prolo, bobo, même combat

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Virilité trash . Je ne sais pas pour vous, dans vos logis, cahutes et caravanes ou à défaut tentes «  3 secondes  », les congés estivaux obligatoires approchent à grand pas. Déjà, dans des étendues herbeuses, dès qu’il y a un peu d’eau, à la campagne ou dans les zones périurbaines, des créatures préparent scientifiquement leur bronzage. Le sein nu surgit désormais là où on ne s’y attend pas. Les sieurs ne sont pas en reste. Ils feignent le footing, sautent et virevoltent par cercles concentriques autour d’icelles. On se renifle à distance dès qu’un mamelon pointe le bout de son nez. M’enfin !, nez… Lesdits sieurs exagèrent leurs mouvements, gonflent poitrine et bras pour finir par suer d’envie. L’approche des vacances, c’est barbecue, pique-nique, apéro en nature. Et une crasse dans l’attitude. Faut partir, faut s’exposer, faut congédier la mauvaise graisse cumulée lors des fêtes … Mazette, je cause comme dans Madame Figaro ou Elle . Je tourne à l’emporte-pièce de ma

Drogue dure au Brésil

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Dans le registre des drogues légales, le football se tient là aux côtés du shit , de la coke , des alcools forts et de tous les dieux païens du monde. Plus aucun journal, plus aucune station n’évoque autre chose que la coupe du monde. Moi, ça me fatigue. Alors, je coupe, je coupe… je coupe le son. Overdose . Pour avoir joyeusement bénéficié des grèves fumeuses de quelques cheminots, j’ai pu assister à l’enthousiasme spontané de quelques afficionados des Bleus dans un train tardif. La totalité d’un compartiment suivait son smartphone ou écoutait la radio. Et ça hurlait. Un, et deux… et trois… Mauvais trip . N’en doutons pas, les esprits se libèrent, s’égosillent, s’aventurent benoitement vers autrui en livrant un pronostic. Les gens se parlent. Demain, les mêmes passeront sur le corps du voisin. D’autant que parler de foot, c’est parler de millions d’euros sur une tête de pipe. A la télé, à la radio, dans les trains, partout… on parle du pré, d’équipe et de ballon. L

Au-delà de la décision du Conseil d'Etat, par Patrice C.

C'est ton frère qu'on assassine… Ainsi donc, il n'y aura pas encore de décision du Conseil d’Etat autorisant l'euthanasie active. Le sujet est de société et il est toujours tabou. Une personne dans le coma depuis des jours, voire des années, n'a plus qu'a attendre que la mort survienne naturellement. Belle hypocrisie en fait. Il faut savoir qu'il n'y a que deux alternatives : continuer les soins et cela s'appelle de l'acharnement thérapeutique, ou mettre fin aux jours du malade de façon active, c'est-à-dire par injection pour que le passage de la vie à la mort se fasse rapidement et honorablement pour tout le monde. C'est compter sans une autre possibilité qui exonère le corps médical de l'accusation d'acharnement et qui procure à la famille la bonne conscience d'avoir fait ce qu'il fallait jusqu'au bout. Oui, mais ce " jusqu'au bout-là " a un prix moral. Il faut savoir que dans ce cas-là, les m

l'été des arts & festivals, tous en ont droit, par Patrice C.

Tournée d'été. C'est l'été, celui du soleil et aussi des festivals. Le moment où l'on partage la culture, où l'on prend connaissance d'autre chose, venu d'ailleurs, inespéré mais tellement attendu. C'est aussi l'occasion pour des artistes de choisir, plus ou moins, en fonction de leur réputation, là où les villes où ils se produiront et donc distribueront goulûment leur art à des assoiffés rendus disponibles par l'été. Qu'ils soient in ou out ou off , les festivals ne manqueront pas si les intermittents acceptent les conditions qu'on leur fait sur leur train de vie et si l'art, là aussi, l'emporte. L'art n'est plus maudit. Comme la liberté créatrice, il a le droit de vivre dignement et le ventre plein. Certains artistes considèreront leur participation comme des cautions et donc accorderont ou pas leur participation aux festivités de certaines villes. Le FN a gagné onze villes françaises à la clique politique

Aurore renaît dans son vide spirituel

Aurora consurgens. Connaître ne serait-ce qu’une once d’émergence de foi dans le bonheur au plus simple acte, du plus prosaïquement sain au plus serein, octroie une vie d’effluves magnifiques. Ne boudons pas le plaisir avant notre mort… En vieillissant, sedis animi est in memoria ( le siège de l’esprit est dans la mémoire ), pour reprendre une antienne augustinienne, l’homme générique rabroue la déréliction sociale-historique de l’être politique dans les petites réjouissances laïques de l’existence. Si généralement en humant le vent, en observant autrui, en regardant les arts ou des prouesses animalières et sportives - plus communément les corps déployés dans l’atmosphère terrestre . Mon ami Patrice nous a présentement gratifiés sur ces deux derniers billets une joie communicative en faveur du ballon bleu-blanc-rouge . Sans doute a-t-il raison : les millionnaires en culottes courtes, les Bleus, démontrent bellement qu’un collectif, une ambition de groupe soudé, un désir d’a

Le bonheur où il est, par Patrice C.

Jouvence. Retrouver les infos et les unes de Médiapart a quelque chose de sain tout en n'étant pas de joie ! Après avoir vécu quelques quatre-vingt-dix minutes exaltantes de football et de bonheur qui nous ont fait vivre un moment hors de la grisaille et du peu d'espoir d'amélioration, ouvrir le journal et tomber sur la figure de Copé et un titre des plus informatifs sur l'affaire Bygmalion , cela a de quoi refroidir toutes les ardeurs et tous les espoirs et de les renvoyer au rayon des anecdotes. Tant pis, il faut en passer par là tant il est vrai que la vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille et que le bonheur est plus éphémère que ne l'est la douleur de la réalité quotidienne qui, elle, ne vous lâche pas. Retour à la case départ d'avant un pas vers l'espoir et retour à ce qui passe positivement dans l'horreur ! Il ne nous reste désormais qu'une certitude, celle que cette belle équipe de France de foot soit capable d'aller p

La possibilité de la victoire en chantant, par Patrice C.

Oui, c'est possible. Suite à la victoire de l'équipe de France de foot contre la Suisse et accessoirement au billet précédent, je dirais que l'enthousiasme manifesté par les Français et par ceux, surtout, qui sont sur place est un baume sur les plaies que vit le pays. Il y aura encore plus loin des Français vis-à-vis de leur gouvernement et du pouvoir politique qu'avant une victoire que l'on donnait pour éventuelle et tout à fait hypothétique tant l'optimisme ne figure plus à notre catalogue quotidien. Hollande, qui n'a pas jugé bon d'être sur place contrairement à Angela Merkel, se voit irrémédiablement distancé pour ce qui est de reconquérir l'adhésion et l'enthousiasme du pays. Il semble que désormais on puisse vraiment faire sans lui et sans son équipe. Celle-ci est loin d'être au niveau capable de soutenir la comparaison d'avec ce que tous les Français attendaient : une bouffée de bonheur et d'oxygène. Quoiqu'il advienn

Et un, et deux et trois espoirs, par Patrice C.

Un souffle venu d’ailleurs. L’espoir d’une vie pas si mauvaise que ça, finalement, est accroché aux crampons des footballeurs français. Il s’en faut d’un résultat positif, donc d’une ouverture sur l’avenir de l’équipe de France, pour que cela représente aussi une fenêtre d’optimisme, très relatif, ouverte sur l’avenir du pays. La vraie et seule compétition capable de soutenir et de réveiller l’espoir de jours meilleurs est bien le football. Cela se produit une fois tous les quatre ans. On peut constater que cette effervescence est identique dans tous les pays qui participent à la compétition. Il y a comme un bémol, voire une pause, à la tristesse, au doute, à la peur du lendemain. L’enthousiasme existe encore. Il suffit de le réveiller. Il semble bon de s’accrocher à quelque chose de fugace et sans fondement autre que sportif, mais catalyseur de tous les espoirs et de tous les courages. Il existe donc une force vive qui ne demande qu’à s’exprimer de par le monde. Depuis la pr

Une odeur de vie, ou l'obsolescence du bipède made in France, par Patrice C.

La vie comme elle vient. La France est décidément un pays de parfums. Si, si ! De parfums politiques divers et variés et qui ne recule pas devant le fait de devoir ressortir de vieilles fragrances. J’en veux pour preuve la lutte des Intermittents , déjà vu et reniflée, ainsi que celle de la SNCF, moulte fois utilisée. Cela doit être profitable, car la récurrence est aussi mère et sœur du déjà vu parmi les générations. Il semble y avoir régulièrement un retour à des sources indéfectibles et garantes d’effets à défaut d’être profitables. On ressort les vieux torchons pour faire la même soupe dans les mêmes soupières sous couvert ( sic ) de démocratie et de droit inaliénable à exprimer ses désaccords. Pour les Français, cela ressemble fichtrement au spectacle qu’ont les vaches à regarder passer les trains. Finalement, ces pauvres bêtes sont privées de leur distraction au même rythme que les usagers de la SNCF sont privés de leur moyen écologique de transport. Il y a de la c

Abus de langage en période de grève des transports

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Parler de « prise d’otage  » en période de grève... un qualificatif inopportun.   Chaque fois que se présente un mouvement social dans les transports, il y a une parfaite indécence à employer l’expression «  prise en otage  » des usagers, euh… pardon, des clients . Remarquez, sitôt qu’un journaliste tend son microphone, dès lors qu’il pose la question, «  pensez-vous être pris en otage avec cette grève ?  », la réponse fuse et rapide : «  oui, nous sommes les otages de … ». S’il posait la question différemment, il obtiendrait assurément d’autres expressions. Pour avoir pas mal travaillé en radio, je connais la puissance de l’intervieweur sur l’interviewé, quelle que soit la situation, et plus encore dans un reportage inopiné de rue ; elle entraîne les réponses que l’on attend. Jamais aucune surprise. Qui plus est, l’indécence de l’expression se niche avant tout dans la réalité de ce qu’est une prise d’otage. Sans exprimer ici un quelconque point de vue sur l’existence d’une

Les fausses libertés d'internet, par Patrice C.

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La chasse au paraître. La pseudo-démocratie que procure la technologie n'est que celle de tous contre tous, là aussi ! Il en est ainsi des divers et multiples blogs que nous pouvons consulter tout à loisir sur le Net. En fait, un genre d'open space où tout un chacun croit détenir le droit de s'exprimer et d'exprimer des " choses " librement. Il en est ainsi de la liberté et du sentiment moderniste de croire que tout est à tout le monde et que tout est permis. D'autant plus que cela est " normal " puisque moderne . Moderne étant ce que l’on attendait et ce à quoi on estime avoir droit… On se retrouve de fait avec un espace d'expression libre complètement parasité par des ego en mal d'accouchement et de représentation anonyme. Au prétexte que "je peux enfin m'exprimer" , on trouve bien sûr tout et n'importe quoi… et surtout n'importe quoi. Pour le peu qu'il y ait des réponses positives et encourageantes,

La place du chien dans nos viles vies

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Insurrection canine.   Boulevard Saint-Michel, Paris, juin 2014. Maintenant que le bon toutou n’est plus un bien meuble dans notre conception juridique, des batailles s’imposent de plus belle. Sus aux bipèdes, sus au suprématisme de l’homme ! Partageons nos villes ! A regarder de près cette affiche collée sur les murs parisiens, nous devons faire un constat : nos maîtres et maîtresses des bons chiens-chiens à son pépère et sa mémère sont dans la place, YO  ! Ils sortent dans les rues en processions et exigent des droits.   Et le droit du rat musqué de nos champs, hein ?!!?… son droit à ne pas être stupidement pourchassé par Rex-tout-fou-fou de sortie dans les prés ! Il y a des manifestations qui font rire. A y regarder toutefois de près, sachant qui se cache derrière les luttes sans merci qu'on gagne à coups de crocs  pour un droit absolu de l’animal, les manipulations vont bon train. Elles en disent long des préoccupations d’un nombre considérable de no

Retour sur une interrogation concernant l'extrême gauche, par Patrice C. (billet de juin 2013)

Ma foi, votre Serpent préféré ne vous vilipende point, mais vous incite à lire ou relire ce billet qui en dit long sur nos capacités de prospective. SLR http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2013/06/lextreme-gauche-nexiste-pas-par-patrice.html

Bleus, faîtes-les rêver !

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L’ordre Bleu. - Exégèse d’une croyance de substitution.   «  Pourquoi aimer les Bleus ?  », «  Croire  », «  On y croit !  », telles sont les unes de quelques-uns de nos émoustillés canards du premier jour de l’entame de leur croyance profane. Toute interview radiophonique d’un anonyme, d’un ministre, d’un chanteur en passe obligatoirement par un pronostic, un vœu, une foi mystique sur le devenir de l’équipe nationale au Brésil. Un petit match et puis voilà… il faut faire rêver en ces durs temps de relégation des espérances politiques concrètes.  Quelques terrains servent parfois à des tournois de Handball, pour éviter de les abandonner aux herbes folles.   Sous le maillot des Bleus, cependant, ne se reflète en rien l’humeur générale d’un sport collectif qui, de fait, baisse pavillon dans les campagnes et quartiers populaires dits «  sensibles  ». Le football amateur se meurt tout doucement. Quelques échauffourées entre équipes, spectateurs, ou encore altercat