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Affichage des articles du octobre, 2014

Les morts si convenables du monde des honnêtes gens, par Patrice

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Une image passe.  Mousse sur les croix comme sur les corps. Les honnêtes gens ont enterré l'un des leurs. On en a presque fait des funérailles nationales tant il faut personnaliser ce qu'est un honnête homme et le donner en exemple. Il faut redorer l'aspect que l'on donne aux mots qu'on utilise et signifier clairement en le désignant quel est l'archétype parfait, comment il doit être, tel qu'on souhaite le voir désormais et tel qu'il devienne une icône qui se passe de commentaires pour être comprise et perçue. Une image vaut mille mots. Donnons donc à un Pdg d'envergure internationale l'aspect référent de ce que doit être maintenant l'image d'un honnête homme . Il se doit d'être comme ceci et comme cela et pas autrement. Il ne faut pas qu'il soit trop parfait, trop lisse. Un soupçon d'aspérité et de commune mesure avec le reste de la population auquel on ajoute une touche personnelle, voire humoristique. Qu

Démocratie et représentations, une question récurrente, par Patrice

Le pouvoir démocratique en question.   La question se pose de la forme que doit prendre ou avoir le pouvoir chargé de représenter la majorité des citoyens. Cet aspect tant vénéré depuis 1789 et qui a coûté si cher. La légitimité n'est pas en question puisqu'elle est la base de la démocratie, seule sa forme peut se discuter. Choisir sa hiérarchie politique représentative n'a jamais semblé aussi difficile qu'aujourd'hui. Après avoir pratiqué à peu près tous les aspects possibles de celle-ci, force est de constater que l'on n'est plus satisfait par aucune. Quelle que soit la façon dont on désigne ses représentants, on reste peu satisfait de la forme d'élection d'abord, puis du choix des postulants. L'usure du pouvoir serait-elle à l'origine de la remise en question de la forme ou, le temps aidant et l'exercice se prolongeant amènent-ils une moindre confiance dans les délégués ? Le simple questionnement est aussi le propre d

Promettre et ses conséquences

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Origines des ardeurs de la promesse. Dans les palais parisiens du pouvoir, on se pose beaucoup de questions. «  Fait-il l’affaire, ira-t-il au bout de son mandat ?  ». L’interrogation est légitime. Elle est pourtant inepte. Sauf crise institutionnelle majeure ( elle est toujours possible avec des amateurs ), il ira jusqu’au bout et boira sa coupe d’amertume jusqu’à la lie. Un de ses alliés du second tour de l’élection de 2012 avance qu’il n’avait osé imaginer à quel point il avait menti. La promesse, comme dans toute union, est une condition pour exister en société, ou faire de la politique. Elle tient principalement de l’engagement comme condition principale du pacta sunt servanda , locution selon lequel tout contrat conclu entre des parties doit être respecté. Les contrats moraux entre deux individus et les contrats politiques sont certainement les plus compromettants à ne jamais les respecter. Pour Nietzsche, principalement dans Généalogie de la morale (1887), cette règl

Un autre mythe, l'identité globale, par Patrice C.

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L'identité globale. Second élément de la litanie sociétale et indissociable de la liturgie populaire : l'identité . Celle que l'on a, que l'on veut et à laquelle on croit, sinon on ne serait rien et on ne ressemblerait à rien de classable, on ne serait donc ni rien ni personne. On ne pourrait pas revendiquer son appartenance et ses origines, fussent-elles honteuses. Là aussi, comme son nom l'indique, il s'agit de s'identifier par rapport aux autres et de revendiquer des liens d'origine. Facteur de grégarité et de collectivisme sociétal, l'identité est toujours comparable à une autre. Sa recherche va dans ce sens : celui d'appartenir à une collectivité de semblables. Rien ne semble plus suspect qu'une identité séparée, alors que cela correspond justement à l'enrichissement d'un ensemble. De diverses identités, faisons donc un monde… Cela n'est pas aussi simple, tant le droit à la différence se fait de plus en p

Le mythe de la "société civile" dans notre temps fallacieux, par Patrice

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Fable populaire.   Ma volonté est de circonvenir le langage pour mieux l'appréhender. Mais cela ne regarde que moi, alors que je considère le moment largement venu ( à moins qu'il ne soit déjà passé ) de préciser les choses et surtout les dires qui sont proférés comme sentences définitives. " Etiqueté, c'est pesé ", dirait le boucher ! A partir du moment où les choses sont arrêtées, verrouillées, c'est qu'elles ont déjà beaucoup servies. C'est avec pugnacité que je reviens donc sur ce qui paraît être acquis, alors qu'il s'en faut d'un usage répétitif, façon de faire entrer dans les mœurs et les habitudes des approximations modernistes et y compris politiques. Il en va ainsi de cette désormais considérée comme incontournable société civile . Prendre la peine de fouiner grâce à l'informatique permet de découvrir qu'il existe un consensus total sur la définition. Après quelques lectures étymologiques, on parvi

Asbo et Beauf dans un bateau

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Des laids et des Beaufs. Comparaison de deux états de l’esprit divergents (Grande-Bretagne / France).   Le cygne, à Londres, est le totem très respecté de la Queen L’écrivain britannique Martin Amis a des penchants pour la superbe. Il rejoint l’universalité quand il abreuve son lecteur d’images piquantes, de dérisions et de remarques si fines qu’on en allumerait un cierge pour des pages de vertus en plein vent. Pour lui, il y a une figure singulière, propre au Royaume-Uni concentrée dans la figure d’Asbo. Amis, Gallois de naissance en 1949, sait combien, en traquant les petits personnages, il peut se dénicher un état de l’esprit d’un pays propre, des traits qui déterminent les vues d’un peuple. Et donc de ses gouvernants. Dans son dernier opus , il dépeint donc un héros qui n’est pas le Beauf, Français par excellence. Il s’en distingue radicalement. Pourquoi ? Dans Lionel Asbo, l'état de l'Angleterre (2012 ; Ed. Gallimard, 2013 pour la trad. française). Amis

Beauf de luxe rue de Valois

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Signe des temps : une Beauf de luxe rue de Valois.   L’esprit littéraire se meurt. Pire, la langue de Marc Lévy et Nadine Morano prend des largesses, des aises aux salons dédiés pour se relâcher. La langue française est écorchée, se trouve aux supplices répétés dans les hémicycles parlementaires, sur les ondes et plateaux tv. Le ci-devant ministre de la culture, Madame Fleur Pellerin, interrogée par je ne sais quel media raconte avec candeur qu’elle n’a pas lu un seul roman de Modiano, encore moins une note concoctée par son cabinet sur l’écrivain, et pas même un livre depuis deux ans. Il est vrai que l’auteur de Villa triste (1975) n’a rien fait d’autre que d’obtenir le Nobel de littérature cet automne. Patrick Modiano mérite de meilleurs exégètes. Fleur, en postes variés depuis 2012, n’a le temps que de lire des notes et projets de loi. Au moins, elle n’eut point le culot de mentir. Derrière l’anecdote, qu’on aime à faire mousser dans la presse, il y a ici une situation em

Jouer sur la sémantique de "radical" & "intégriste" pour le spectacle, par Patrice

Entre intégrisme et radicalisme.   Issu du latin, radical signifie racine . Est donc radical ce qui est issu de la racine des choses. Intégrisme est le conservatisme intransigeant qui refuse toute évolution. Assimiler, aujourd'hui, les deux termes et les utiliser comme substantif l'un de l'autre relève de l'abus sémantique. C'est pourtant ce à quoi nous assistons quotidiennement à l'écoute des médias qui, il est vrai, ne sont pas ( plus ) là et depuis longtemps pour nous enrichir (!). C'est ainsi que des fondamentalistes musulmans sont affublés de l'épithète radical alors qu'ils sont intégristes et donc conservateurs. Il est vrai que le choc est plus violent, donc plus spectaculaire, et plus porteur d'effet direct que d'expliquer que ces gens sont intègres vis-à-vis de leurs croyances ou de celles qu’ils détournent. Le radical ne refuse pas l'évolution éventuelle. L'intégriste reste bloqué sur s

Overdose d'informations inutiles, par Patrice

Le recul nécessaire. Oh combien dérisoires, superflus, aléatoires voire étrangers apparaissent les problèmes - vrais - dont on nous abreuve ! Qu'a donc à gagner la presse, sinon sa survie, à nous abreuver sous prétexte de nous informer ? Que changent et que modifient ces informations à nos vies et d'abord quelles sont-elles ? Maintenant relayés par les " réseaux ", les forums où toute la bile de l'humanité se répand, les faits qui nous sont rapportés sont censés être la sève de notre quotidien. Etonnons-nous qu'après cela, ce soit dans nos chaussettes que nous allions chercher un moment de paix. Trop d'information tue l'information surtout quand il est avéré que celle-ci est vaine et illusoire . La présentation des faits détrône la recherche de leur histoire et de leurs origines, de leur genèse. La compréhension n'est pas permise tant que l'intégration n’est pas analysée. Mettre à disposition des informations qui ne conce

FORZA Banana Republic of France !

Une mise en examen pour rire ! Il y a deux jours, Patrick Balkany a été mis en examen pour «  blanchiment de fraude fiscale  », «  corruption  » et «  blanchiment de corruption  » à la suite de celle de son épouse, Isabelle, modeste élue locale, en mai dernier. La presse nous livre les notes et résumés des enquêtes qui ont mis la puce à l’oreille de Tracfin ( acronyme de Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers clandestins ), un organisme du Ministère de l'Economie et des Finances. Monsieur le député-maire de la bonne ville de Levallois-Perret est un homme affable. Il ironise, il plaisante et fanfaronne devant les caméras. Il a raison. Son capital de sympathie, parmi les électeurs de Levallois-Perret, reste au beau fixe. Comme Jacques Médecin, ancien député des Alpes-Maritimes, secrétaire d’Etat au tourisme en 1976 et maire de Nice condamné en 1990 pour corruption, puis en fuite en Amérique du Sud ( paix à son âme  !), si un vote avait eu

Ajouts au débat "Demain est une autre guerre...", Patrice & LSR

Quelle cohésion sociale possible ?   A la suite de la parution ce matin du billet de LSR, Patrice propose quatre remarques dûment utiles à ajouter et poser, en guise de complément. Pour rappel, tel est le lien pour retrouver ledit billet :  http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2014/10/quelle-cohesion-sociale-en-2014-dapres.html   1°) [ Patrice ] A propos de protection sociale : il se peut que d'autres éléments de la vie quotidienne aient pris le dessus en terme d'importance et de priorité, comme manger. ·         [ LSR ] A priori oui, les fins de mois sont cliniquement les priorités de nombreux Français qui ne réfléchissent plus aux conséquences de ne plus peser sur quoi que ce soit sur leur existence citoyenne. Il va de soi que les «  relais  » traditionnels du peuple, que furent les partis politiques et les syndicats, ne remplissent, que bernique  !, plus aucun rôle mobilisateur, socialisant et susceptible de créer les conditions des unions des luttes. 2°

Quelle cohésion sociale en 2014 (d'après une étude du Credoc)

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Demain est une autre guerre sociale. Une rage égoïste prend ses aises par les temps qui courent. Nous le mentionnons depuis pas mal de temps par nos bricoles, billets et humeurs à l’égard de l’ère du temps. La liste serait longue, recherchez dans nos pages. De toute évidence, les offices des statistiques et enquêtes, dont l’estimable Credoc ( acronyme de : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), confirment cette tendance à l’incivisme et au repli sur soi dans le «  chacun pour soi  » pour la survie sociale, d’un côté, ou pour la conquête de davantage de riquiquis privilèges, de l’autre.  La presse gratuite le note.... Mieux, une enquête réalisée dernièrement et parue en ce mois d’octobre, intitulée «  Le modèle social à l’épreuve de la crise –baromètre de la cohésion sociale 2014  », réalisée à la demande la Direction Générale de la Cohésion Sociale , démontre une involution culturelle et mentale de nos concitoyens de toutes