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Affichage des articles du août, 2015

Du bien écrire, par Patrice

La coquetterie de l’écrit. C’est au fil des pages et des auteurs que m’interpelle la coquetterie de l’écrit. Cette volonté de faire comme on veut pour écrire propre, croit-on. Il y a une vraie frénésie de la part des écrivains de ne pas passer pour un sagouin, voire d’exhiber la prétention par la démonstration qu’on peut donner des leçons de grammaire, de vocabulaire. Encore faudrait-il pour cela qu’il y ait cohérence d’abord avant de prétendre à la perfection et ne pas avoir honte de ses imperfections avant de savoir qu’on est «  dans les clous  » de l’écrit correct. Il fut un temps où l’auteur pouvait passer son manuscrit pour relecture et corrections à un correcteur qui, élevé en nourrice de ses expériences, œuvrait et veillait à l’homogénéité des propos et à l’uniformité du langage. Il semble que ce temps soit révolu compte tenu des irrépressibles envies qui me viennent à longueur de bouquin et de pages de faire moi-même le travail. Si j’en crois les renseig

La belle Deuche

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Au ralenti… Approchez, n’ayez pas peur… écoutez, écoutez le moteur d’une 2 CV. Attendez que son moteur tourne. Fermez les yeux, jouissez de la belle mécanique française d’antan. Une fois démarrée, le moteur de la Deuche semble fuir bruyamment puis se coule subrepticement sur un son de vaguelettes au ralenti. Sans accroc, il peut fonctionner jusqu’à la panne sèche. Hélas, les préoccupations reprennent pied, quel panard ! Les tourments recommenceront en septembre, dans quatre jours, un maudit diésel qui pue, avec tout ce bon avant-goût depuis la mi-août. Tous les sujets «  sensibles  » du moment resurgissent par la force de l’inertie. La propagande éditorialiste reprend sa gnole, monte des coups de projecteur sur tel sujet «  de préoccupation des Français » que l’autre du Cap-Nègre traitera « en temps utile  » ( remarquez l’insupportable formule ), sur telle personnalité politique en mal de reconnaissance ( encore Jivé Placé ? ), sur un nouveau couac gouvernemental, un com

Observer et rire des hommes d'action politique, par Patrice

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Une calamité. Je déteste les gens qui ont toujours quelque chose à faire, qui justifient de leur existence, qui presque s’excusent d’être là et qui se croient obligés de payer leur dû à l’existence, sur la pointe des pieds. Alors que moi, je n’attends qu’une chose, c’est de poser mes fesses dans un fauteuil avec un bon bouquin à lire ou pour écouter de la musique. Il en va de même pour ses gouvernements qui s’inventent des actions, qui veulent encore et encore prouver qu’ils existent, qu’ils agissent, qu’ils remplissent une mission. Qui ont le culot de dire qu’ils n’attendent pas de remerciements, que c’est leur devoir que de faire, quitte pour cela à inventer, à mettre en exergue des actes superficiels mais qu’il faut monter en épingle pour prouver qu’on n’est pas contemplatifs, qu’on veille, nous, qu’on est efficaces ! En ce moment, le menu est copieux. Quand je dis «  en ce moment  », je devrais dire «  depuis des années  ». On a connu un gouvernement de façade, q

La rentrée, c'est demain et rien ne change jamais sauf la bêtise qui évolue, par Patrice

MDR (*) . Dans la série «  On enfile des perles  », l’été est une période propice. On ne sait plus trop si l’expression tient de la tranquillité, de la vacuité ou du plaisir, toujours est-il que si l’on s’en tient à ce que l’on croit être sa signification, il s’agirait plutôt de banalités montées en réseau, de choses sans importance, voire d’incongruités répétitives et sans conséquence. L’été serait donc propice à la nullité d’être, presque à l’incongruité de vivre. Pendant deux mois, nous sommes sensés nous ressembler dans la non-vie , le non-pensé , l’absence totale de valeur propre . Une deuxième phase, en quelque sorte de notre être, se révèle et elle doit compenser le reste de l’année placé sous le signe de l’efficacité, de la valeur. En un mot, pendant l’été, nous pouvons sans honte aucune faire preuve plus que d’habitude de bêtise. Ça et se balader en short au prétexte qu’il fait chaud alors qu’on ne se couvre pas la tête et sourire béatement car c’est l’été. Toute

I'm THE girl power (in Paris)

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Rapide insertion entre les deux oreilles d’une girl power à Paris, en soirée uniquement. Je sors du bureau en vélib’. Jeune cadre très pro dans l’agroalimentaire, on me dit pas trop mal foutue. Je me sape léger l’été, petit débardeur, jupe noire courte, ballerines vert forêt aux pieds. Ca m’aide pour les contrats. M’allonger sur un transat en plein Paris, c’est mon petit bonheur. A défaut de congés cet été pour cause de prise de CDI récemment, je me taille un esprit balnéaire avec, au-dessus de ma tête bien faite, quelques légers nuages mauves. Peut-être la pollution à Paris-Plage !? Ce que je préfère, le soir, c’est private Plage lounge fleurie, repos et détente. Je bronze tranquille en attendant la tombée de la nuit. Je me commande deux plats de world food , tapas et assiette vegan. J’ai le choix entre poufs, babyfoot et, si je tombe pas mal, j’ai droit au set acoustique d’un DJ cool . Je dépense pas mal. Je suis blindée maintenant, autant en profiter. En plein u

Echec et mat en politique autonome, par Ludovic Borniol

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L’influence des pions. Aux échecs, les fous et les pions sont les pièces ultimes du beau jeu. Les pions sont l’avant-garde prétorienne et protectrice de la cour ; on les sacrifie à l’envi, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’ils peuvent venir à manquer. Les fous se déplacent de biais. Ils suffisent à régler des positions, à ajuster un soutien ou assurer une attaque. Ils sont ‑ indirectement ‑ décisifs. Dans les factions politiques, les pions forment la mineure de l’argutie des ressources humaines. Les fous sont les aventuriers, un genre de syndicalistes prompts à bafouer la règle interne tout en y restant bien au chaud à leur plus grand profit personnel ‑ au détriment du collectif dont ils sont supposés être la source . La politique en démocratie est frappée par le modèle de l’armée. Armée régulière ou armée insurrectionnelle, le parti politique soutient tous les programmes de gouvernement ou, à défaut, prépare une révolution dans le cadre institutionnel qu’on lui a bienh

Le Conseil constitutionnel contre les cavalcades parlementaires, par Patrice

La législation masquée. Je viens de lire ( dans la semaine écoulée ) une précision donnée dans un article de presse qui parlait de la loi Macron qui vient d’être ( ou de se faire ) retoquée par le Conseil constitutionnel. Cher Conseil ! Méfiant et douteux comme je suis en ce qui concerne l’exercice politique, je ne doutais pas qu’il puisse y avoir magouilles, embrouilles et peaux de bananes dans la pratique que l’on croit démocratique dans la fonction qui consiste à faire fonctionner le pays. Je ne sais plus si j’ai lu cette info dans Marianne, Charlie Hebdo, Le Canard ou Médiapart , toujours est-il que la précision incise dans le corps du texte est la bienvenue. Il s’agit d’une pratique qui s’appelle le cavalier législatif . Je ne connaissais pas et j’en mourrai donc un peu moins con. Toujours ça de pris ! Le b.a.-ba de la recherche me fait découvrir le pot aux roses : « Un cavalier législatif est un article de loi qui introduit des dispositions qui n'ont ri

Première légion européiste, la 'gauche de la gauche' !

Position sur l’Europe à gauche. D’évidence le positionnement face à l’Europe du PS, du PCF, du NPA-LRC, Attac et consorts reste aussi surprenant qu’il est bâti sur des vues pour le moins ambiguës. Lorsque nous observons les domaines de leur vision de l’économie de marché, leurs approches de la démocratie, leurs liens à l’identité nationale et les stratégies de changement qu’ils voudraient nous imposer, il ne fait aucun doute que la «  gauche de la gauche  » française se trouve dans le sillon social-démocrate quand elle veut faire croire qu’elle critique ( savamment ou pas ) la construction européenne. C’est qu’en effet le keynésianisme a instillé tous les pores et nerfs des formations partisanes citées plus haut, les faisant ressembler – admettre de concert la même foi – à des organisations gémellaires. Le PCF promeut l’apparition d’un intérêt entre salariés et rentiers, analyse des sources de financement de l’économie quand la LCR espère la possibilité de régulation par une a

Le commerce sur le net, quel marché ? par Patrice

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Le commerce en ses états. Internet conquit ses lettres de noblesse auprès des acheteurs(ses) compulsifs(ves) si l’on en croit les résultats des dernières soldes. Il semble que la fréquentation des magasins, de leur personnel et tout simplement le fait d’arpenter les trottoirs ( avec ou sans canicule ) ne figure plus au panel des plaisirs de la population. Conséquence de l’offre de déstockages inintéressants où l’on trouve plus de rogatons que d’articles à la mode du jour, ou repli sur soi-même en son intérieur protecteur, ou offres plus intéressantes sur internet ? Le succès des achats “ en ligne “ ( il ne s’agit pas de batterie ) démontre soit l’accès à un plus grand choix en un laps de temps plus court par informatique ou l’augmentation des existences recluses et hors du temps. Le commerce avec présence humaine serait donc en voie de disparition. Si les boutiques ferment faute de clients et les trottoirs se vident de leurs curieux, on se demande à quoi vont ressemb

Tourne comme une toupie, Xavier Bertrand passionne les foules, par Patrice

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La misère politique estivale. Les thèmes politiques ne deviennent parfois totalement ridicules que sous l’effet de ceux qui s’en emparent. Tous les sujets politiques sont par définition graves. Il s’en faut que beaucoup ne vivent très longtemps leur vie d’importance lorsqu’ils sont saisis par des représentants patentés d’une tendance qui n’aura crainte de se l’approprier pour la façonner à sa guise. Tous les partis sont à l’affût de ce qu’ils pourraient bien exploiter pour se faire mousser et pour qu’on parle d’eux, surtout l’été. En période estivale, au creux de la vague des activités éminentes et prestigieuses, c’est de tout bois qu’il faut faire feu. Se pose alors, dans les états-majors, la question de savoir lequel d’entre les impétrants va s’y coller et endosser la responsabilité de faire flotter les couleurs du parti et maintenir à flots de la médiacratie l’existence de l’organisation. Il en va, en plein mois d’août, de menace de disparition des écrans télévisue