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Affichage des articles du janvier, 2016

Déambulation parisienne nocturne pour Lady Long Solo [10], par Raoul Bidard

Lady Long Solo au repos. La douceur nocturne à Paris entraîne souvent des déambulations agréables au jarret pour Lady Long Solo. Les petites saignées du XVIIe arrondissement jusqu’à l’Etoile sont de formidables essais à la course rapide. Les trottoirs sont plein de ces fumeurs interdits de séance intérieure, de petits chiens en laisse à éviter. L’Etoile, le soir, a les aspects glauques des errements entre fictions et surréalités que l’on devine depuis le roman de Modiano de 1968. L’odeur des frasques du narrateur, installé dans le proxénétisme presque luxueux, imprègne semble-t-il encore les artères et immeubles de tout l’arrondissement de l’avis intime de Lady Long Solo. Petit plat léger, vin jeune de Saint-Pourçain, ‑ il fait fondre les fromages sous la langue ‑ , Le Petit Bleu de la côte ouest de Manchette entre les mains, la Lady hume les heures de l’année 1976 en littérature noire. Mais son principal espoir réside dans la découverte de ce que le cadre est dans l’entrep

MA France pour la vie

La France pour Ma vie & de quelques incorrections de notre temps très vite brossées… Les valeurs sont des fondements de société, des conceptions abstraites qui tentent de former des axes pour guider une existence personnelle ou conduire une ligne politique. «  Nos  » valeurs seraient menacées, bafouées, reniées, lit-on. La France pour la vie , jolie expression, tient du titre bien choisi pour l’ ex . Ma France pour la vie, vous êtes tous comme moi, est bien différente de lui. Ma France à moi est un très jeune homme de dix-sept ans qui meurt avec une Sten dans les bras , en sous-bois en 1942. Lycéen, il tanguait sec entre l’ Action française et le communisme international. Il lisait toutes les nuits dans sa cothurne, affrontait ses père et maîtres, mais recherchait surtout sa propre voie ; un fait avéré, il n’a pas craint d'affronter tous les périls en prenant le maquis. Ma France à moi , bien entendu, c’est aussi Camille en Canadienne élimée, jupe et jambes à l’

Lady Long Solo rit sous cape de Jésus Bellegueule le dandy de l'expertise [9], par Raoul Bidard

Jésus Bellegueule siffle au cul de deux sociologues perclus d’hémorroïdes. Décidément, le bourdivisme sociologique nourrit des sociologies à la con… une socio de vagues backgrounds faite par des cons dans des labos à cornues pour fric… et en direction des cons qui les sirotent retournée dans la vague presse, après en avoir cerné deux ou trois thèses branchées mélangées avec du Foucault mal sniffé stupéfiant tout juste bonnes pour offrir des frissons au bas-ventre à un ex altermondialiste abruti par l’isoloir, si prompt à «  vouloir barrer la route à Marine Le Pen en votant utile dès le premier tour pour Juppé  » … naïf, salopard et putassier versatile de branleur de gauche revenu de toutes les dérives moralisatrices… voilà le joyeux drille du bulletin de vit, du bulletin de vote. Stupide, à croire que c’est la seule manière de dire, de faire, de décider collectivement… Juppé, quelle rigolade… Juppé l’étrangleur des comptes du RPR, Juppé le faiseur au Canada, l’idole du XVIIIe pui

Vers un état d'urgence permanent ? Questions rapides

L’état d’urgence permanent. Répétons-le, l’état d’urgence est un état de fait juridique, fruit d’une procédure légale qui doit répondre à des conditions de fond et de formes contenues au sein de l’article 1 de la loi du 3 avril 1955 qui édicte : «  L'état d'urgence peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain ou des départements d'outre-mer, soit en cas de péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public, soit en cas d’événements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique . ». L'état d'urgence est déclaré par la loi. Il est l’objet d’un suffrage de la représentation nationale. Le débat et la délibération préalables doivent présider la décision. En outre, depuis une ordonnance du 15 avril 1960, l'état d'urgence est déclaré en Conseil des ministres par décret. Le gouvernement peut proposer au suffrage des parlementaires la prorogation au-delà des douze jours de l’état d’urgence

Les arts couteliers de Lady Long Solo [8], par Raoul Bidard

Origines obscures & divines de Lady Long Solo. En 1784 meurt l’auteur phare d’un siècle fulgurant de lumière avec son Jacques le Fataliste  : Denis Diderot. Le père de Denis, Didier Diderot (†1759), maître coutelier dans la bonne ville de Langres, en Haute-Marne, avait la réputation de façonner de fines lames, des instruments de chirurgie les plus épurés, les plus précis pour la cisaille des viandes. Est-ce là que naquit l’infante Long Solo ? Lady Long Solo goûte en effet depuis son enfance aux joies de posséder toutes les sortes de couteaux, toutes les sortes de dagues. Elle a un faible pour les lames ouvrières, le couteau industriel Robur pour les électriciens, le Poyet-Coursolle des Cévennes des activités pastorales pour découper ses enveloppes, séparer ses billets et notules. Toute petite, entrant le soir comme par effraction pour saluer un père usé par l’amiante dans son minuscule bureau, elle observait avec préciosité les deux ou trois canifs déposés entre les livre

L'agonie de l'état des choses, ou le départ de Lady Long Solo d'une soirée pourrie [7], par Raoul Bidard

Elle en a calenché bien d’autres, la Lady. Lady Long Solo sort du cauchemar. Pieds en lunette, jambes arquées comme une spécialiste de pole dance qu’elle n’est pas, la barre entre les cuisses, bras écartés en croix de jouissive tenue si l’éclairage est bien mené par sa poursuite avec tous les effets des ombres qu’on souhaiterait inscrire dans la description… La Lady en a soupé de cette soirée. Festin de charognards qui se paument en lourdeurs sur la France éternelle que naturellement ils aiment jusqu’à lui enserrer la croupe. Dans la salle d’eau du Ritz, les sapeurs cherchent l’origine de l’incendie. Violente descente de loupes sur les canalisations. Un reptile divague, la tuyauterie bouillonne. Pendant ce laps de temps, passé inaperçu, le pédant éditeur baigne dans sa sueur et son sang. En se voyant partir, il a vomi tout l’alcool ingurgité depuis sa matinée au bureau des Editions du Faisan. Lady Long Solo l’a expédié ad patres , de l’autre côté du glaçon pour sauver la

Lady Long Solo en soirée mondaine [6], par Raoul Bidard

Lady Long Solo s’évente à Paris. La féérie des nuits parisiennes manquaient à la Lady. Rien n’est plus serein pour elle que s’esbaudir dans le vide des conversations et de quelques occupations d’oisifs camouflés sous des couvertures professionnelles. Des directrices de la communication ramassent à la pelle des attachés de presse désormais plus nombreux que les filles, des journalistes mondains se métamorphosent en DJ à ordi depuis qu’on délaisse leur prose. Il y a même des écrivains à la mode qui viennent chercher l’inspiration devant les postures éthérées d’une charmante élue de la République tout heureuse de dévoiler les cotillons de sa pensée sur fond de soft-techno . Dans ces soirées parisiennes, on y boit, on y drague, on y conclut un contrat ou un rendez-vous derrière la caméra. Exclusivité du banal qu’on voudrait voir exceptionnel. Lady Long Solo, inquiète du retour de Jean-François Copé, fume cigarette sur cigarette. Non qu’elle ait peur de lui, mais de la pure essen

Jusqu'ici, tout va mal dans l'Empire du Bien pour le plus grand profit des marionnettistes des peuples

Les chanteurs meurent aussi. Quelle surprise ! Des membres du show-biz prennent la poudre d’escampette comme tout à chacun. Maladie, accident… Mazette, ils sont donc mortels comme nous. Effarant ! Selon la notoriété et la good vibe personnelle du nombre de disques vendus en raison des goûts consensuels des programmateurs, chacun arrête de respirer ( si, si, c’est obligatoire comme le gamin dans Astérix ) et sombre dans la nostalgie ( déjà ) imposée par les télés et les radios. Plus rien d’autre n’existe ! Deux morts par jours dans le pays au travail, dans l’entreprise, sur un chantier... non, tais-toi, chut… arrête, on s’en moque, ils sont pas pipoles . Des émissions spéciales s’instaurent au moindre décès, des aventures communes ressortent et des auditeurs sont invités à répandre leurs pleurs à des heures de grande écoute. «  J’y étais  » devient un leitmotiv pour tel concert à telle date ancienne. Un bonheur par procuration et hop, tout réside dans la construction arti

A Deauville, tout finit par filer droit... c'est sans compter sur Lady Long Solo [5], par Raoul Bidard

Nuit remuante pour Lady Long Solo. Saint-El est mort. Personne n’a rien vu. Les clients de l’hôtel, tous évidemment surpris, expriment une sourde stupeur qui sied si bien à leur milieu : surtout, éviter les vagues, toutes les vagues. Tu parles, à Deauville… , se dit une Lady Long Solo hilare dans sa cape signée Paco. Le ressentiment envers Lady Long Solo forme une sorte de fronde. Tout le monde pense savoir qu’elle fut soupçonnée dans le décès du sénateur Dally. Crise cardiaque ? Génuflexion un peu trop précipitée ? Maniement un peu sec de la lanière de cuir ? Les épouses fulminent, c’est elle, c’est elle , les époux baragouinent sous leurs trench-coats, je la veux, je la veux… Que s’est-il passé ? Nous vous laissions pantelant, agacé d’un épisode laissé chu de manière fort sibylline. Comme une série brésilienne de seconde zone, il s’est passé qu’à la fin d’un rock paisible, Monsieur de Saint-El s’est peu glorieusement écroulé. Un cadavre. Une loque de chairs bouffies, une f

Pour bien démarrer l'année nouvelle : pleurnicher en haut lieu sur un chanteur mort, par Patrice

Pleurs hors de propos. Le régime pleureur, ça s’entretient. On avait presque oublié, depuis le 13 novembre, qu’il nous fallait être solidaire et partager une douleur nationale pour nous sentir exister en tant que nation. L’occasion de la mort d’un ex-pleureur national, grand fournisseur de mièvreries, soulignée par le chef de l’Etat lui-même, nous rappelle à la compassion tous azimuts. Bon gré mal gré, il nous faut nous retrouver dans les larmes, fussent-elles de crocodile. Ainsi, une ex star (!) de la chansonnette pour midinettes en approche de chaleurs peut-elle relayer, renforcer un sentiment devenu national : celui de la douleur . C’est un peu vite assimiler de bien tristes et forts événements et faire de la compassion notre état quotidien et créer un lien de solidarité. Ne mélangeons pas tout. On n’hésite pas à faire étalage de ses choix “ artistiques “ si ceux-ci peuvent faire ciment avec la nation, fût-on président. On imagine très bien Monsieur et Madame

Les charmantes stupeurs des proies de Lady Long Solo [4], par Raoul Bidard

La mauvaise réputation de Lady Long Solo. Le miroir reflète deux danseurs à l’élégance raffinée dans le salon de danse. Monsieur de Saint-El et Lady Long Solo exécutent en ordre des pas de deux, de ces légers dérapages autrichiens au rythme d’un vieux rock. Bill Haley, parfois Gene Vincent, à peine The Beatles sont acceptés dans ce temple dédié à la finesse, à l’honnêteté des oisifs à l’ oikos dispendieuses et c’est heureux pour la bienséance. Certes, à Deauville, quelques rappeurs viennent se fondre dans l’hôtel avec leurs amants, attachés de presse ou journalistes, DJ, cailleras de la politique locale du 13, du 93, enfin bref, de tous les endroits propices à la mytho banlieusarde où l’on se fait, paraît-il, tout seul. Ils garent leurs automobiles tape-à-l’œil dans un garage que l’hôtel voue à ses clients les plus roturiers, les moins classe. Tant qu’ils sniffent en silence, ils sont les bienvenus. Cash oblige ! La roture s’envoie en l’air dans le luxe discret. Les hôtel

Les "politiques, on n'en veut plus". Pourquoi résonne cette antienne partout de nos jours, par Patrice

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Rires de hyènes.    Place des Illusions perdues avant attentats. Ce n’est pas un masque qui tombe, c’est un pan entier de la société qui s’effondre. Les Français se prononcent à des niveaux de désapprobation jamais encore révélés contre leurs représentants politiques. Des 75%, 85% de rejet ! Du jamais vu et surtout qu’on n’osait même pas envisager. Il en faut pourtant encore quelques-uns pour tenir la boutique et c’est un vieux cheval de retour ( de catastrophe ) comme Juppé qui remporte le toss… Certes, les sondages n’ont aucun fondement ( surtout aux dires des concernés ), mais ils sont pourtant le reflet d’une tendance. Posez la question autour de vous et vous verrez : on n’en veut plus ! La politique est devenue un métier, l’Assemblée nationale et le Sénat sont habités par des gens qui devraient vivre leur retraite chez eux. La flagornerie , le profit , l’entre gens sont les mots qui reviennent le plus quand il s’agit de qualifier nos représentants.