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Affichage des articles du novembre, 2015

Photographier, c'est écrire avec la lumière, par Patrice

Chacun sa photographie. La photo documentaire ne «  documente  » pas les événements, elle documente la vie. On fait des gorges chaudes avec le documentaire, ce qu’on appelait le «  magazine  » dans le milieu de la photo il y a quelques années et qui faisait rêver les faiseurs d’images qui voulaient, et choisir leurs thèmes, et rester maîtres de l’organisation de leur travail, qui espéraient plusieurs pages de parution dans les magazines au papier plus ou moins glacé, contrairement aux coureurs de «  news  » pieds et poings liés aux événements du monde et tributaires de l’actualité. Les documentaristes, terme initialement réservé aux cinéastes dérivé de l’anglais «  to document/documenter  », est devenu l’appellation pour tout travail renseignant sur la vie des gens et du monde. Il en va ainsi de la «  street photographie  » jusqu’aux reportages de fond à caractère géographique ou ethnique, en passant par une manifestation censée marquée l’histoire sociale de la société, alor

Etat d'urgence, les bienfaits d'une sécurité au-delà de la sûreté, Patrice

La vigilance de l’Etat. La sécurité, avant de vivre avec ses bienfaits, il faut d’abord apprendre à vivre avec ses inconvénients. Ceux-ci sont souvent plus prégnants et plus visibles que les bénéfices qu’on en tire. Vivre en paix, devient de plus en plus une discipline. Avant d’en tirer les fruits, il faut en accepter les contraintes. Rien ne s’obtient plus automatiquement et les inconvénients deviennent vite la première et la plus pénible des choses que l’on doive accepter, tant et si bien qu’on ne sait plus quand on est sécurisé ou en voie de l’être. Ainsi, au prétexte d’une couverture large sécuritaire voit-on d’abord les manifestations afférentes à une contrainte et le contrecoup du résultat escompté. On vit d’abord dans une insécurité institutionnalisée mais protectrice qui vous fait remarquer que c’est pour votre bien et que pour avoir l’une, il faut accepter l’autre. On commence donc par les inconvénients d’une action qui ne sont en fait que la répétiti

La compassion n'a qu'un temps, par Patrice

On remonte le réveil. La compassion n’a qu’un temps . Voici venu le temps des choses tout aussi grave mais nécessaires. Nous allons donc changer la perfusion. De larmoyante et guerrière, on va brancher celle de la survie à long terme. C’est de survie qu’il va s’agir. Il va falloir émouvoir, informer et si possible décider de la façon dont on va vivre dans les quelques décennies à venir. Beau programme. D’autant plus nécessaire qu’incontournable. Les tracés fugaces des balles de Kalachnikov laissent la place aux hypothèses et traits immatériels sur l’avenir. Après les roulements de tambour, voici venu le temps des inquiétudes métaphysiques, hypothétiques et aléatoires du climat et de son évolution. Ce qui fut le temps de la guerre devient le temps des cautères. Rien de tel qu’une occupation essentielle pour vous ressouder une nation. Après le rappel aux fondamentaux des idéaux sacrés, voici venir le temps du doute. Car là, rien de bâti, de déjà vu. La porte est g

Le sort du sot : le vote pour le même, le vote pour une chienlit organisée a minima

Plutôt que de nous répéter, puisque la «  campagne  » électorale est repartie hier, avec ses litanies perpétuelles et ses espérances taries à l'enseigne de la coulée de la Bièvre en surface du Ve arrondissement de Paname, nous ne biffons ici pas une ligne de ce que nous publiions le 27 janvier dernier, veille de l’anniversaire de notre passé Président, soit exactement dix mois déjà jour pour jour. A coup sûr, il ne nous fallait pas être grands clairvoyants Patrice & moi, ou psychopompes de la boule de cristal, pour déciller la remise au pas des rêveries grecques ( par les urnes ), pour réécouter les infinis échos des mêmes slogans («  plus jamais ça  ») censés attendrir davantage le cauchemar en cours de la nature, de la folie humaine & du reste. Tout le reste, ce condensé de flatulences verbales par la technique de com' en politique, ces résidus de poudre dans la flambée du fanatisme institué. Plus prosaïquement, cet éternel retour du même façonne l’étrangeté d’u

Au lycée, les questions en temps de guerre

Des préoccupations lycéennes en temps de guerre sur les sorties et "être Français" (extraits du 25 courant) . (…) Quant aux sorties & voyages scolaires, obiter dictum , pour l'heure encore autorisées pour ces derniers dans le cadre des mesures gouvernementales transposées administrativement par application de l'art. 16-C, rien n'est acquis & assuré en période de guerre qui n'en est qu'à ses menues prémisses, comme chaque continental devrait en avoir conscience d'ores & déjà quant à ses causes, effets & amplitude sur la durée. Il en va de même de ses très prévisibles conséquences dans la donne social-historique proprement nationale. Rien là de surprenant. La parabole illustrée par la bluette initialement hébraïque dans le Ghetto de Varsovie, rendue célèbre par plusieurs films (" c'est l'histoire de l'homme qui se jette du dernier étage. A chaque étage dans la chute, il se dit, jusqu'ici tout va bien. Jusq

La colère est une réaction, ou de la guerre telle qu'elle se dessine exprimée à une lycéenne

Correspondance avec une jeune fille, lycéenne de son état, sur la situation nauséeuse sécrétée par les fascistes islamistes (extraits du 24 courant) . (…) Je te l'évoquais l'autre jour, la " fête " et la pseudo-résistance en se rendant aux terrasses restent l'ânerie conjuguée de l'année avec le dernier disque de (…) une inconséquence de plus dans l'attitude bêlante des bipèdes humains. Lisant un peu la presse à mon réveil tard ce matin ( j'ai travaillé toute la nuit ), j'ai lu avec stupéfaction que des gens, durant les attentats du 13 novembre, plutôt que d'aider les blessés ou organiser un semblant d'ordre pour faciliter le travail des secours et de la police, préféraient prendre des photos et faire des films avec leurs smartphones qu'ils cherchaient à vendre aussitôt à des journalistes. Infect ! Certains de ses voyeurs-vendeurs ont été remarqués s'approchant près des cadavres pour les photographier sans aucun respec

Presse de sang, presse-spectacle plutôt qu'information nue et dure pour les cécités des institutions dévoyées, par Patrice

Ni vu, ni compris. Il est facile de comprendre où en est la presse française ( et d’autres ) en voyant comment elle a exploité les attentats du 13 novembre. La lecture visuelle des photos est plus rapide et plus évidente que la lecture des textes. Pour ceux-là, la seule lecture des titres et intertitres suffira à comprendre sur quoi on a focalisé l’attention du lecteur et où on veut le maintenir : sur le moins-disant de l’événement . L’avantage des photos, c’est qu’elles racontent ou exposent l’événement crument. L’analyse et la compréhension ne font pas partie du projet. Seul compte l’impact. Le fameux “ poids des mots et choc des photos “ de Paris-Match est encore présent dans les mémoires. Seul a subsisté “ le choc des photos “. En un mot et un seul : il faut qu’il y ait du sang et que ça se voit. Pour ce qui est du poids des mots, ils font surtout pleurer dans les chaumières plus qu’ils n’informent , lorsqu’on a le courage de lire le compte rendu. On se

Dans les beaux quartiers -la chasse parisienne, argentique au poing (suite), par Patrice

Les trottoirs de l’incongruité. Les beaux quartiers sont des endroits photographiables pour leur légèreté, contrairement aux quartiers populaires, voire pauvres, où la misère affleure et pèse un poids lourd de signification. Il faut se faire constat à charge ou constat léger. On ne rit bien que de ce à quoi on est étranger. On rit rarement bien de soi-même ou de ses semblables surtout quand ceux-ci sont le plus grand nombre. L’autre classe, la minoritaire, fait toujours tache dans le paysage global, dans l’ensemble social. Raison de plus pour aller le découvrir et la mettre en exergue à hauteur de ce qu’elle est. Descendre à Miromesnil ou à Saint-Philippe-du-Roule, à Paris, c’est mettre les pieds en terra incognita . S’enfoncer dans la rue du Faubourg Saint-Honoré, c’est aborder un autre monde pourtant si proche géographiquement. Si vous la prenez dans l’autre sens, par la Madeleine, vous serez carrément agressé. Il vaut mieux l’autre sens, plus progressif, plus discret.

Vive le PCF (pour : Paysage Caritatif français), ce rejeton du PIF (Paysage Intello français). Les acronymes évocateurs de la firme consensuelle

Vive la paix, à bas la haine, la maladie et le mauvais temps ! Le PCF est l’un des ennemis le plus consensuel qu’il nous est admis de remettre à sa juste place, comme le paysage intello français ( le stimulant PIF ) à l’œuvre dans ses merveilles : l’écœurement de son étalage cathodique. Même la publicité s’y met. Je dois d’emblée le préciser, par PCF, j’entends le Paysage Caritatif français où s’ensache le bouillonnement des principes dans la sauce gribiche de la main sur le cœur , ce PCF qui s’aménage toutes les plages horaires de la distribution générale des prix de bonne conduite morale de tout à chacun ensemble pour le Bien . Le PCF a ceci d’indéniablement construit qu’il maintient un engagement a minima de nos «  cœurs gros comme ça » en faveur de l’abolition sans complexe de toutes les misères, de toutes les calamités issues de Mère-nature. La résistance est rude ; la militance reste insoupçonnée par quelques rebelles qui s’adonnent de nos jours à la paix dans