Feu l'Etat. Le grand adieu par contrainte des formes, par Patrice C.


Quand l'Etat n'est plus rien…


…Qu'il ne représente rien d’autre que lui-même, c'est-à-dire ses faiblesses, ses bassesses et sa pauvre personnalité, il est de fait discrédité. Son abandon par le peuple est à l'image de ce qu'il donne à voir de lui-même. De pouvoir, il n'a plus que les prérogatives inhérentes et il doit continuer à administrer la preuve qu'il est encore existant. Comme le disait Max Weber, il n'a plus que la violence pour légitimité.

C'est d'ailleurs l'objet de ses dernières décisions : se faire respecter, aussi illusoire que ce soit. Les Français sont donc légitimement en droit de s'inquiéter d'excès purement démonstratifs. Peut-on concevoir un Etat si affaibli par son propre ridicule qui ne serait pas potentiellement dangereux pour sa population ? Une hydre sans autre activité que de se préserver elle-même est une bête nuisible.

Nous nous retrouvons dans le cosmétique stérile de directives inefficaces qui n'ont comme réalité que de venir « d'en haut ». L'abandon pur et simple, en rase campagne, de l'identité socialiste déjà si malmenée par le temps, n'implique pas la recherche d'une autre référence politique et surtout ne se justifierait pas. Quand il est trop tard, c'est vers la survie que l'Etat se dirige. Un Etat sous perfusion, aux aguets et qui fait le cantonnier sur des routes trop longtemps et trop mal entretenues. La vacuité de son identité laisse grande ouverte la porte sur le spectacle pitoyable de ses dernières hésitations.

Ses réalités sont clairement exposées dans des comptes-rendus et des analyses qui circulent librement sur Internet. Leur lecture, dénuée de parti pris et de coloration politique, nous apprend que le mal est bien pire dans sa gravité que les seuls symptômes apparents avec lesquels on « informe » le pays. La situation financière est bien pire que la perception que l'on en a et que l'Etat le dit. Il s’agit notamment d’économies à réaliser de façon urgente, et donc avec la participation des Français, alors que deux cents millions d'euros d'exonérations de taxes sont accordés aux entreprises depuis tant et tant d'années et qui ne profitent ni à l'emploi ni au redressement industriel. Cet argent va dans les poches de quelques privilégiés qui sont en fait les sangsues de l'Etat. Ils sont les traîtres à la nation, manipulés et prêts à se placer auprès de nouveaux maîtres. De plus, l’association européenne, censée être une coopérative, ne favorise plus depuis longtemps l'autonomie nécessaire à une existence particulière et à des décisions autonomes. L’Europe est-elle vendue ?

C'est sur le champ que l'on compte les cadavres après la bataille. La domination du monde se joue et s'accélère chaque jour un peu plus. Il semble que l'association européenne n'ait pas rempli le rôle que l'on espérait lui voir tenir. C'est à l'échelle de l'Europe que se joue la survie et donc la victoire d'un leader. La reconstitution des empires ne pardonne pas. C'est à l'échelle de la planète qu'il faut désormais concevoir l'hégémonie territoriale et politique. La dissolution de la bipolarité aura permis le retour à la course à la reconquête de territoires à bout de souffle, bons à prendre pour mieux asseoir le combat des grands chefs mondiaux. Les places sont limitées autour de la table de ce conseil en gestation. Le traité Tafta en cours, et dont les Etats s'abstiennent bien de nous entretenir, sera l'une des pierres maîtresses de la nouvelle configuration mondiale.

Enlisés que nous sommes dans un problème de proximité toujours plus urgent à résoudre, c'est de façon violente et frontale qu'il va nous falloir admettre la réalité de ce qu'est une réelle vacuité de pouvoir.

Patrice C.

 

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