Politique, ou de l'opposition du même, par Patrice C.
Les opposants
Quand
comprendrez-vous que tout système génère son contraire et que ceux-ci ne
peuvent que cohabiter et n'exister que par l'équilibre de leurs différences ?
Quand admettrez-vous cette règle pourtant élémentaire que tout positif génère et
requiert à la fois son propre négatif ? Quand comprendrez-vous ou voudrez-vous
bien admettre qu'il n'est là que question de logique élémentaire des lois
fondamentales de l'équilibre de la vie ?
D'ex-camarades,
qui ne concevaient la vie que par la "lutte"
inlassable et toujours recommencée de l'une des parties contre l'autre, ont eu
tôt fait de considérer que le combat est un long chemin dont on ne sait quand
on en verra le bout, me reprochent mon abandon et mon défaitisme qu'ils
considèrent comme de l'attentisme passif profitant à l'"ennemi". J'eus beau essayer de leur
inculquer cette logique de l'équilibre des forces nécessaires à toute société,
sans pour cela renier ses idées, espoirs et volontés, sans que cela débouche
sur une recherche autre que celle toujours stérile de l'affrontement. Les
positionnements idéologiques ont leurs valeurs intrinsèques et nécessaires.
Seule compte la façon de les vivre et de les exprimer, de les comprendre et de
les faire partager. L'affrontement frontal est condamné à être stérile et à
conforter les positions adverses. En même temps, cette position justifie votre
appartenance et votre participation au "système" en vigueur. On n'existe que face à quelqu'un ou à
quelque chose.
D'ailleurs,
toute chose, et a fortiori toute
idéologie, si solide et construite qu'elle soit et bâtie sur des combats
homériques, n'a qu'une durée de vie relative. Des systèmes politiques d'une
lourdeur de mise en place tel que le communisme de l'ex-URSS ne l'ont conduit
qu'à sa propre désintégration. Le système actuel de non-partage des valeurs des
créations de l'homme et de la non répartition des profits de manière équitable
ne sont que le pendant du précédent et sont, comme lui, destinés à périr de
leur "belle" mort. Ce
système perdure selon trois volets qui sont le social, le politique et
l'économique. Vous souhaitez sa mort ? Qu'à cela ne tienne ! Si nous
considérons votre volonté comme incontournable, traitons-en à leur tour.
Le
social ne peut évoluer dans votre sens, et au mieux, qu’à la condition exclusive
de créer une homogénéité et un consensus à partir de l'existant vers le
souhaité. Cette cohésion ne se fera que dans l'approche partagée d'un ensemble
de priorités (qui vous tiennent
particulièrement à cœur). Ces choix, pour légitimes qu'ils soient de façon
incontestables, sont en rapport directs avec la politique pratiquée qui est
aussi celle des choix qui lui sont adossés et forment une idéologie. Le
vice-versa s'applique. Nous nous retrouvons donc dans une position politique :
l'un ne pouvant exister sans l’autre. Il faudra donc agir sur le plan
politique, c'est-à-dire par la mobilisation du plus grand nombre et dans le
respect des institutions démocratiques. Les partis se retrouvent ainsi devant
la double alternative d’exister et d’être efficaces. Exister signifiant agir,
être efficace nécessitant le nombre et les moyens, le renouvellement et la
création d’une véritable éthique.
Reste
l'aspect économique (financier) qu'il
faudra plier à vos objectifs. Malheureusement, celui-ci s'est développé de
façon autonome et marginal au système politique. Il est aujourd'hui le maître
d’œuvre. Se le réapproprier nécessitera une forte pression et une lourde et
radicale volonté politique. C'est donc à ce niveau qu'il faut agir et il n'est
d'avenir que dans l'éducation et l'explication.
Toute
posture politique incantatoire est vaine. Faire le constat de ses échecs n'est
pas constructif et n'est pas pédagogique. Tout maintient dans la posture "combattante" est illusoire. Il faut
tourner la page et aborder le problème et la situation d'une autre manière.
Toute contestation "braillarde"
basée sur la constatation des coups de boutoir de l'"adversaire" relève d'un gauchisme vieilli et d’un passéisme
contrit et stérile. Ceci n’a d’autre valeur et existence que de conforter, toujours
par l’équilibre des bras de levier, l’existence de la partie adverse. Et on
peut dire que sans adversité, il n’y a pas d’existence propre. On sait depuis
longtemps que le gauchisme, qu’il soit de droite ou de gauche, ne sert à rien,
sinon à exister pour lui-même.
Patrice
C.
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