Egypte, rupture des relations entre le sabre & le goupillon, par Patrice C.
EGYPTE
Rupture des
relations entre le sabre et le goupillon
Là où les pratiques incantatoires se déroulent à l'ombre
des minarets, la vie reprend ses droits à l'ombre des chars…
Contrairement à une pratique ancestrale dûment entretenue
de par le monde, qui consiste à associer la force à la croyance — sauf chez les bouddhistes — la montée
d'une intolérance extrême voit la fin de l'association bâtarde entre les
militaires et les curés, barbus en l'occurrence. Ces mêmes militaires toujours
si prompts à sauver l'Etat pour lequel ils sont aveugles, quel qu'il soit et de
façon réglementaire, ne se sont pas fait prier (ironie de l'affaire !) pour souscrire aux demandes d'un peuple mis
en péril par un retour étatique au Moyen âge.
Il aura fallu en passer par quelques 800 morts pour en
arriver là. On peut relativiser la perte d'une partie des 15 % que représente
cette minorité fanatisée face aux 85 % de la partie démocratique d'en face. Il
est vrai que lorsqu'on en arrive à une telle situation, il n'est plus question
que de statistique, presque un épiphénomène de l'Histoire. Après tout, la curée
(sic) était peut être nécessaire
avant un redémarrage de la société sur des bases plus populaires.
On n'est jamais trop prudent avec les militaires. Leur
revirement sont eux aussi historiques et ne sont pas toujours guidés par un
souci de protection divine ou institutionnel. Le manque de pratique de leur
"art" peut les pousser à se
dégourdir les jambes et le matériel à une occasion ou à une autre, presque pour
le "fun". Dans un premier
temps, les Egyptiens, légitimement avides de démocratie, peuvent accepter cette
intervention bénéfique à la sauvegarde laïque de leur existence. Un retour à
une situation politique des années 50 n'est cependant pas un progrès en soit.
La minorité religieuse mise au pas n'est pour autant pas éradiquée. L'Egypte va
devoir apprendre à progresser avec un ver dans le fruit de ses espérances.
Patrice C.
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