Chaude, chaude la planète (le rail, l'entreprise, le soleil & la Grèce)
De quelle
chaleur parle-t-on ?
L’été, il fait chaud...l’hiver, m'affirme-t-on, il
fait froid.
Ce qu’il y a de bien, entre la Grèce
et la chaleur, c’est qu’on reste dans les grandes suées en ce début juillet
2015.
Mais la bonne info de ces dernières
24 heures, que dis-je, THE ONLY info primordiale, ce sont les rails qui se
dilatent, les câbles qui prennent un coup de chaud à ce qui reste d’EDF et le
besoin d’eau des Français…
L’hiver, insupportable, parce qu’il
fait froid, les trains sont dans la difficulté. L’été, rebelote, as that’s hot. La boucle est refermée
sur le temps comme élément explicatif de l’accroissement d’impérities diverses dans
notre espace.
La SNCF est une tribu bien
particulière. Ils portent des gilets rouges pour aiguiller les passagers
hagards, perdus, non renseignés en gare, mais ils ne savent pas s’approprier
les prévisions météorologiques pourtant responsables de leurs petits maux sur
les voies et les machines. Pour anticiper, il faut du personnel formé. Les
cheminots sont formés et plutôt bien. La machine est tellement décentralisée
depuis la fission SNCF-RFF, que les services communiquent peu, mal ou pas du
tout entre eux. Les économies de personnel et les machines mal révisées
engrangent des ennuis. Cela se voit ! Il paraît qu’il n’est pas forcément
utile d’investir pour quelques journées particulières et rares en termes
atmosphériques variables. Certes. Quand des milliers de passagers arrivent en
retard à leur travail, ou de retour de leur travail entraînant des enfants, par
exemple, qui attendent de sortir de la crèche ou de l’école… là, on ne pratique
plus les calculs généraux.
La difficulté du désordre économique
actuel réside en la culture privatiste de son seul soutien à l’intérêt de sa
seule entreprise à soi. Chacun dans son coin, que tout le monde se débrouille
comme il le peut !
Déployée à l’intérieur même des
entreprises, la culture du rendement et de l’égoïsme affecte aussi chaque
service d’une même entreprise qui néglige le service d’à côté, voire instille
un esprit concurrentiel avec ce gadin.
Observez par exemple les cheminots.
Il y a les « roulants » et
les autres. A l’intérieur de l’élite roulante, les conducteurs sont évidemment
hiérarchisés : un conducteur de TGV, c’est le dessus du grésil. Quand ils
font grève, chacun de son côté, chacun ses revendications, voire apostrophes et
revendications contradictoires. Parfois, quand l’intérêt est commun, à part
quelques filles du « commercial »
admises à défiler avec les roulants, c’est encore cortège commun mais sans
mélanger les roulants et non-roulants. Imaginez un prof défiler avec son élève,
un médecin et son aide-soignante, un curé et sa bonne, un journaliste politique
avec un citoyen lambda… Impossible, impensable ! De toute manière, on ne
défile plus guère pour des intentions communes, pour le but commun d’un Etat.
En revanche, on se jette dans la rue pour exprimer et « communiquer » sa peine (Charlie), sa joie (le foot gagnant), sa communauté (mon mariage, ta tribu sexuelle) ou simplement la sortie obligatoire
(la musique et les soldes).
Les organisations syndicales
représentatives ont si bien intégrées les distinctions et hiérarchies, ainsi
que le respect absolu pour « l’aristocratie »
ouvrière, que les managers et performateurs du taylorisme renouvelé se sont
inspirés de la pensée syndicale pour assouvir ce besoin de distinction entre les uns et les autres.
« Tu n’es pas homme, camarade, tu es ceci quand moi je suis cela ». A chacun sa fonction, à
chacun son poids dans l’espace socialisé et qu’importe que la façade soit aussi
illusoire que le temps permis à tous de ressemeler un temps commun.
Chacun sa fonction, chacun sa part
d’inhumanité… toutes les catégories humaines professionnalisées ou pas (disons fonctionnalisées), recherchent
toujours un « inférieur »
dans la hiérarchie professionnelle et sociale pour assumer son propre rôle de
valet, de faire-valoir d’un usinage généralisé de la « ressource humaine » au travail
productif et/ou social.
Rien ne sert donc d’espérer que
chaleur, froid ou autres petites aspérités climatiques puissent un jour être
anticipées par des mastodontes entrepreneuriaux clos sur eux-mêmes. Vu que les
salariés griment et reproduisent la donne commune.
Pour en revenir à la Grèce, voici un
pays qui a fait partie, dès 1981, de la CEE élargie (elle ira jusqu’à Douze). C’est justement le parfait exemple de
cette logique individualiste des intérêts privés à l’extrême qui aboutit à la
solution qui nous pend au nez. Les intérêts « bien compris » se sont entendus pour décider de qui ne paiera
pas ceci, de qui assumera une part de liquidités et comment les moins forts
alliés avec les forts au-dessus des faibles (pas besoin d’être contre, on les oublie dès le premier calcul
instrumental) gèreront la manne et les pratiques archaïques d’une société désinstituée de sens commun… et vogue la
galère jusqu’en Phénicie.
La chaleur monte sur tous les
fronts. Par égoïsme planétaire, chacun tire la couverture d’ozone à soi,
recherche son seul guidon au détriment du voisin s’il le faut, se fiche comme
de l’an 40 (peut-être pas la bonne
expression ici, vu le retour de schlague) de la montée des températures,
des eaux, des catastrophes climatiques et « naturelles » engendrées par l’industrialisation-monde. Allez,
tant que mon train roule, l’économie peut bien dérailler…
LSR
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