La "société" française est moutonnière, comme d'hab', par Patrice
Misère de société.
Ça y est ! La société civile française existe à
nouveau. Huit mois après avoir été Charlie sous prétexte qu’ils sont pour la
liberté de la presse et de la laïcité alors qu’ils ne lisent plus les journaux
et qu’ils détestent les journalistes, les voilà Syriens ! « Tous à la République ! Tous
ensemble, tous ensemble ! »
Toujours à la recherche d’une identité plus forte que
la leur propre, de quelque chose de massif, ils se découvrent migrants dans
l’âme !
Juste après l’été, ils se faisaient chier, ils
s’emmerdaient, ils n’étaient plus solidaires sur le pavé parisien alors qu’ils
se détestent et sont prêts à se battre tous les jours dans le métro ou au
volant dans les embouteillages. Enfin une cause fédérative ! Une possible
union très provisoire, très passagère ! Comme des moutons bêlants, ânonnant.
Enfin une identité commune. Ne plus être seul…
En 36, ils auraient été républicains Espagnols ?
En 56, ils auraient été Hongrois ? En 62, ils auraient été
Algériens ? En 68, ils auraient été Pragois ? En 73, ils auraient été
Chiliens ? C’est sûr, en 40 ils
étaient pétainistes. Ne jamais être en retard d’une guerre… Une fois
suffit !
Avec 60 artistes “mobilisés“.
Ça y est, ils ont un drapeau. Les voilà légitimes. Leurs dirigeants ?
Absents ! Ceux-là prendront le train en retard, comme d’habitude !
Ils arriveront la gueule enfarinée aux sortir des ors de la République bonne
fille et ils viendront ramasser l’affaire, comme en janvier ! « Tous derrière nous ! Nous
sommes la France ! » Et en avant ! Comme en 40,
justement !
La République, la démocratie demandent des
preuves ? On va leur en donner ! Jamais en retard sur les valeurs
sacrées.
La Syrie est en ruine ? Sauvons au moins ses
habitants ! Peur de rien ! C’est de 23 millions d’habitants qu’il s’agit,
d’une culture. C’est rien, on est solidaires, démocrates, républicains, laïcs. « Le déluge, c’est les
autres ! ». Le pays offert aux terroristes. Et l’Afrique, les Soudanais,
les Erythréens, les Nigérians ? Et les Rohingyas ?
Aussi, ne pas avoir l’air con vis-à-vis d’autres
solidaires : Finlandais, Suédois, Allemands… « Et moi, et moi, et moi ! » Toujours plus ! Ça
ne mange pas de pain… Pendant ce temps-là, on existe.
Patrice C.
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