Méfions-nous des D'jeuns !
Salauds de d’jeuns !
Je suis ainsi fort intrigué par la
résurgence visible de très jeunes gens de 15-20 ans attirés par les groupes,
communautés et luttes anarchistes débridées. Une certaine violence
hypercapitaliste, en somme.
Sauras-tu reconnaître ce jeune voyou,
ancien motard,
qui sut faire carrière ?
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Ce ne sont pas là adhésions en une
structure. Bien au contraire. Encore moins une adhésion à des auteurs et une
histoire des luttes.
Ces
bambins de l’adhésion sont justement déterminés… par la non-adhésion
à une structure politique, à l’absence d’encartement si ce n’est à l'occasion un informel
groupe pour en découdre ou s’éclater en public.
Rien de neuf, en apparence, ils
veulent échapper au monde des parents et des professeurs. Ils désirent une
expérience. Laquelle ? Naguère, le souffle du bien commun et d’une forme politique indifférenciée conduisaient les
générations adolescentes précédentes à espérer ne serait-ce qu’un chouia.
Contrairement à leurs aînés de peu,
les 22 à 35 ans d’âges vérolées, ils se détournent du chaos du monde, entendent
critiquer la société (laquelle ?,
qu’est-ce que la société ?, la société existe-t-elle vraiment ou ne
serait-elle pas un fait inexplicable parce que réel), l’argent pour lui-même
comme instrument d’échange, les musiques abrutissantes des stations
radiophoniques, les cultures tribales des fans
de tel groupe, de telle chanteuse même à thèmes, tout en recherchant
benoitement la bienveillance, nouvelle antienne des bouches sans cervelle.
Le Passé Grand Maître du GODF, le sieur Alain Bauer qui amuse la
galerie du CNAM désormais entre deux plateaux télés, nous le savons, a été
déterminant pour pousser Michèle Alliot-Marie (ancienne ministre sous la présidence Sarkozy, pour les mémoires
immédiates courtes) à la répression contre l’« ennemi intérieur » factice constitué par les « anarcho-autonomes » présupposés de
Tarnac qui, avec leur épicerie, leurs livres et leurs fromages de chèvre
effrayaient les officines privées et publiques de la diligence d’une extrême
minorité de la Justice à vouloir les poursuivre. En vain, et fort heureusement.
Quoi que l’on cherche à les correctionnaliser
un peu, tout de même.
Que ne dirait-il pas de cette vague
nouvelle notre Bauer pour inspirer nos sybarites gouvernementaux ?
Les trentenaires sont poussés dans
le travail, l’assurance au « bonheur »
compulsif de la fête permanente,
cette formidable minauderie sucrée utilement trouvée pour égayer les
marionnettistes politiques si prompts à diriger sans en paraître le bon peuple.
Nos
diligents jeunes adultes urbanisés font même des
enfants pour se projeter dans
l’avenir, vont à la messe ou aux meetings de Mélenchon ou Le Pen comme on
allait à un concert de Patrick Bruel dans les années 1990 en beuglant des « On se retrouvera dans dix ans place des
grands hommes » et des « tu
verras, ça ira… ».
Ces bipèdes urbanisés équipent leurs
logis avec tout le confort moderne. Ils boivent de bons vins (évidemment bio), achètent quelquefois
des maisons dans nos villages pour mettre des portes bleues ou mauves à seule
fin d’imiter l’atmosphère de l’Ile de Ré. Puis, il leur est utile d’avoir la
possession d’un bon gros toutou pour amuser les enfants entre un sanglot sur
Kate Bush et un éclat de joie forcée sur le match de la vie des Bleus... nous
voilà plongés dans l’existence ouatée et plate d’une génération politique bombonne
et volontiers poilue des joues pour les mâles, maternelles et maîtresses de
maison solides et coquines au boulot pour les femelles.
Les natifs des années 1970-1990 ont tout vécu, rien vécu. Les petits jeunes débarquent. Ils vont nous la pulvériser l’atmosphère. Ils n’ont rien à perdre, parce que tout ne leur a pas été offert : l’horizon d’attente, le pacte entre projet et réalité.
Les natifs des années 1970-1990 ont tout vécu, rien vécu. Les petits jeunes débarquent. Ils vont nous la pulvériser l’atmosphère. Ils n’ont rien à perdre, parce que tout ne leur a pas été offert : l’horizon d’attente, le pacte entre projet et réalité.
Les D’jeuns vont faire des barouds qui ne seront pas d’honneur.
Méfions-nous, ils savent qu’on ne cesse de les piller avant même qu’ils ne sortent
du lycée et s’abreuvent à l’hypercapitalisme mâtiné de spontanéisme révolté. Curieuse
potion noire d’absence de dogme politique et d’individualisme subverti par leur
condition d’homo festivus d’enfants-rois
de parents dératés. Un monde sans
perspectives, sans rêve collectif extériorisé est un monde déjà-mort. Ils
le sentent, car ils ont en eux l'absence de désirs collectifs, ils portent en eux les règles de la destruction dictée par la violence sociale que subissent les peuples dominés par le ius commune des oligarques. Ca va saigner, vous
dis-je…
LSR
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