De la CIA et du pays de toutes les libertés, par Patrice C.
Mise à jour
Une information parue sur Médiapart m'interpelle. Non pas tant par son sujet que par les
réactions qu'elle génère.
S'agissant des Etats-Unis, je suis étonné (encore) que l'on puisse continuer à leur
prêter et à leur accorder des brevets d'humanisme désintéressés, qui seraient
conformes à l'image du brave GI’s libérateur, voire du cow-boy intrépide, sans
peur et sans reproche défenseur de la veuve (si elle n'est pas trop tarte, disait San Antonio) et de l'orphelin.
Comment les magouilles et turpitudes de l'un de ses
services, la CIA, peuvent-elles encore étonné le monde ?
La CIA est un Etat dans l'Etat et l'Amérique est (se veut) omnipotente dans le monde. Il
n'y a de lois qu'américaines et ses ressortissants sont intouchables de par le
monde. C'est le Grand Hégémon ! Ils sont venus en 14 et en 39 car nous y étions
allés (Lafayette). Merci les gars et tchao ! On peut se passer de vous ! Ils
mettent la main sur tout pour tout reconfigurer à leur image (culture, cinéma...). Ils s'imposent ! On
les voit trop ! Ils détruisent la langue de Shakespeare pour leurs propres
besoins commerciaux. On n'apprend plus l'anglais, on apprend l'américain de la
rue. Ils n'ont pas de culture : ils
l'achètent ! Ils croient que le monde leur appartient et ils sont
méprisants. Ils ne sont pas venus pour le plaisir (!), juste parce qu'ils
craignaient qu'une partie du monde leur échappe et revienne aux communistes
soviétiques et que ceux-ci conquièrent le monde et imposent leur idéal. Ils
sont juste venus planter leur drapeau en Europe. Ils marquaient leur
territoire. Aujourd'hui, après leur échec en Chine, ils reviennent en Europe.
Il n'y a plus de bipolarité, plus d'opposants à leurs ambitions. Tout est axé
selon leurs intérêts propres. Ce ne sont pas des philanthropes !
Il ne peut y avoir d'Etat à vocation hégémonique
sans qu'il ait un adversaire à ses dimensions. Las, la Russie de Gorbatchev a
jeté l'éponge et les Chinois ont fait mains basses sur les obligations
américaines. Après avoir revu leurs prétentions à la baisse, il ne leur reste
guère plus que l'Europe comme terrain d'exercice de leur domination, ce qui est
entrain de se passer avec le Traité d'échanges transatlantiques
où ils prétendent avant tout tirer profit en terme d'exportations plus que
d'importations. Il ne leur reste finalement plus que la guerre commerciale
comme palliatif à leur volonté belliqueuse et à leur image quelque peu écornée.
Que de bonnes âmes s'étonnent encore qu'à partir
d'une telle volonté de puissance, l'une de leurs officines (la CIA) fasse parler d'elle dans des
termes des plus odieux, cela ne peut représenter que le revers de la médaille.
La priorité a longtemps été donnée par le pouvoir américain à ce genre
d'entreprise tant qu'il s'agissait de dominer le monde et Georges W. Bush le
voyait surtout à son image propre. Ce qui n'est pas sans incidence.
On est informé aujourd'hui d'horreurs qui ne sont ni
plus ni moins (dommage pour les victimes)
que celles qui ont été opérées par la France en Algérie. Quand on ne veut pas
qu'il y ait d'abus, de dérapages, on
appelle une intervention militaire une guerre. Quand on arrive à un quota d’interventions
supérieur à tout autre pays, il est de bon ton d'appeler cela "maintien
de l'ordre". Cela a "l'avantage"
de ne pas être couvert par les conventions internationales et du droit de
regard du monde.
Il est quand même consternant de voir avec quel
opportunisme et quelle détermination les USA se sont jetés dans une nouvelle
bataille, certes qui les concernait au premier chef, sans précaution d'aucune
sorte et sans autre justification que celle de se faire justice et ce "all over the world" et sans en
référer à qui que ce soit. Le cow-boy n'est
pas mort ! Tous les moyens étaient bons — et le sont toujours — pour satisfaire non pas la paix du monde,
mais leur vengeance.
S'étonner après cela qu'il y ait eu des abus, et des
plus horribles, n'effarouche que le reste du monde, guère les Etats-Unis.
Patrice C.
Commentaires
Enregistrer un commentaire