Voter à l'élection du Reich ?
Europa
mon désamour.
Chaud, j’ai chaud. J’exsude…
Une vraie torpeur. On voudrait me
culpabiliser que j’en serais marri, fort marri… « Il faut voter aux européennes,
faut ! Sinon, t’es un facho, un réac, un… (censuré) ».
Allez, faut le dire, vous l’avouer :
pas moyen de l’avouer autrement, je ne vote jamais aux élections européennes,
ne voulant participer à cette mascarade de démocratie électorale. A
moins que…
C’est plus fort que moi, je suis
Français, je ne me sens pas appartenir à une « communauté », encore moins à une « union » européenne politique construite sur notre dos.
Pourtant, dans mon jeune temps, je
suis allé en Allemagne, Italie, Belgique & ailleurs, parfois en colonies de vacances en « insertion » linguistique &
amicale. Mieux, j’ai failli partir un an à Florence dans le cadre des
programmes ERASMUS. Mon école supérieure
était prête, mes professeurs supérieurs
acquiesçaient, moi j’en avais envie pour ajouter l’Italien à mon langage parlé
en sus de la langue de Lady Di… au final, parce que les bourses, mes bourses
étaient légères, je n’ai pas trouvé les moyens financiers de payer ne serait-ce
qu’une chambre dans Florence ou sa banlieue à un tarif appréciable pour
conjuguer tout cela avec quelques retours à Paris, des leçons, des cours, des
travaux dirigés, des séminaires méthodologiques...
Las. Je suis resté à Paris pour
effectuer un DEA.
Trivial.
Puis un second DEA.
Travail.
Triviale poursuite pour peu, peu
de réalité et sa suite… au vu de ma condition sociale initiale sans appétence
réelle pour quelque milieu inconnu pour ma pomme…
Je suis Français et, sans aucun
doute, assurément un franchouillard,
un plouc, un malandrin entiché par un apprentissage localisé. Voire localiste, selon les fiers cosmopolites.
Je suis attaché à ma forêt depuis
tout petit, mes livres, ce voyage permanent dans des coins improbables, dans
des contrées que nul ne rencontrera jamais sans parcourir des pages & des
pages. Lisez une seule fois rapidement La grande rivière au cœur double, autrement
appelée les aventures de Nick Adams, ita
est un Ernest Hemingway de retour des batailles mortelles dans les plaines
et monts d’Italie durant la Première guerre. Un monde… près du lac Michigan,
Nick, futur écrivain, se plonge dans la solitude, blessé à ses tréfonds, avec des
jours entiers à ne vouloir que pêcher et chasser. En oubliant le monde, en
sacrifiant la guerre.
« La rivière était claire, rapide et lisse à
cette heure matinale. Quelque deux cents mètres plus bas, trois troncs d’arbres
coupaient le courant sur toute sa largeur. Ils rendaient l’eau profonde et
plate à l’amont juste au-dessus. Tandis que Nick regardait, une loutre traversa
la rivière sur les troncs et disparut dans le marais. Nick était tout excité.
C’étaient l’heure matinale et la rivière qui le mettaient dans cet état. A vrai
dire, il était trop pressé pour avoir envie de manger, mais il savait qu’il le
fallait. Il fit un petit feu et mit la cafetière sur le gril. Pendant que l’eau
chauffait, il prit une bouteille vide, escalada le sommet de la petite butte et
descendit dans le pré. Le pré était humide de rosée et Nick voulait attraper
des sauterelles comme appât avant que le soleil n’eût séché l’herbe (…). »
C’est l’époque où j’ai découvert
les Cévennes. Terre des Camisards, terre qui me faisait songer à un feuilleton
que mes parents m’autorisaient exceptionnellement à regarder le samedi soir sur
la guerre des protestants contre les troupes de Louis XIV. Je ne remets pas la
main sur son titre.
Vivace, je me suis donc remis
très vite de l’abandon de mon projet d’aller passer un an de philo. et
d’histoire à l’université de Florence.
Paraît, selon quelques édiles
politiques, tenanciers de comptoirs idéologiques joyeux, que la génération ERASMUS est européenne à qui mieux-mieux.
Paraît que les petits Français font des bébés avec des Espagnoles, des
Allemandes, des Norvégiennes dans la joie non pas de devenir des binationaux
mais d’abord et avant tout des Européens. Lamassoure argue là-dessus.
Je viens d’entendre les diatribes
de Jack Lang sur Europe 1 ; là,
j’ai envie de voter pour la première fois de mon existence de majeur à cette élection. Et sanctionner à mort cette Reich-Wahlen.
LSR
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