Ubuesque "um-paysage" ou l'art de la pratique de l'humour
Retour sur deux déclarations « Umpesques ».
A l’heure de la reprise des cours en
maternelles, le bureau politique, cénacle des « grands élus » et personnalités de première bourre de l’Ump, se
réunit-il mardi matin pour évaluer la situation française ? Non, c’est le
capharnaüm au sein du parti, les biftons qui circulent, surtout par les jeux d’écriture,
la compta et l’apparence extérieure de la « boîte »… ses cadres, sa direction et son super dirlo qui occupent
le devant de la scène. Copé doit payer. Les flingues sont prêts depuis la
veille au soir.
Philippe Briand, trésorier de la
campagne de Nicolas Sarkozy, a selon moi porté haut le pompon du Polichinelle par
un argumentaire bâti sur un point : il n’a « jamais demandé d'imputer des dépenses de campagne sur le compte de
l'UMP », ajoutant en sus qu'il était sûr de la provenance de toutes
ses recettes, ponctuant devant les caciques du parti : « Cette fois-ci, y avait plus de Bettencourt ! ».
Lapsus, évidence ou trait d’humour ?
Pour rappel, et selon les données
livrées par notre comique réaliste, la campagne de Nicolas Sarkozy a été « financée sur un budget de 21,4 millions
d'euros provenant de l'emprunt de la Société générale (10,7 M€), des dons
recueillis (5,8 M€), des contributions de l'UMP (4,9 M€) et de l'apport
personnel du candidat ». L’apport personnel du candidat ? A
quelle hauteur ?
Je ne sais pas pour vous, mais je n’aimerais
pas être à la place de celui qui a signé pour la Société générale… Il a précisé
ensuite que sur ce budget « 21,3 M€
avaient été dépensés pour financer la location du QG, les salaires de l'équipe,
la mise en œuvre du site Internet, les frais de transport du candidat, paiement
des frais liés à l'organisation de toutes les manifestations publiques auxquelles
Nicolas Sarkozy a pris part ». Il poursuit dans l’humour ; il
ravira les adhérents de l'Ump, les précaires du pays et les petits artisans et chefs d’entreprise
à qui on ne prête plus, rayés qu’ils sont des bonnes faveurs des banquiers, le
montant des dépenses des réunions publiques a été de « 13.743.107 euros régulièrement déclarés ».
Encore heureux !?! Je ne sais pas comment ça va par chez vous... je ne me lasse pas
de cette maladresse pour un politique, « Cette fois-ci, y avait plus de Bettencourt ! »… ça me
laisse sans voix tellement je suis secoué par le rire.
Le lendemain, le martyre de
Jean-François Copé s’étale dans les journaux. Ses souffrances, la dureté de sa
vie, il l’a dilue à nos yeux ébahis : « Il y a eu 1997, quand j'ai été battu après la dissolution, il y a eu
2007 quand j'ai été, le seul de ma génération, foutu dehors du gouvernement et
qu'il a alors fallu me reconstruire, sans compter évidemment, ajoute-t-il, la crise
interne de décembre 2012 ». Quelle succession d'horreurs, quels deuils
surmontés ! « Me reconstruire »,
ah ah ah…Chapeau l’artiste du vide ! On dirait du Ribéri pris la main sur Zahia !
En ce jour d'Ascension, on voit là toute l'élévation possible du personnel politique qu'on mérite de par notre grand âme pécheresse.
En ce jour d'Ascension, on voit là toute l'élévation possible du personnel politique qu'on mérite de par notre grand âme pécheresse.
Assuré qu’il reviendra plus blanc
que blanc, Copé nous l’avoue tout de go, délivrant la haute opinion qu’il
a de lui-même qui serait humoristique (elle
aussi) si elle n’était pas plutôt le signe de l’écœurement face à cette
engeance de l’insignifiance généralisée : « De toute façon, je ne vois personne d'autre dans ma génération que moi »...
Avec ou sans Bettencourt, camarade ?
LSR
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