Précarité de la "gauche de la gauche"
Obiter
dictum.
L’extravagance de la situation de la
gauche non-gouvernementale tient dans ses promesses de libéralités à l’emporte-pièce.
Ses paroliers ont, la plupart du temps, les chants de gentillesse venus du fond
des tripes. Ragoûtant. Certains fondent une pensée sur un travail intellectuel
réel. Ils sont rares.
A écouter ou regarder rarement des
images de leurs manifestations, on conçoit toute la stérilité d’une vie :
avoir raison contre tout le monde, sur des slogans communs binaires, doit
porter son miel dans la vie.
A Lille, le PCF a édité et procédé à
l’affichage de lieux communs sur le patron d’Auchan, présentant le « méchant » PDG qui « fait des profits » sur « le dos » des « gentils salariés qui veulent des sous ».
Je caricature à peine, mais il devient évident que la faiblesse rhétorique des
organisations proto-gouvernementales les sert plus qu’on ne le croit en
apparence : ils justifient une existence régulière de l’ancrage de ce à
quoi ils sont supposés combattre. Les électeurs se sont de toute manière détournés
depuis longtemps déjà d’eux. Bien sûr, dans des villes, pour obtenir un
appartement social ou une place aux services municipaux, il faut bien prendre
une carte du parti. Et des subventions de l’Etat. Rien de nouveau.
Au NPA, à LO, au POI et consorts on
se console dans la persuasion de l’action pour l’action et de la production de
hautes proses remplies de hautes notions modernistes avec plein de « é-e-s »
pour trans-engendrer tous les termes pour les premiers, se définir authentiques
révolutionnaires pour les deux suivants, et presque rien pour tous les autres.
Les militants militent. Ils vendent des journaux, débattent en réunion,
agissent dans des syndicats. Ils s’éparpillent dans des tendances aussi
nombreuses que les sectes évangéliques. Ils donnent un sens à leur vie. Pas mal !
Pendant ce temps, le bon peuple
regarde la télévision jusqu’à pas d’heure et se lamente sur la chienlit de la
politique nationale. Il s’agace, se renferme sur lui-même, dénonce, s’extasie
sur des communicants et finit par délaisser les urnes ou user de la provocation
par le vote.
Pendant ce temps aussi rien ne bouge
et les habituels clones notabilisés poursuivent leurs bonnes œuvres de gestion
de la crise et de la pénurie des ressources naturelles. La planète tourne sur
elle-même. Eux, les gestionnaires font le yo-yo avec le salut éternel.
Le Serpent rouge
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