Lady Long Solo rit sous cape de Jésus Bellegueule le dandy de l'expertise [9], par Raoul Bidard
Jésus
Bellegueule siffle au cul de deux sociologues perclus d’hémorroïdes.
Décidément, le bourdivisme
sociologique nourrit des sociologies à la con… une socio de vagues backgrounds
faite par des cons dans des labos à cornues pour fric… et en direction des cons qui les sirotent retournée dans la vague
presse, après en avoir cerné deux ou trois thèses branchées mélangées avec du
Foucault mal sniffé stupéfiant tout juste bonnes pour offrir des frissons au
bas-ventre à un ex altermondialiste abruti par l’isoloir, si prompt à « vouloir
barrer la route à Marine Le Pen en votant utile dès le premier tour pour Juppé »…
naïf, salopard et putassier versatile de
branleur de gauche revenu de toutes les dérives moralisatrices… voilà le joyeux
drille du bulletin de vit, du bulletin de vote. Stupide, à croire que c’est la
seule manière de dire, de faire, de décider collectivement… Juppé, quelle rigolade… Juppé l’étrangleur
des comptes du RPR, Juppé le faiseur au Canada, l’idole du XVIIIe puis du bordelais…
Bordelopif plutôt mon Juppé, ouais…
Juppé, ce papa spermatique de novembre-décembre 95, l’un des plus beaux bordels
en France dix ans avant les émeutes de 2005… plus un train, police partout,
manifs à tous les coins de rue dans tout le pays de Chirac… tiens, tu me crois
pas, chaque fois qu’la droite tient les manettes soi-disant bouleversantes de
la sérénité sociale et de la juste répression… i’ nous a foutu un sacré merdier,
c’te Juppé, que je donne pas cher de sa peau élyséenne si les vioques votaient
pour un vioque... c’est pas que j’aime pas ou que j’aime les vioques. Nan, c’est
pas la question. Y’ a juste un malaise de voter d’abord et d’espérer qu’en ça
pour changer la donne sociale dans l’pays. L’espoir, y’en a pas. Les Français, c’est
franchouillards et compagnie. Une moitié délateurs, une moitié scribouillards
pour dénoncer le voisin au maire, au préfet et au proc’ ou sur les réseaux dits
sociaux. Ils ont un cœur en forme de code pénal, de croix et de menottes… même
qu’ils le connaissent pas… connaissent que la case prison, maton, baston
générale comme la vomissure de leur pensée la plus édifiée sur la vulgate
sociologique. La France, c’est un pays d’indics et de matons… de fans de Johnny
à 30.000 euros la chansonnette piégée à Répu’…
-Dis-moi,
Jésus, tu as l’air en forme ce matin. Lady Long Solo s’attable au café de l’Air,
le dernier Marianne sous le bras. Jésus
Bellegueule déglutit son café devant un exemplaire du Monde commun aux clients de la brasserie. Visiblement, il est
énervé par cette chienne lecture consensuelle.
-Certes.
J’ai couché avec une thésarde en socio cette nuit, après ma conférence à P.VIII…
Mort de rire, elle a « zadoré », accepté mes petites analyses de
canaille… pourtant, elle est adepte de Dupont-Aignan. Toute la soirée avant de
la ramener chez moi, elle m’a causé de Gauchet, Rosanvallon et Laurent Mucchielli.
Je lui parlais Descombes… mais bon… Mucchielli, elle aime pas, elle en dit du
mal. Normal. Paraît qu’il est critique. Trop !? « Il exagère », selon elle. Tu sais,
Lady, la sentence des bouseuses du XVIIe, la non-pensée des losers du barreau. De
toute façon, elle se shoote à la pensée pseudo-rebelle de Dupond et y croit dur
comme Bismarck.
-Il
en faut des croyants en politique, tu sais. Observe Merkel, observe la
communication politique. Les seuls masters porteurs de nos jours…
-Je
ne le sais que trop… vu mon passif de docteur de sciences-po. J’ai fini dans la
came. Tu me diras, mon titre universitaire est une bonne farce pour adoucir
Narcisse… tant que la BNP m’accueille dans son conseil…
-Et
tu la reverras ?
-Je
pense. Elle doit arriver dans une heure. Elle avait un rendez-vous shopping
avec une pote à elle, une Chinoise militante du collectif des putes sans-papiers
de Belleville. Il lui fallait un Slip Français, tu sais la marque, et de
nouvelles ballerines. Une meuf de Paris, quoi !
-Je
vois, je les connais par cœur. A part ça… T’insères-tu désormais dans des
relations apaisées Jésus ?, ironise la
Lady. Est-ce du sérieux ? Son prénom ?
-Pas
mal. Elle s’appelle Sandrine.
Sur ces entrefaites somme toute
mondaines, Lady Long Solo commande un café-Cognac. La nuit a été rude. Lectures
et encore lectures… Pour Jésus Bellegueule, il semble bien que l’amour emporte
son envie d’en découdre avec le vieux monde qu’il n’a jamais cessé de vénérer
en réalité. Souvenez-vous, nous avions laissé le mois dernier Jésus Bellegueule
en pleine souffrance avec ses petits soucis de comptabilité intime. Noël a été
fécond pour lui : il a dit « stop
à la dope et à la philo »,
mais pas aux alcools durs et au vin de messe.
Plus-que-chrétien, Jésus Bellegueule
porte fièrement le blouson du loubard mais se drape en loucedé du cœur de l’abbé Joseph. Disons, en plus sexy
pour vous Mesdames, Messieurs les invertis, que Jésus est une sorte de renoncule
de Thérèse de Lisieux en mâle.
Justement ce que Lady Long Solo
apprécie en lui. Le côté strict et déjanté à la fois de Bellegueule, cette
approche à la fois libre et finement assise sur une excellente connaissance de
la pensée traditionnelle lui intime une impression de conventionalité hirsute.
Suffisante pour satisfaire à ses plans. Car pour Jésus Bellegueule, les
arrières-mondes n’ont pas lieu d’être. Contrairement à la Lady. Elle, elle ne
plume aucune insomnie au poker, mais à l’amour d’une autre forme de pensée
concrète.
Les yeux colorés, les fiancées de la
pieuvre embrassent la libido de Sandrine sur les lèvres de la destinée la plus
transitoire : l’engueulade envers deux précieuses ridicules qui vident des
packs de mauvaises bibines documentaires, l’un par le roman, l’autre par l’essai.
-Et
ces deux cons sont publiés chez Fayard.
-Oui,
c’est de Louis qui instrumentalise le roman de gare et de Lagasnerie, un
superficiel…
-Mais
bon, on s’en fout… laissons silence sur ces gars, comme le clamait Bloy. Leurs manœuvres amusent la
presse jusqu’à l’extinction des feux de la rampe.
Raoul Bidard
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