Politique & société : que vive le roy, par Patrice C.
Un roi !
Un
roi et rien d'autre ! Voilà
ce qu'il faut à la France et aux Français. Je sais, ça paraît stupide et
rétrograde, mais il y va de la paix des esprits et du repos du pouvoir tel que
perçu et attendu par tout le pays.
Les royautés s'adaptent très bien à une
monarchie constitutionnelle, la preuve en Europe : Pays-Bas, Belgique, Danemark,
Angleterre où le roi (reine) et sa
famille sont en fait les potiches expiatoires du pays. Avec le drapeau, le roi
forme un ensemble identitaire reposant et personnalisé, étranger à toutes les
turpitudes politiques. Le roi, c'est la figure tutélaire du pays. Celui qui
détourne l'attention et la reporte sur d'autres vicissitudes, plus humaines. On
attribue au roi (ou à la reine) un
rôle, une personnification du parfait. L'image telle qu'on perçoit le pays et
tel, qu'éventuellement, on est fier de l'exhiber.
Les hommes — et femmes — politiques ne représentent plus qu'eux-mêmes. Il faut
se rendre à l'évidence. Les citoyens ont besoin de personnifier et le pays et
le pouvoir. Non pas pour avoir un exutoire, mais pour sortir le pays la tête
haute des échecs politiques dans lesquels sont englués les politiques qui ne
les représentent plus. Au moins, sauvons
l'image du pays. Un peu de fierté ! C'est à la fois facile et en trompe l'œil
qu'un roi serait plus avantageux qu'un
coq ! Le coq est désormais relégué à être présent sur les terrains de rugby
! La conduite du pays serait toujours confiée à des gens élus mais l'image du
pays serait préservée, car personnifiée par une autorité indépendante, morale et
présentable.
Notre récente (1793) culture extrémiste et expéditive, si elle fût faite d'espoirs,
s'est très vite engluée dans des salmigondis politiques qui ont drainé des
kyrielles de scandales sous couvert de
démocratie, la chose la plus imparfaite mais qui n'est pas la pire des
choses. Elle n'a pas réussi (était-ce
même son rôle ?) à fidéliser et à représenter le pays, sa culture, ses
racines. Affublée de toujours moins pire en hommes, la France a tourné le dos
au toujours mieux en termes de résultats sociaux. La vision à courte vue ne
peut satisfaire les attentes devenues aigües sur le plan de la fierté nationale
et du repos des échecs politiques. La quasi déification dont bénéficient
certains souverains a cela qu'elle repose et qu'elle fidélise, qu'elle unifie.
Que
reste-t-il aujourd'hui des espoirs républicains de changement et d'avenir ? Donnons au peuple de France une icône transcendant les
pouvoirs et les appétits égoïstes des partis. Au moins, le pouvoir tutélaire
national pourra trancher dans les décisions de façon indépendante. Un homme (ou une femme) au-dessus des partis, des
querelles stériles et toujours recommencées permettra aux Français d'avoir
envers le pouvoir une image pacifiée et rassembleuse. Ce que l'on vit
aujourd'hui n'est que trop caricatural pour que l'on puisse encore croire en un
quelconque et seul pouvoir sorti des urnes. Nous vivons une carence d’image, de
représentation, d’identification.
Patrice C.
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