Utile DSK dans ses paroles
Personne à la
barre de L’Europe
Dominique
Strauss-Kahn n’en finit pas de faire parler de lui. Tantôt on ricane de ses
frasques, tantôt on s’émeut devant ses analyses et prédictions économiques. Le
talent pour la « science » économique
lui étant aussi proche que sa connaissance des milieux dirigeants de la planète
nous alerte que ses avis sont à manier avec intérêt.
A
Séoul, il vient de prononcer une conférence dont nous ne savons si elle fut
rémunérée ou pas. Qu’importe… Ce raout organisé par le think tank bruxellois Bruegel et son équivalent états-uniens,
le Peterson Institute for International
Economics a été l’occasion d’une véritable Halloween, pour DSK, tellement
il promet du sang sur les murs.
L’ancien
ministre de Lionel Jospin a en effet nourri un réquisitoire impartial contre
les dirigeants européens et leur stratégie au sein de l’Eurozone. Pour lui,
rien de plus évident, les européens vont « droit à un cauchemar » a-t-il asséné remarquant une croissance
à portion congrue : « La faible croissance va conduire à des
troubles sociaux, puis à des menaces contre la démocratie », a estimé
DSK rabrouant les « absurdes »
perspectives de reprise du gouvernement français.
Pour
notre professeur d’économie devenu banquier d’affaires, les signaux espérés en Europe
depuis l'été sont purement illusoires : « Personne ne peut croire à cette image rose bonbon. Nous allons avoir
une faible croissance qui ne crée pas d'emplois, pendant de longues années,
jusqu'à ce que cela crée des problèmes sociaux et politiques ».
Quelques
éléments montrant que la hausse du taux de chômage se stabiliserait ne signifient
strictement rien puisque en réalité les emplois détruits ne remplacent pas la
pénurie de nouveaux emplois, constate l’ancien directeur du FMI.
Pour
lui, il n’y a ici guère de mystère. Les dirigeants européens sont (des) incapables de prendre les décisions
en faveur d'une meilleure compétitivité. Fin tacticien de la communication, l’ancien
héros socialiste ne cite jamais Hollande ou le gouvernement Ayrault, et
regrette « l'absence de
"leadership" » des dirigeants européens :
« Ils se cachent tous derrière la BCE pour
camoufler leur inaction », juge l’ancien détenu de Rickers Island, l’une des plus dures au
monde… et quand on a vécu cela, on ne plaisante plus ensuite avec la parole de
ce que l’on sait.
Devant
un parterre d’économistes et décideurs
européens, asiatiques et américains, Strauss-Kahn a délivré un réquisit brun
pour une Europe sans capitaine ni vent favorable, recherchant à peine une
stagnation et perdant peu à peu toute crédibilité à l’international. Nous ne
sommes ainsi pas les seuls à percevoir, avec nos faibles moyens, les vagues,
lames et larmes. Venant d'un capitaliste orthodoxe, ses mots devraient guérir de toutes les camomilles actuelles... rien n'est cependant moins sûr.
LSR
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