Quai d'Orsay, par Patrice C.
La
flamboyance de de Villepin
Après la BD, le film. Il ne fait pas de doute que les auteurs
premiers ont été repris et "améliorés"
par les seconds en remettant une couche.
Le film nous permet de pénétrer l'univers, pas si clos que
cela, de la vie de ministère. Ses avatars, ses compromis, ses approximations et
la recherche effrénée de la solution qui doit finalement s'imposer.
Doutait-on de la vie professionnelle de ses éminences
politiques extraie du contexte commun ? Avait-on imaginé, osé croire, que
"là-dessous" devait exister
des hommes et des femmes faits de chair et d'os et juste différenciés par le
fait qu'ils étaient perchés à un sommet de l'Etat ? Certes le rendu
filmographie force le trait mégalo maniaque, mais le rôle-titre, admirablement
interprété par Thierry Lhermitte avec ses envolées et sa flamboyance, ne prête
pas à confusion. Il s'agit à la fois de la vie quotidienne probable dans une
fonction d'Etat et de la mégalomanie flamboyante d'un ministre qui, au final,
aura marqué la République par sa hauteur de vue et son impertinence
personnelle.
La culture, certes caricaturée, mais autrement affichée dans
la réalité d'un ministre des Affaires étrangères, ne fait qu'accréditer - en fait - toute la portée de son contenu
sur l'application d'une fonction à géométrie variable. La disponibilité
intellectuelle et le "jus de cerveau
disponible" sont bien en phase avec les besoins et les nécessités de
la fonction, quitte pour cela à ruer dans les brancards des convenances. Il ne
fait pas de doute que Dominique de Villepin, qui s'illustra finalement par un
discours qui fait date et histoire à l'Onu, restera comme le chevalier blanc de
notre culture et de nos décisions politiques assemblées. Plus ou moins destiné
de façon naturelle de par sa famille à la mission qu'on lui connaît, il a
surtout marqué sa carrière par son indépendance d'esprit bien marquée, aidé en
cela par sa culture des lettres et du droit. Peu d'individus, à ce niveau de
responsabilité, ont fait preuve d'une telle indépendance et force de caractère,
n'attachant de valeur qu'à l'essentiel et au but de sa mission. Il "porte beau" et c'est de cette seule
façon qu'il extériorise son caractère bien trempé.
Le film de Tavernier, suite du livre en deux tomes d'Antonin
Blondin et Abel Lanzac, a dû — ceci n'est
pas possible autrement — bénéficier de "fuites" en provenance de ce ministère phare de la République
qu'est le quai d'Orsay, donc de l'entourage du ministre en titre sous la
présidence de Jacques Chirac. Et on sent que l’on touche là à une part de
vérité. Rien à reprocher à cela, qui ne nuit pas à la personne de Dominique de
Villepin et peut tout au mieux nous le rendre humainement sympathique. Ses
fonctions seraient - éventuellement -
l'objet d'autres commentaires.
Patrice C.
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