Des Corses et des Bretons dans le monde banal du régionalisme, par Patrice C.
Deux choses en une
Les Corses, au moins ceux qui confient
leur avenir à leurs élus, ont donc décidé que la terre était sacrée sur leur
île.
Ainsi, il faudra être résident depuis cinq ans avant
de pouvoir acheter et faire construire une résidence principale ou secondaire.
On tombe sur le cul ! Le territoire national géré à l'encan ! "Moi, Corse, je décide que…", "Moi, Corse, je suis chez moi !" On
rêve !
Qui sont ces gens ? Qui et que représentent-ils pour
décider de s'approprier une parcelle du territoire national ? On avait déjà
Monaco, cette verrue sur notre sol, on a maintenant volonté d'autonomie et
d'indépendance, de sécession. Eh bien, qu'on la leur donne ! Il leur plaira
peut-être aussi de mettre des fils de fer barbelés autour de leur île et de
n'ouvrir les portes qu'à qui ils auront choisi. De toute façon, le ressenti
lors d'un séjour n'est pas, loin s'en faut, idyllique et immémorial. Prouver
que vous n'êtes pas un étranger en France, pourquoi ne pas avoir à prouver que
vous êtes bien Français depuis au moins trois générations ? Triste souvenir…
Evidemment, le terrain n'est pas extensible à
l'infini. Il en va donc de la loi de l'offre et de la demande. Passe encore. Ce
qui est également vrai mais non avoué, c'est qu'il vaut quand même mieux
laisser s'installer des milliardaires en lieu et place du péquin de base, les
premiers n'étant pas regardant sur le montant de l'"impôt révolutionnaire" et les tarifs peuvent atteindre des
sommets appréciables. De plus, les milliardaires ne sortent guère de chez eux,
ne font pas désordre et ne trouble pas le calme local qui n’est d’ailleurs
troublé que par des Corses adeptes du 11.43. Ils ne ressemblent pas non plus à
des troupeaux que l'on juge peu recommandables et au faciès quelquefois jugé
suspect.
Au moment où l'on va célébrer l'abolition de
l'esclavagisme, il est bon de rappeler que le Corse Napoléon était pour sa
réhabilitation…
A bon entendeur…
*
Les Français se rendent massivement à
Rome pour une double ordination de papes en saints. Comme d'autres nations de
par le monde, des drapeaux multicolores vont égayer la place Saint-Pierre.
C'est festif et normal. Côtoieront le drapeau français, des drapeaux aussi
lointains qu'exotiques. Bien.
Vu lors des préparatifs et donc visibles le
dimanche, des groupes de Français bretons exhibent un drapeau régional noir et
blanc. C'est une drôle de façon d'exprimer son appartenance nationale à
l'étranger. Que cela soit couleur locale lors de manifestations en France, bien
sûr, mais que signifie un drapeau breton place Saint-Pierre ? Rien ! "De quel pays êtes-vous ? — De Bretagne ! — …
? De Grande-Bretagne ? — Non, de Bretagne française ! — … ?" Fin du
dialogue pour un Argentin ou un Coréen. Et pourquoi pas le drapeau de Paimpol
ou de Brest ?
Quand on est Français à l'étranger, on s'identifie,
comme toutes les nations, par son drapeau national, pas avec un drapeau
folklorique ou alors on fait profil bas et anonyme parmi d'autres anonymes.
La France fout vraiment le camp.
Patrice C.
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