Vive Manuel Valls et bon courage à lui
Manu aux manettes
Ouf ! Il était temps. Une vraie
alternance se fait jour… enfin un homme énergique à Matignon, un homme pressé,
confiant en lui et aussi résolu que son chef l’a toujours été en catimini dans
les bureaux feutrés de Solferino et Tulle. François Hollande a tranché ;
on s’en pince encore. Il a limogé Jean-Marc Ayrault en quelques heures, un « crève-cœur » pour lui selon des
indiscrétions, et nomme face caméra Manuel Valls Premier ministre.
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"Portrait de Manuel" (1976), par Xavier Valls |
Mais la politique a toujours été un combat…
certes légèrement pacifié par les assauts du langage calibré, des éléments du même et des images jolies. Elle est un combat d’idées, un combat de personnes,
un combat contre des calendriers antagonistes, notamment des échéances
électorales.
Déjà, bonne nouvelle avec l’arrivée de Manu
aux manettes, c’est que cela déplaît à la go-gauche
écolo et frontiste. Il agace, il ébouriffe les chevelus du PS, y compris
certains de ses anciens camarades « rocardiens ».
Avec Manu, la passion pour la politique telle qu’elle se mène de nos jours s’affirme
au grand jour. Voire au grand jouir du combat de communiqués et d'un personnel
de troupes prêts à œuvrer pour son destin. Manu ne flatte ni la morale ni les
vagues humeurs en forme de pensum des
bourgeois-bohèmes, ces grands mammifères si actifs à boire des coups entre
potes assis sur les quais du canal de l’Ourcq en refaisant le monde, triant les
mauvais pauvres des déchets, les bonnes causes spécistes des causes
identitaires et communautariennes. Ainsi, Cécile Duflot et son vert collègue
dont le nom m’échappe aussi vite que son utilité ne veulent plus participer au
gouvernement que composeront Valls et Hollande… Duflot, lourde perte pour la
classe ouvrière et la politique nationale… Patrie en danger, Duflot quitte les
marches du conseil des ministres. Non ! Quelle horreur… larmes, bas-joues
déchirées par quelques tristes pythies, Cécile Duflot nous quitte. Tant mieux. Elle reviendra, n'en doutons pas : on ne se débarrasse jamais d'une ardente des castings.
Parmi les mécontents, Jean-Luc Mélenchon se
pose là où il s'est lui-même jeté après sa campagne de 2012 : tenter d’exister après ses bras-de-fer sous l’eau sans
tuba avec le PCF lors des compositions de listes municipales entre Front de gauche, EELV et
PS ou pas PS, ou pas EELV. Pour lui, nommer Valls ne serait pas ce que veut la
(vraie) gauche : « je suis très triste pour notre pays (…)
Valls est le plus grand commun diviseur de la gauche » affirme le
héros du PG (rappelons l’acronyme : Parti
de gauche). Ben voyons… la gauche, pardon, la « vraie » gauche n’entend pas accorder sa confiance à Manu. L’adversaire
principal de Mélenchon, Pierre Laurent, ci-devant lider
minimo du PCF (rappelons l’acronyme :
Parti communiste Français) déclare à propos de Valls « il n’entend que de l’oreille droite »…
Ben voyons... de la part d’un ex placé-gagnant charismatique de la presse de parti, d’un sénateur
qui n’écoute que son nombril, la phrase est bellement... communicante.
Bref, l’arrivée de Manuel Valls va faire
jaser dans les salons et les cellules politiques.
Que changera-t-il ? Nous verrons.
Qui nommera-t-on « dans un gouvernement resserré de combat »
autour du nouveau Premier ministre ? A suivre très vite, la composition du plateau est importante pour les lumières. Et qu'ils la prennent au mieux.
Quelle politique pour le pays désormais ?
Là, nous connaissons le « plan de
route » de Hollande : montage ou script social-libéral à toute allure !, et sous les ors et
ordres du studio de Berlin.
A quatre mois du grand raout
footballistique au Brésil, Hollande place un homme, à la fois attaquant et libéro sur
le terrain, un Manu offensif sur les traces de Zizou, pour un match en trois
ans. Ca va swinguer. Les dribbles des concurrents seront à la limite du
hors-jeu, quelques bons corners permettront tout de même deux ou trois buts mais, à coup sûr
au moment de la fin de partie, et malgré de superbes passes et un dispositif 2-3-2, la gauche de gouvernement ne
manquera pas d’écoper d’un joli carton rouge après un coup de tête intempestif. Normal, un seul joueur ne sauve jamais
ni l’absence d’équipe, ni l’absence d’entraîneur national, ni l’absence de
feuille ambitieuse pour mener une équipe nationale en finale.
LSR
L’Atelier du Serpent rouge
a commis au mois d’août dernier deux billets sur Manu Valls et sa résonnance
vue dans la presse au cours de son débat houleux avec Christiane Taubira :
· (25
août 2013) Valls de presse, chienlit gauchiste & petites réalités, par
Patrice & Olivier : http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2013/08/valls-de-presse-chienlit-gauchiste.html
·
(14 août 2013) Manu
Valls, un nuage noir d'août sur nos têtes : http://atelierserpentrouge.blogspot.fr/2013/08/manu-valls-un-nuage-noir-daout-sur-nos.html
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