Nous, les petits Français, par Patrice C.
Pourquoi s'étonner ?
Une litanie de désespoir s'abat sur les médias.
"Je retire ma confiance au
gouvernement", "Le
gouvernement des éléphants du PS", etc., etc.
Que croyaient-ils qu'il allait se passer ? C'est
vraiment faire preuve de mauvaise foi que d'afficher de telles surprises.
Enfin, il ne faut pas être devin, cartomancienne ou lire dans le marc de café
pour savoir que tout cela relève de l'exercice de la politique du petit bout de
la lorgnette qui sévit et qui satisfait depuis des années les "commentateurs" tant cela leur donne
du travail sans pour autant élever le débat.
On se satisfait très bien depuis que la presse est
presse, c'est-à-dire simple rapporteuse de faits, que cela soit devenu son
métier. Elle ne cherche d'ailleurs pas à sortir de ce rôle qui lui sied bien.
Ça roule comme ça depuis toujours ! Les petits mots font les petites phrases
qui elles-mêmes font les petits faits, mais les bons dîners, et demain sera le
même qu'aujourd'hui… mais après tout, on n'est pas là pour révolutionner, au
risque de tomber plus bas, un métier qui continue à nourrir son homme. N'allons
pas nous engager là où l'on risque de se casser la gueule et de ne pas se
relever. Gérons, gérons ce fond acquis.
"L'analyse"
telle qu'elle est faite est stérile. Elle ne porte pas à conséquence. On
constate, on écoute et on rapporte. On ne va pas remuer toute la maison quand
même, faire la révolution chez nous ? On continue comme ça, c'est très bien !
Avec "ça", c'est pas demain
qu'on sera plus intelligents et plus informés… Les étrangers interrogés
s'étonnent que la France en soit encore "là". Ben oui, debout qu'elle est sur les freins, elle n'a pas
pensé à utiliser un autre chemin.
Les faits des uns entraînant les faits des autres et
la direction venant toujours "d'en haut",
on vit recroquevillé, timide, petit, penaud, modeste. L'idée même qu'on
pourrait faire autrement est déjà effrayante. Celle de faire mieux : vous n'y
pensez pas ! Imaginez le chantier…
L'enfumage continue donc et la vie petite, mesquine,
sans ambition, sans souffle, aussi. Un historien américain (ne me dites pas qu'il est de la CIA pour
vous exonérer), Todd Sheppard, nous explique très bien ce que nous sommes
politiquement. Il a l'avantage du recul (voir
Médiapart). Effectivement, le
jeu des chaises musicales continue. Dommage que la musique en question soit
aussi pitoyable.
Oui, nous sommes petits ! Oui, nous sommes encore
avec un béret basque et une baguette sous le bras. Oui, nous sommes les gnomes
du monde, celui qui fait à la fois rire et pleurer. Oui, nous mijotons dans notre
jus. La preuve par Hollande.
Pourtant, nous avons "tout" ce qu'il faut à bord, y compris la spontanéité créatrice
(ou casse-gueule, mais c'est la même),
les intelligences disponibles mais qui se réfugient dans leur village tant elles
ont mesuré la vacuité et le désespoir de faire progresser sans l'humilier un
pays dirigé et replié sur des convictions jamais remises en question. Ici, on
préfère l'acquis à l'avenir ! Vous vous étonnez d'être encore considérés comme
un pays-musée ? Il ne nous reste que cela !
Patrice C.
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