Remaniement de la "mêmeté"


Remanier le même
(quelques notes en passant)
 
Huit femmes et huit hommes ont été sélectionnés ministres par les deux coaches Manuel Valls et François Hollande. On sent là déjà une cohabitation inédite. Cohabitation entre deux destins de la même majorité politique qui s’assemblent pour conserver et (re-)conquérir le pouvoir. En plus, nous ne sommes pas les seuls à remarquer un remaniement mené par un débat viril, un calcul des réseaux de l’un et l’autre, et le choix des figures qui peuvent représenter (sic) telle jeune femme moderne, tel sentiment de professionnalisme, telle assomption d’une relation encadrée avec les exigences de l’Allemagne. Sans oublier, ce qui ne lasse pas, le tour de force d’avoir répondu à la précipitation après le résultat de dimanche se place au crédit du Président Hollande : la panique au plus haut sommet de l’Etat.

Un signe qui ne trompe pas, à peine nommés à Bercy, dans deux cadres précis, le ministre Montebourg agace l’Allemagne aussitôt que sont vantés les mérites du ministre Sapin. Car, finalement, nous obtenons la mise en place d’une organisation ministérielle qui ressemble administrativement à celle de l’équipe de Madame Angela Merkel : le commerce extérieur revient à la compétence du ministère des Affaires étrangères. Cela occupera quelque peu les ambassadeurs de France moins accaparés qu’au temps où la France comptait vraiment dans les affaires internationales.

Ce qui surprend le plus est le mode de la reconduction généralisée, une mêmeté instituante avérée. Conception argumentée par Paul Ricœur, et dont l’interrogation langagière s’appuie sur une analyse historienne de l’être, la mêmeté nous apparaît aujourd'hui plongée dans l'évidence de la politique institutionnelle française : depuis l’élection du Président Chirac, on prend les mêmes, on recommence avec les mêmes ou on nomme des profils similaires au même, et qu’importe le parti factuellement majoritaire. En résumé, on affiche des prétentions à la représentativité. L’actuel duo exécutif accomplit un pas supplémentaire sur les précédents : chaises musicales parmi les postes régaliens et retour d’une athlète de la communication fraternelle... Qu'on s'en souvienne, FRA-TER-NI.... FRA-TER-NI… FRATERNITE !

Nous avons le Onze en France, le XV de France et maintenant le 16 ministériel.

Au moins, ce 16 de France a la vertu d’agiter les studios télévisés et la presse sérieuse. Il est bénéfique pour des commentaires hypnotiques et peoples... NAN !? Z'avez vu les gosses ont pesé pour que maman soutienne papa en 2012... NAN !? BEN DIS DONC, elle est en face de lui au conseil des ministres...

A peine bon qu’à noter, nous notons donc…


Ainsi, ajoutons-le, il faudrait l’enseigner dès l’âge tendron du néo-militant au Parti socialiste : pour fondre dans la reconnaissance solferinienne, rien de meilleur que militer un temps dans un syndicat étudiant, puis monter une tendance à logorrhée de gauche… du moins proposer des projets irréels fondés sur la moraline droit-de-l'hommiste faisant appel à se situer à l’aile gauche du parti pour être remarqué puis employé dans un cabinet, une région, un mandat, un ministère.

Il ne faut pas oublier non plus de la journée d’hier un départ et la petite phrase idoine : Cécile Duflot quitte le gouvernement avec le désir et la promesse de s'engager (sic) « pour la France ! » Et ça, Messieurs-dames, ça fait peur de la part d’une excitée de l’ego…

LSR

 

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