Incurable vernis du républicanisme, par Patrice C.
La France malade de sa démocratie
Il ne s'agit plus de couper les cheveux en quatre,
le pays comme tant d'autres a besoin de renouveler ses fondamentaux.
Depuis trente ans que l'on cherche à expliquer par
l'absurde que la politique ne fonctionne que de façon binaire, il serait
largement temps d'envisager une autre approche à ce que l'on considère comme un
problème, et qui de fait en reste un tant le sophisme et le dispute à
l'honnêteté intellectuelle et rationnelle.
Il n'est, il est vrai, que d'explication jugée
intéressante ou crédible qui ne soit consensuelle et agréée par la voix
médiatique circonstanciée. On peut, de cette façon, faire du surplace pendant
des siècles et recommencer ad libitum
les analyses et explications stériles qui n'ont comme originalité (sic) que d'être dilatoires, farfelues,
impuissantes et bien faisandées. Puisque cela reçoit l'onction de l'opinion
représentative et semble pallier à toutes autres initiatives, poursuivons
folle-ville !
Comment, en effet, expliquer le constat de carence
de cet étalage pléthorique de "savoirs"
qui ne débouche sur rien qu'un constat d'impuissance à guider, éclairer et
expliquer les situations politiques récemment encore vécues. Nous sommes confrontés
à une situation que l'on peut désormais considérer comme défunte. L'impatience
ne demande d'autre alternative que constructive pour l'avenir et rationnelle
pour le présent.
Force est de constater que le chemin engagé n'est
pas éclairé. Ce ne sont pas les quelques tentatives de le rendre rassurant qui
vont aider à en sortir. De savoir de qui la politique aujourd'hui peut-elle
bien être le nom ou de l'insondable vacuité de
l'esprit républicain et de l'éventuel choix draconien qui s'offrirait à lui en termes
d'offre extrémiste comme seul palliatif, qu'est-ce qui fera surface dans ce
marigot de non-politique absolue ? Il n'est plus temps de se pencher sur le
berceau de la nation pour espérer en tirer le providentiel. Relâchons donc
l'éphémère proie pour l'ombre reconstructive.
Il est vrai que tout espoir de sursaut démocratique
peut être considéré comme mort tant l'idée même a vécu. Faute de renouvellement
et d'adaptation à un système "moderne",
c'est l'idée même qui est dévoyée. Il ne subsiste aujourd'hui
plus que le rejeton facilement présentable et malléable de républicanisme pour
faire encore illusion. Il n'est plus question d'être ou pas plus démocrate que moi, tu
meurs, mais juste d'être républicainement
présentable. C'est donc à pleines
tartines que l'on mange du prêt à servir et à déguster à la sauce sociétale.
Nous sommes désormais en situation d'indigestion, sans savoir au juste d'où
vient le mal et surtout ce qui en est à l'origine, mais cela ne semble pas être
un grand handicap tant l'urgence de paraître l'emporte sur l'être.
Faudra-t-il en passer par une cure régénératrice ou
se complaire dans l'existant tout juste relooké sur le pourtour ? On peut en
douter tant la démocratie fut depuis longtemps vendue aux marchands du temple
et son enseignement jeté aux orties. La propriété du plus grand nombre n'a
jamais fait qu'appauvrir le principe original et le pervertir, sauf à ce qu'il
soit partagé de façon équitable.
Patrice C.
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