Les baronnies politiques, dernier avatar de l'autruche, par Patrice C.
Martine Aubry et
la pitié politique.
A l'heure de la
modification de l'aspect territorial de la France, les appétits politiques se
font entendre pour mieux revendiquer un droit quelconque ou une propriété
territoriale personnelle. C'est ce que l'on appelle les baronnies.
Ce changement
voulu, que l'on habille du doux nom de "millefeuilles administratif", au prétexte d'économies, alors
qu'il s'agit de s'aligner sur les desiderata
de la Commission européenne d'imposer
à tous sa conception pour une région du monde telle qu'elle entend l'imposer et
la gérer dans son optique mondialiste, ne peut laisser indifférents les nantis
de la politique régionale qui, jusqu'à maintenant avaient trouvé là le moyen
d'exister.
Il s'agit là de
beaucoup plus que de simples susceptibilités et froissements d'orgueil ou
d'ego. Il s'agit surtout de mettre les politiques en charge de la gestion du
pays depuis des lustres face à leurs responsabilités passées et à venir.
Refuser de se plier aux dispositions prises par Bruxelles, alors qu'ils les ont
eux-mêmes mises en place, c'est se renier et ne plus assumer ses choix et
responsabilités.
C'est ainsi qu'on
peut d'autant plus facilement constater et juger de la portée du dévouement des
politiques à leur soi-disant courage politique. Refuser aujourd'hui, comme le
fait Martine Aubry, de voir "sa"
région associée à deux autres départements limitrophes relève de l'égoïsme le
plus territorialement étroit. Alors qu'elle est aux affaires avec son parti
depuis très longtemps, et qu'elle a entériné toutes les charges inhérentes à la
constitution d'une Europe des peuples, la voilà qui fait la fine bouche dès
lors qu'on ne lui demande pas son avis et qu'arrivent les obligations qu'elle
ne pouvait ignorer venir un jour. Elle semble oublier que cela fait partie du
jeu politique qu'elle connaît bien et qu'elle manipule à ses avantages depuis
longtemps.
Il lui paraît
quasi indécent, depuis son "fief"
lillois où elle entend tout régenter à sa guise, de devoir faire cause commune
avec les départements de la Somme et de l'Oise. Départements d'une grande
pauvreté et d'une grande désertification industrielle, alors que le
Nord—Pas-de-Calais est plutôt moins atteint. C'est non seulement ne pas voir la
France comme un pays dans son ensemble, mais refuser de partager avec ses
voisins en situation difficile d’éventuelles améliorations économiques et
sociales. Belle mentalité ! On sort là de toute vertu politique et
compassionnelle pour son pays au seul profit éventuel de la région dont on est
l'élue, ce qui plaide pour vous à chaque élection. Il s'agit bien là d'un acte
de protection unilatéral dont les vues et conséquences relèvent de prérogatives
personnelles et d'une vue égoïste. Que lui chaut l'avenir de ses voisins… seule
"sa" région est à protéger
et doit profiter.
Cette vision
maladive de la situation politique s'apparente à une volonté séparatiste et
étriquée de ne pas considérer l'avenir du pays dans son ensemble. Bizarrement,
de telles attitudes ne se rencontrent que chez des politiques de premier plan (Ayrault, Le Drian). Il s'en faut, et de
loin, que les exemples donnés par les représentants du peuple soient à retenir.
De quoi
décourager tout citoyen de s'intéresser et de participer à la vie de son pays
et de continuer à croire aux vertus démocratiques.
Patrice C.
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