Au volant, l'idiot égalitaire
Tout
compte fait.
Nos
observations intuitives ne sont pas vaines. Surtout à les faire transpirer ici
même, sur l’Atelier du Serpent rouge.
L’une de celles que nous ne manquons pas de réitérer est le changement radical
de moins en moins souterrain quant au comportement général de nos concitoyens à
l’égard de la civilité et la politesse. Les conséquences en sont souvent
détestables et criblent un état d’esprit général du pays.
Ce
matin justement, écoutant mes stations radiophoniques préférées, j’entends que
la sécurité routière et les associations liées à la délinquance routière
relèvent que l’incivilité croît sur la route et aboutit à de nombreux accidents
supplémentaires. La caractéristique que notent experts et militants est la
montée de l’individualisme exacerbé, le principe du « c’est pas moi, c’est l’autre » en cas d’accident et du « pousses-toi là de ma place ». Sont
aussi vues à la hausse les altercations entre automobilistes ou entre autres
usagers de la route (cyclistes, piétons…)
et dingues du volant dégénérant en bagarres.
Tout
accident routier est un drame. Il est généralement précédé d’un fait
circonstancié : erreur de conduite, souci mécanique, intempérie, état de
la chaussée, ivresse, drogue… A défaut de puissance dans la vie, on voit de
plus en plus d’automobilistes qui se comportent comme de véritables hooligans au volant provoquant au mieux
incivilités diverses et, au pire, accidents mortels.
Naguère
réservée aux mâles soucieux de montrer leur virilité, la voiture est prise
comme une extension de son ego, de sa place souhaitée dans la société et l’égalité
entre sexes y est dorénavant flagrante. La voiture est aussi étalage d’une
richesse toute relative (le coupé, la petite citadine, la grosse berline et
surtout le 4x4 dominateur). Nos filles et garçons au volant fument et
téléphonent en conduisant, conduisent en mangeant, se jouent des règles élémentaires
du code de la route très généralement (l’arrêt au feu rouge, l’usage du clignotant, le
céder-le-passage…). Je suis, je passe
coûte que coûte… et tant pis pour l’autre, car ma voiture, c’est moi, moi et
re-moi.
Exaltation
mécanique ? Si peu. Nous avons surtout affaire-là à des générations
paumées qui cherchent à s’exposer, s’exhiber et s’imposer à défaut d’exister. Il
est vrai que nos constructeurs ont imaginé des slogans qui hyperbolisent l’ego
du propriétaire… une « voiture à
vivre comme vous êtes » ou, quand l’incivilité au volant mène tout
droit à l’accident !
LSR
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