L'homme du ressentiment, le retour, par Patrice C.
Un doudou pour
Sarkozy.
Qu'il se voulait
pathétique, persécuté, poursuivi, misérable… mais prêt à mordre ! Un
teckel ! Ce petit bonhomme insignifiant dans son aspect. Son physique :
sa grande souffrance.
Bien sûr qu'il
souffre, qu'il est aigri, agité ! La première personne qui l'insupporte,
c'est lui ! Des années de souffrances, de refoulements, de compensations
obligées pour faire oublier ce physique ingrat. Son ego a poussé tellement fort qu'il faut qu'il ressorte d'une façon
ou d'une autre. Il ne peut plus le contenir. Ça déborde ! Se venger, et
d'abord de lui-même, de son emballage étriqué. Un corps qui n'est pas à ses
dimensions, à celles qu'il souhaitait, qu'il attendait, dont il avait besoin.
Son ego vit à la recherche d'un corps à la Stallone : surdimensionné comme
son ego, voire plus grand encore de façon à pouvoir l'habiter avec aisance,
d'avoir de la place pour son ego galopant, dévorant. Ce type se rêve,
s'illusionne et se renie en tant que tel il est. C'est la cohabitation
impossible du corps et de l'esprit, plutôt de l'ego. Il vit à l'étroit Sarkozy.
Cette fusion
perpétuelle entre lui et lui, c'est la guerre de tous les jours entre moi et
l'autre. Impossible ! Alors il chasse, il cherche l'identifiant parfait.
Il ne trouve pas et ne veut pas admettre son échec. Alors, il fait front.
D'abord vis-à-vis de lui-même et catapulte, violente les pulsions et cherche
des exutoires, des coupables à flageller à tenir pour responsables. Il ne se
domine plus et les autres ne sont pas de taille, eux qui vivent à l'aise dans
leur corps où peut s'épanouir un ego normal, proportionné. Ils sont donc mous,
sans ambition, sans capacité, sans volonté, ils se la coulent douce alors que
lui souffre, se bat contre lui et contre tous qui ne sont pas comme lui. Il se
retrouve bien seul. Reste la domination, les aboiements (célèbres lors des conseils des ministres), le mépris. Sans égard
aucun, sans respect. "Vous n'êtes
que des nuls !" Combien de fois l'a-t-il dit ?
Il ne se prend
pas, et c'est heureux, pour une lumière (on
le saurait). Non, il se prend pour un phare ! De ne pouvoir irradier
une lumière intérieure, il entend éclairer le monde de sa présence, de ses
éclats. En route donc pour plus de témérité. "Allons jusqu'au bout !" Jusqu'où il faudra aller pour
être reconnu comme l'être d'exception, celui qui aura osé tout bousculer et qui
se sera pour cela infligé les pires souffrances personnelles. Recueillir les
témoignages de ceux qu'il aura étonnés, qu'il aura convaincus. Attendre la
reconnaissance incontestable et poursuivre sa route, sans entrave, l'esprit
rasséréné et sûr d'être dans sa plénitude enfin acquise. N'être plus qu'un flux
quasi immatériel porté par la soumission des autres. Il flotte Sarkozy !
Il plane ! Voilà sa volonté, son objectif : être un autre.
Si on se donne la
peine de mettre tous ces aspects bout à bout, si on réalise un ensemble, il ne
peut nous échapper des similitudes dans l'Histoire. Cet exemple-là n'est pas
unique. Il y a déjà eu cette impression, ce ressenti, ce quelque chose qui nous
interpelle. Réfléchissons, faisons le tour des expériences déjà vécues. "Où ai-je déjà vu, senti cela ?"
La réponse tombe d'elle-même : Hitler, bien sûr ! Ou Mussolini !
L'homme surdimensionnel, unique et incomparable dans ses volontés autoportées
et inaliénables. L'aboutissement d'une souffrance qui a réussi à s'imposer à
tous par tous les moyens. La domination comme substitut, comme volonté finale.
Il y a un long
chemin à parcourir pour en arriver là. Nous n'en sommes encore qu'à la phase
préparatoire, à la constitution d'un capital souffrances. Il est encore temps
de le calmer, de l'amadouer. Comme un enfant...
Patrice C.
Commentaires
Enregistrer un commentaire