De la presse et les photos, par Patrice C.
Je veux savoir et
voir.
Non,
je ne lis plus les papiers qui commencent par : "Marine Le Pen…" ou "Un homme politique X…" ou "Le
PS…" ou "L'UMP…"
et quantité d'autres du même tonneau. J'attends des titres plus "robustes" que cela. Des titres qui
mettent l'eau à la bouche, et goulûment !
Tant
qu'à faire dans le factuel, que cela soit ferme ! "Nicolas Sarkozy mis en examen", ça fait bander (pardon) ! On en demande plus !
On en espère plus ! "Notre
dossier : …", c'est d'un austère, d'un rébarbatif, d'un découragement…
Je ne peux tout simplement plus ! "Face
à la majorité…" : non, ce n'est plus possible. Tout simplement ! "Chantal Machin : …" Non
et non ! D'abord parce que de cette personne et d'autres, je n'en ai rien
à faire, ensuite, ce qui m'intéresse c'est le plat de résistance qu'elle peut
nous présenter. Sinon, il ne fallait pas faire de papier.
Commencer
un papier en s'excusant en quelque sorte, en se réfugiant derrière quelqu'un ou
quelque chose, c'est pitoyable. Ce qui intéresse le lecteur, c'est le sujet, le
motif. Quelque chose qui vous saute à la gorge (ou ailleurs…). Qui vous mette en appétit, sinon on noie le lecteur.
Dans les écoles de journalisme, les titres ont toujours été une épreuve
obligée. Parce qu'on sait, pour le vivre soi-même tous les jours, la portée et
l'importance que cela a. Libération a
innové en la matière. Depuis, ça devient "faire
mieux que Libé". Débile ! D'ailleurs, l'innovation érigée en
dogme, on s'en est vite lassé. Evidemment, Le
Figaro fait toujours les mêmes titres qu'en 1920 (!), est-ce un signe
identitaire ? Une volonté ? Les journaux vivent au même rythme que
leurs lecteurs. Ce n'est pas une raison pour ignorer les autres. Sinon, ils
vieillissent aussi au même rythme et y restent scotchés.
Tout
cela malgré la raréfaction de la presse papier. De profundis ! Comme elle creuse sa tombe avec sa pub et pas
avec ses contenus rédactionnels, il nous reste l'espoir que l'autre presse, sur
le Net, prendra le relais et rajeunira "tout ça". Comme disait un humoriste : "20 ans de L'Equipe et de Nice matin, ça laisse des traces." Non pas place à …, mais allons voir
si… Cela boostera peut-être l'autre, la déjà vieille presse faite d’encre et de
papier. Je ne rêve pas et ne veux la mort de personne, juste une adaptation à
mes attentes, un petit courant d'air frais.
Quand
je vois Le Figaro, je pense à mon
grand-père ! Bien sûr, cette constatation me vient parce que, de la
presse, j'en bouffe pas mal… Je ne peux pas accepter que le monde tourne sans
que je sois au courant de ses battements de cœur, que j'y sois étranger. Ne pas
savoir ce qui se passe ? Une horreur ! Impensable ! Je veux
savoir à défaut d'y être. Et en plus, je veux des photos, donc voir aussi !
Autre difficulté qui tourne problème depuis quelques années. Les photos…
Comment vivre sans photos ? Sans voir ?
Sans
savoir, c'est déjà une punition, mais ne pas voir alors qu'on en parle : une
horreur ! "On nous cache tout, on
nous dit rien", c'est exactement ça : ne pas montrer, c'est
cacher. C'est donc louche ! Raconter, c'est bien. Quand c'est bien fait,
bien décrit, situé. Faire voir, ça vient en complément. Les deux, c'est parfait !
En plus, une photo, ça met en appétit, ça ouvre des horizons, des attentes. On
en veut toujours plus, voyeurs que nous sommes ! Parce que des photographes,
il y en a ! Et il y en a eu ! Et des excellents. Des gens qui sentent
les choses, qui, d'un coup d'œil savent si l'info sera bonne comme ceci et pas
comme cela. Qui vous choisissent un angle, la lumière, en une fraction de
seconde et « envoyer, c'est pesé ! ».
Des gens qui ont le mérite "d'y
aller" et qui ne choisissent pas seulement d'y être, mais qui
creusent, qui cherchent. Chafouins, jamais totalement contents parce que "c'est pas bon !" Des
perfectionnistes de l'info, je vous dis. Evidemment, ça fait encore des frais
pour les journaux… Oui mais, mon vieux, s'il n'y avait pas eu l'arrivée de la
photo il y a cent cinquante ans, les journaux ne seraient peut-être pas ce
qu'ils sont, tellement ça les a rendus attractifs. On voit le résultat
aujourd'hui… ils plongent les canards ? Ben oui, mais qu'est-ce qu'ils
sont tristes ! Et les photos : stéréotypées, identiques. La même pour
tout le monde… Ça fait encore plus pauvre ! Ça donne vraiment pas envie.
Voyez le résultat…
Bonnes
lectures.
Patrice
C.
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