Le Bel Etat que voilà III, par Patrice C.
Après l'Histoire, les histoires
Etat, mon bel Etat IV
Le monde hippy de demain |
Il a fallu qu'on attende le XVIIe
siècle pour se doter d'un pouvoir centralisé. On appelle cela un pouvoir régalien, légitime,
incontournable. Avant, il était tout puissant et ne connaissait pas la
subsidiarité, ni même la reconnaissance du ventre. En plus, il était plus
exigeant, omnipotent et centralisateur que social et partageur. Les ogres du
Moyen Age avaient accouchés d'un tyran.
D'une multitude de pouvoirs disséminés
et conflictuels, on avait fait un pouvoir central. Il nous dura jusqu'à
Westphalie avant qu'on aperçoive un bout de démocratie et de partage. Cela
s'est fait dans la douleur de la Première Guerre mondiale : 40 millions de
morts et blessés, s'il vous plaît ! On avait cru qu'en supprimant les
querelles de voisinage et les ambitions personnelles on mettrait fin aux
despotes locaux, à la tyrannie et à l'incertitude. Le Léviathan n'était pas celui qu'on croyait… Celui-là vous proposait
juste la sécurité, mais sous condition.
Depuis, on a choisi de composer avec
les autres qui, quoiqu'on en dise, restent d'autres. Ils n'ont pas toujours le
regard désintéressé, et le voisinage obligé par les institutions n'aide par
forcément à s'embrasser. Les Etats restent des familles avec des cadavres dans
les placards et des plats qu'on repasse lors des grandes occasions. On ne sait
jamais ce que le cousin prépare. La méfiance est inscrite, elle est devenue
indélébile. Il a bien fallu hiérarchiser et laisser les petits et les sans-grades
à leur utilité. Tout ce petit monde sous la coupe du Grand Hégémon, celui qui impose et qui remporte la mise quand il
participe. Le jeu consiste à le contourner. Sport national s'il en est.
Résultats, on reconstitue une pléthore
de petites baronnies sans réels pouvoirs sur la planète et comme précédemment
on se méfie du voisin, on le soupçonne. Alors on met un peu de souplesse
dans les limites, on abolit quelques barrières et on se dit que comme ça, ça
ira mieux… et que les gens seront contents de participer. En fait, on
reconstitue la situation médiévale. L'Histoire est un éternel recommencement,
quoiqu'on en dise.
De nouveaux intervenants sentant le
vent venir et le terrain étant suffisamment dégagé, il leur était temps de se
positionner et de faire valoir qu'ils représentaient eux aussi une force. De
complémentarité on est vite passés à incontournable. Résultat : tout le
monde s'occupe de tout, même sans représentation officielle. Car c'était
justement le but : ne pas être comme "les autres" pour faire mieux, évidemment. Nous sommes donc
revenus à une époque de suspicion et de
triche généralisée au niveau international, car les volontés ne sont bien
évidemment pas sans tache. Et l'opportunisme se paie d'un pouvoir négatif qu'il
faut faire fructifier si l'on veut espérer être quelqu'un.
Finalement, la plus expresse réserve
est de rigueur, car rien de tout cela n'est institutionnalisé, sinon ce serait
revenir par trop en arrière et ce ne serait pas moderne. Il faut composer avec
l'expérience, ses aléas, ses hésitations et ses incertitudes. Vous croyiez que
tout cela était calé ? Que nenni ! En fait, on vous ment ! Mais qu'en
termes choisis, ces choses-là sont dites…
INTERNATIONAL
Stimulants sexuels hallal ?
La vente sauvage sur les trottoirs
tunisiens a repris ses droits, les autorités n'ont pas que cela à faire. Ce qui
est moins banal c'est d'y trouver maintenant des produits sexuels sous la forme
de stimulants de toutes sortes. Ce commerce s'exerce essentiellement devant les
mosquées et n'ont, comme clients, que des hommes, musulmans et bien sous tout
rapport. Il n'est donc plus anachronique de voir des intégristes barbus en
tenue adéquate venir faire leurs emplettes à la sortie de la prière. Les
produits sont issus de la contrebande et de fabrication tout ce qu'il y a de
douteux. On peut même se demander s'ils sont hallal.
(Merci
à Courrier International pour l'info).
Patrice C.
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