Etat, mon bel Etat II, par Patrice C.
L'hier et l'aujourd'hui
Etat, mon bel Etat II
La confrontation des politiques passe
de l'insupportable ronronnement à l'ambivalence clairement énoncée. De toute
évidence, il y a changement dans l'approche et l'appréciation que l'on peut
avoir et de l'impression que l'on peut tirer d'un face-à-face entre deux
tenants de positions. L'un se croyant propriétaire de ses pouvoirs et l'autre
montant au combat et à la conquête de ce qu'il considère comme inique chez son
adversaire.
L'exercice est clairement devenu ou
redevenu une empoignade et non plus un exercice policé et réglementé par les
conventions. Opposer une personne en
situation confortable d'installé politique à une guerrière dont l'objectif est
de conquérir ledit confort redonne en quelque sorte à la politique critique tout
son sel. Le ministre installé et désigné se retranchant derrière ses
prérogatives ministérielles alors que celles-ci sont sur la place publique pour
son plus grand malheur au vu des résultats espérés et de ceux qui en découlent,
ne peut manquer de paraître comme pitoyable. Sa situation de faiblesse
confirmée par les faits ne pouvait que lui être fatale face à une conquistador qui était passée de la
pince à sucre avec laquelle on prétendait la saisir, à la louche, pour mieux
déguster goulûment son adversaire. Il s'avère, quoiqu'en disent les médias
policés, bien sous tous rapports et propres sur eux, qu'un discours d'HEC ou de
l'ENA ne concerne d'autres personnes que ceux desdits cénacles.
La situation n'est pas sans rappeler
des époques plus épiques où il fallait "mouiller le maillot" façon rugbyman si l'on voulait satisfaire
des aficionados acquis et faire des
adhésions auprès des encore hésitants.
Faudra-t-il que la mondialisation qui
a tout fait pour qu'on en arrive à cela poursuive sur ce chemin désormais
désigné ? Que la violente poussée des
indécis politiques, relégués malgré eux dans la catégorie des transparents,
mais qui finissent par se reconnaître en tant que tels dans une confrérie
sociale nouvelle, ait atteint le seuil critique et irréversible de moyen de
puissance incontournable ?
La puissance n'attend pas d'être
démonstratrice pour exister : elle
pousse ! Quelques soient les groupements, ils finissent toujours désormais
par devenir incontournables. Ceci est une constatation dont tous les intervenants
sur l'échiquier social ou politique sont conscients. Il va falloir compter avec
eux. Le
manque ou le refus de discernement tellement soporifique ne pourront pas faire
illusion éternellement. Pourquoi n'y aurait-il pas, après tout, des
représentations non désirées mais cependant si naturelles au regard d'autres
émergences dans le monde divers des volontés ?
Feus nos chers Etats ne peuvent plus
faire l'économie de composer avec des créations de toutes sortes. L'espace
ouvert sur le monde fait de celui-ci une nouvelle terre vierge de conquêtes. Si
les propositions étatiques ne "font
plus l'affaire", elles se verront inexorablement poussées vers la
sortie. Les particularismes locaux ne peuvent désormais plus, sauf à les
vouloir vraiment, faire face seuls à une montée indisciplinée et multiple de
consciences conquérantes qu'on ne peut pas toujours exonérer d'ambitions
dangereuses.
Patrice C.
Commentaires
Enregistrer un commentaire