L'Ukraine sous influence, Patrice C.
La toile d'araignée mondiale
La Bataille d'Issus (1602), de qui ? |
C'est aussi pourquoi, l'Ukraine ressort de ses
prisons des ex toujours prêt(e)s à servir, et qu'importe le passé dont bien sûr
on fait table rase, ce qui est constitutif de l'organisation. On n'est point
trop regardant quand il faut recoller les morceaux d'un nouvel empire, celui de
la mondialisation. Des morts aussi on
fait table rase… on s'en souviendra une fois l'an. Surtout les nouveaux
postulants qui pourront leur dire merci d’avoir pavé de leurs corps le chemin
du pouvoir.
Se pose maintenant la question des rapports, des
réseaux, de ce que l'on appelle le multilatéralisme. Les interconnexions
attendaient que le terrain soit en quelque sorte dégagé pour faire valoir et
mettre en branle le système international des prébendes. Car il ne peut y avoir
de pays indépendant. Le jeu, car c'en est un, est celui de je-te-tiens, tu-me-tiens par la barbichette… Ce qui signifie que
tout pays est redevable à l'ensemble et qu'il ne peut agir qu'en tenant compte
des variables et incidences que cette appartenance forcée engendre. Plus fort
encore, il faut se comporter avec toujours un ou deux coups d'avance, comme aux
échecs. C'est-à-dire prévoir ce qui va faire quoi et ce que cela peut créer en
retour. On n'existe de fait que par la pression ou non pression que l'on peut
exercer ou que l'on peut subir. D'où les alliances nécessaires au deuxième ou
troisième degré. La route est quelquefois longue pour parvenir à se faire
entendre ou simplement faire avancer son pays sur l'échiquier du progrès, de la
démocratie, de la protection des droits de l'homme et de tous les droits
inhérents à une vie sociale "moderne"
: droit des personnes à disposer d'elles-mêmes et peine de mort incluses, droit
national indexé sur l'international et sécurité du pays rendue aléatoire par
les accords de protection réciproques. On se souviendra utilement de 1914… et
de ce que valent les alliances quasi consanguines.
A ce petit "jeu",
les pouvoirs n'étant pas égaux et les besoins étant plus importants chez les
petits que chez les grands, il va falloir à ceux-ci (les petits) faire amende honorable et allégeance aux plus grands si
l'on ne veut pas leur servir de tapis sur lequel ils viendront (gaillardement) s'essuyer les pieds. Les
besoins de trésorerie et autres nécessités ne sont disponibles qu'après
concertation. Le FMI ou la Banque mondiale ne sont pas les créditeurs de
n'importe qui… Il va falloir plaire d'abord, être gentil ensuite si l'on veut
faire vivre son pays. Tout cela se paie en argent sonnant et trébuchant avec
prêts et agios ad hoc, mais aussi par
le vote des participants que l’on doit ménager et plus ou moins soudoyer. A
partir de ce moment-là, vous ouvrez la boîte de pandores et vous devez faire
des pieds et des mains pour obtenir de quoi honorer les besoins de vos mandants
et justifier de votre compétence et de votre serviabilité vis-à-vis des autres
membres du « club ». Compte
tenu de la construction en toile d'araignée, vous ne pouvez que finir par
oublier quelque chose qui vous reviendra sous forme d’obligation au bout de la
troisième bande ou plus, comme au billard.
Les associations ont toujours des cocus. La partie nord
de l'hémisphère est peuplée des pays les plus forts, d'ouest en est. Cela peut
vous faire comprendre qu'on s'intéresse si peu à l'Afrique d'une part, et que
des affaires comme la Syrie ne sont en fait le jeu que de deux ou trois
puissances qui interfèrent sur le corps du malade. La disparition de feu
l'ancien empire russe, qu'il soit tsariste ou communiste importe peu, voit se
déliter une ex puissance qui ne peut plus prétendre aux premières places que
par intimidation. Quitte pour cela faire valoir la puissance nucléaire… La
dénucléarisation n'est qu'un mythe de plus. En face, les USA, trop sûrs d'être
désormais de bon droit les tenants de la victoire, malgré la Chine qui les
tient par la barbichette justement, se font de plus en plus forts d'être la seule
hégémonie mondiale. La partie se joue donc à trois : Russie, USA et Chine. Les
autres étant toujours ou redevables ou en position d'infériorité. Les décisions
se prennent donc entre ces deux ou trois-là, c'est le cas de la Syrie ou de
l'Ukraine.
On ne peut que souhaiter la bienvenue dans le monde
des petits et des sans grade à l'Ukraine.
Patrice C.
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