Peuple, nous ne sommes rien
Nous sommes tous des acculés.
planisphère des conflits mondiaux et tensions |
Dans notre monde passé maître dans la conduite du subterfuge, de la paresse et de la déréliction ontique, nous voici promenés tels les caniches d’une politique représentative… où nous ne dirigeons rien.
Nous, le peuple, ne sommes rien.
Les sentences arbitrales, nous nous en apercevions l'année dernière au grand jour, sont d’iniques possessions de gentils tours de passe-passe entre arbitres consensuels rémunérés 300.000 euros les moins de six mois de labeur.
De nombreux juristes participent à ces gabegies organisées. La corruption ne forme pas forcément un acte extraordinaire ; elle se dissimule aussi dans les petites informations-communications entre « amis », entre complices de la même société des « gens bien nés », des « belles gens », comme le dirait notre Mélenchon national qui n'est pas dénué de belles expressions. Tout se passe ainsi.
Dans les entreprises, l’entente implicite entre syndicats et DRH est la plaie de la prétendue « défense des intérêts matériels et moraux des salariés », ou concept fallacieux censément désireux de gommer la lutte des classes : le « dialogue social ». Le leurre est l’horizon de tout principe actif de cette corruption qui ne cache même plus son nom, mais la resserre dans les tourments de la disparité, de l’éclatement du collectif au profit de l’individuation des conflits et attentes personnelles.
Finalement, Marx aurait-il eu raison avant l’heure : la révolte s’effectuera en Allemagne, et non en Russie paysanne. Avec 100 ans de retard. Ce qui ne finit jamais d’étonner, c’est l’involution, le retour aux vieux « process » de production et de « management ». L’organisation (et la division sociale) du travail s’était assouplie du temps des syndicats armés d’un poids certain, face à la fiction de deux blocs, dont l’un tenait à la fois lieu de repoussoir et de contrainte pour les « démocraties libérales », contraignant les Etats et les entreprises à céder quelques menues monnaies d’un régime productif marchand. C’en est fini. La fiction d’une URSS ayant dérapée, il suffit de reprendre les vieilles alliances d’avant : la Triple-Entente, la Triple-Alliance, et les quelques aberrations-novations récentes. Car, à bien observer les rapports de force entre Etats rivaux, et prétendues puissances alliées (l’Europe en est parmi d’autres), nous savons que le repartage du monde en est, sous nos yeux humides, à son quatrième repartage.
Evidemment, les
sympathiques humanistes qui possèdent une petite propriété aussi
ridicule soit-elle fuient ce genre de remarques. Ils préfèrent l’illusion, la
marche en avant de principes irréels, simplifiés dans les soupirs de leurs
illusions sociales. Ne pas voir, ne pas même observer (parfois) ce brouet historique est tellement plus commode que se
frotter à la stricte observance de ce qui pourrait advenir en politique. Chacun
pour soi.
L’égoïsme a ceci
de singulier qu’il croît en période de dégénérescence économique.
L’individualisme tant décrié depuis les années ’80 n’est plus mis en
avant ; il est la généralité de la pensée de notre contemporanéité. La
surface plane de l’histoire est un appât. Le faux-semblant blague avec
l’illusion pour donner libre cours à la déchéance politique : la
radicalisation.
Pendant ce
temps, la jeunesse boit, se drogue, a des relations sexuelles « avec n’importe qui », selon l’expression du rapport de l’Observatoire des
addictions (ou drogues). Se diluer,
se perdre, s’abaisser, s’oublier… autant de conséquences pour oublier les
parents, nous les adultes qui laissons faire un tel monde, laisser aller une telle
société incapable de former, donner à espérer, accroître l’espérance en un
horizon d’attente politique & social. Droite & gauche françaises instituées sont
complices de cet état de fait. Et nous en paierons le prix fort.
LSR
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