Au boulot ! - des ciseaux, du Lego et des shamallows pour Oui-Oui
La France a peur
Deux Français sur trois affirment
se lever le matin avec la peur au ventre de devoir se rendre à son travail. Le
site de recrutements Météojob a
réalisé une étude en février et note, dans l’ordre, les causes de cette peur :
· pour
27,7% des sujets, la pression hiérarchique est la première cause de peur au
travail ;
· 25,3%
d’en eux craignent d'arriver en retard ;
· 21,4%
des salariés sont effrayés de la charge / cadence de travail ;
· 18,6%
ont peur de commettre une erreur et ses conséquences ;
· enfin,
les employeurs sont cause d’une crainte et 18,9% des salariés interrogés affirment
avoir peur d’un échange verbal avec leur supérieur hiérarchique direct dans la
journée.
Le trait principal est la peur de
perdre son emploi en 2014. Il est vrai que le fameux chiffre mensuel du chômage
reste sans appel. Plus ou moins 1.500 nouveaux inscrits à Pôle emploi chaque journée que fait Dieu. Bien sûr, son versant
contraire encore certain est un nombre croissant de radiés des « services » de la même maison dans
la même journée.
Cette étude de Météojob instructive montre que la
proportion de 45,2% des salariés est hantée par la perte de son emploi en 2014.
Pour 34,7% d’entre eux, le contexte économique du pays en est la cause principale
quand, pour 28,7%, la cause reste la mauvaise santé de leur entreprise.
Avec une croissance réduite à
peau de chagrin depuis cinq années d’affilées et une compétitivité en berne, il
est clair que la torsion est connue : la productivité par tête s’accroit ;
chaque salarié est tenu de compenser par son intensité au travail et sa perte
de pouvoir d’achat la charge économique générale. Toute la hiérarchie, du contremaître
au directeur général, est sous pression dans toutes les entreprises jugées peu
rentables.
Du côté de Pôle emploi, en dépit des recherches de travail des chômeurs, les chiffres sont eux aussi sans appel : 50% des
salariés privés d’emploi n’en retrouvent pas en six mois et 40,9% en plus de
six mois.
Anastasie, la célèbre archange des bureaux des correspondances durant la Première guerre mondiale, ne peut rayer d'un trait de crayon les données statistiques. Vouloir arranger les chiffres est une grande affaire. Dans les bureaux feutrés des ministères, même en période électorale, le relevé des chiffres donne mal au crâne. Il faut donc prévoir quelques arrangements, adopter à la fois un profil bas et un volontarisme auquel nul ne croit. Là, l'économiste se fait joueur de Lego, le politique consommateur de shamallows quand il cause devant le micro, et les tenants du système-monde tel qu'il va s'enfuit dans la voiture de Oui-Oui.
Anastasie, la célèbre archange des bureaux des correspondances durant la Première guerre mondiale, ne peut rayer d'un trait de crayon les données statistiques. Vouloir arranger les chiffres est une grande affaire. Dans les bureaux feutrés des ministères, même en période électorale, le relevé des chiffres donne mal au crâne. Il faut donc prévoir quelques arrangements, adopter à la fois un profil bas et un volontarisme auquel nul ne croit. Là, l'économiste se fait joueur de Lego, le politique consommateur de shamallows quand il cause devant le micro, et les tenants du système-monde tel qu'il va s'enfuit dans la voiture de Oui-Oui.
Or, derrière les chiffres, les hommes
et les femmes… toute une histoire faite de petits drames et de mécaniques
étranges qui atomisent les individus et désagrègent la société civile, en somme toutes les relations de tous avec tous. Nous voici embarqués. Ce n'est là qu'un des éléments de la montée des périls historiques et nationaux.
LSR
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