Chez Calvi, on se fout de l'ouvrier comme d'un vulgaire JM Ayrault, par Patrice C.
Un coq sur un tas de fumier
Même en désaccord politique avec ce gars, LSR considère sa maestria envers les tenants nantis du système politico-médiatique. Bravo Mercier ! |
C'est ainsi que l'émission d'Yves Calvi "Mots croisés" du lundi 3 mars nous a donné à voir
et à entendre une pièce pitoyable qui tenait plus des jeux du cirque que de
l'explication rationnelle (si tant est
que…) d'une situation qui concerne tout le monde. L'occasion fait le larron
? Certes, mais qui est le larron ? Qui est le pigeon ?
On a donc assisté, mais le tour de table préalable
ne laissait guère de doutes sur le déroulement de "l'émission", à un jeu de cache-cache : "Si tu ne viens pas me chercher, on peut s'entendre."
On se serait vraiment cru dans une tea
partie des plus fines : "Avec ou
sans lait ?"
Sorti des préalables menaces à peine voilées, et à
fleurets mouchetés s’entend, il fallait orienter la tenue d'un non-débat consensuel. Le jeu était tout
trouvé en la personne de Mercier, à
la fois Lutte ouvrière et de chez
Peugeot.
Seul représentant n'ayant jamais exercé de pouvoir
politique et issu d'un parti ultra minoritaire, avec en plus le handicap de la
culture politique bon teint et obligée, le gars n'avait à l'évidence aucune
chance de s'en sortir.
Trop heureux, après des approximations dignes d'une
pièce du théâtre off, de trouver une
échappatoire, les représentants du PS, de l'UMP et du FN se jetèrent sur leur
malheureuse proie barricadée derrière son bulletin de paie. La seule
protection, le seul vrai argument dont il disposait comme d'un cache-sexe.
Descendre aussi "bas" dans l'appréciation du trio adverse, il n'en était pas
question ! Feu à volonté ! Le dîner
de cons dans toute sa triste splendeur… Comment, oser afficher un tel argument
? Mais il n’en était pas question !
Alors que le matin même Copé demandait la même
chose, que le PS s'en faisait des gargarismes et que le FN s'esclaffait de rires.
Mais, on n'allait pas passer la soirée à s'étriper ! Belle occasion donc que le
"minot" au bout de la
table, qui se bat comme un coq, se sente isolé et désigné victime de la soirée.
Le fait est qu'il fut bien isolé : comme un coq sur un tas de fumier ! Mercier aura au moins réussi, et ce n'est
pas rien, à apporter la preuve de ce qu'il avançait : la solidarité de classe
de "ceux qui savent" contre
ceux qui ne comprennent rien, c'est bien connu.
Bien sûr, on le renvoyait d'où il venait et le
considérait comme ce qu'il est : un
invisible. Les nantis, repus,
pontifiants donnaient la preuve de ce qu'ils pensent du peuple misérable : vous
n'existez pas !
Vous êtes
quantité négligeable ! D'ailleurs, on peut se passer de vous dans les urnes
puisque vous n'y allez plus… sauf à nous nuire ! La démonstration était donc
faite et merci à Mercier d'avoir endossé le rôle d'une victime pas expiatoire
du tout.
Nous avons
donc la certitude désormais qu'il y a deux camps : les pitoyables et les
invisibles.
Les seconds ne se préoccupant plus des premiers qui, de toute façon, préfèrent
qu'on les laisse tripatouiller ensemble. Belle soirée finalement…
Patrice C.
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