Les spectacles clivants imposés, par Patrice C.


J'aime, j'aime pas.
Ce n'est pas qu'une idée vague comme les jours sans joie et les nuits sans rêve, mais il faut que je purge.
J'y vais sur la pointe des pieds. Je me demande même si je vais aller au bout de l'idée.
D'abord, parce qu'on peut passer pour un affreux, ce dont je me fous mais alors comme ce n'est même pas possible à imaginer, ou pire et plus dangereux, pour un salaud. Ce qui est à la fois effectivement pire mais qui peut m'amener les pires emmerdes.
Les choses étant prises a priori, certains prétendent même objectivement, les niais, qu’on n'a pas le droit au deuxième degré, au doute, à l'humour. Vous pouvez être jugé, ce qui est une façon de vous exclure et, surtout, de vous faire payer le droit à la différence, même et y compris quand celle-ci s'affiche sans méchanceté aucune, juste parce que votre nature est comme ça et que vous revendiquez d'y avoir droit. La loi, qui n'est que celle du plus grand nombre, ne vous pardonnera pas ce droit que vous revendiquez sans arrière-pensée aucune, par le fait même que "c'est comme ça", qu'il y a des choses qu'on ne dit pas (bande de fayots), voire que l'on cache pour mieux les exprimer en certains lieux réservés (comme les spectacles de Dieudonné), ce qui les rend encore plus dangereuses alors que moi, c'est un peu par impertinence et pour le fun et parce que je revendique le droit de dire (et non de faire) des choses qui me touchent personnellement. Qu'il ne s'agisse-là que d'une appréciation et d'un état de valeurs personnels. Je ne ferai pas de prosélytisme : ça ne regarde que moi et ceux qui me lisent et qui tiennent compte du recul nécessaire.
La rue m'est finalement relativement indifférente (je regarde mes pompes). Il est vrai que si j'en suis arrivé là, c'est parce que le spectacle ne m'intéresse pas, voire m'agresse et me pousse dans une grande dégoutation. Là où je refuse d'admettre que tout cela m'est étranger, c'est lorsque je suis "poursuivi" par ce sentiment jusqu'à chez moi. D'abord parce que j'essaie, dur comme fer, que la bêtise n'entre pas chez moi, ensuite parce que la télé est un appareil que l'on éteint à sa guise. Fort d'avoir payé ma redevance, je pense avoir le droit d'avoir droit à quelque égard. Cela n'est pas ainsi : le programme est fait pour le plus grand nombre, soporifique, anesthésiant, standardisé. Un genre de médication pour tous et pour toutes les circonstances. Soit : j'éteins. Là où je ne suis pas d'accord, c'est sur l'aspect purement clivant des programmes proposés par des individus eux aussi tout aussi clivants. Une sélection en quelque sorte communautariste et communautarisée. Il n'y a pas d'avertissement d'usage du genre : "Ce programme est réservé à notre clientèle avertie". C'est ce qui arrive pour le porno et les scènes de guerre. Pour les "distractions", rien de tel. En plus de la tête du présentateur "vedette", je dois donc m'infuser son humour breveté par lui-même (il se croit drôle) et parce qu'il est sûr de ne pas être le seul comme lui. Considérer la chose sous cet angle c'est, pourquoi pas, proposer une messe catholique ou autre au prétexte que la France est un pays catholique. Vous seriez donc marginal si vous n'adhériez pas. Voire anormal… Il en va de même pour tout et pas seulement à la télé. On nous impose des pubs qui sont clairement clivantes sans que cela ait besoin d'être précisé tellement c'est évident, donc admis dès la conception.
Le mélange des cultures est la meilleure des choses qui soit et je prétends que nous sommes tous citoyens du monde. Pourquoi, dans ces cas-là, le droit à la différence doit-il donc être aussi évident et marque sa différence avec autant d’insistance ? Il y a quand même des gueules qui véhiculent des messages subliminaux sans pour cela être attractifs. Je crie au prosélytisme et à la manipulation communautariste.
Patrice C.

 

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