L'Europe torride, par Patrice
Les braillards au balcon.
Tout va mal, très mal, tout fout le camp ! Le pire
est devant nous… L’avenir n’est pas joyeux à la veille du premier départ en
vacances estivales de l’année. On se roule, on se vautre dans le misérabilisme
(non autorisé). Ecouter Juncker,
c’est un lavement, une purge totale. Tout y passe, trahison, jeu de hasard,
égoïsme… Tsipras serait sur le point de leur casser leur jouet.
Visez les unes agonisantes des torchons érigés en
bréviaires : gouffre, abîme, apocalypse, naufrage. Le radeau de la Méduse
et Apocalypse now tout à la
fois ! En fait, une grande bandaison des milieux “autorisés“. Comme disait Coluche : « Ceux qui s’autorisent ». Rien de tel qu’une belle
érection dans le dépit, dans le désarroi. La dernière et on jette tout par
dessus tête ! La fin d’un règne. On lâche tout ! Une dernière, pour
la mort… Tant qu’à finir comme la princesse de Lamballe, autant que ce soit
dans la soie !
Ils sont tous là. Ils se retiennent de bander à en
mourir. La peur, encore elle avant l’éjaculation honteuse, avec qui il faut
composer pour le meilleur ou pour le pire. Le pire peut attendre… Ils ont 48
heures pour jouir d’aise et d’impatience. Tiendront-ils ? Faut avoir un périnée
solide pour être financier, mon pote ! Le cœur, je t’en parle pas… Passé
cinquante balais, va falloir faire avec. Au-delà, c’est l’érection qu’il faut
tenir avant de tout lâcher en se disant « tant
pis ! »
Par ailleurs, rien n’est joué. Rien n’est définitif.
Tout est encore possible. Qu’est-ce que ce “tout“ ? Il reste 48 heures à
la Grèce pour se coucher sous les sabots broyeurs de l’UE. Auront-ils la
volonté de le faire ? Ils attendront le résultat d’un référendum national
(enfin !). La balle aux perdants
(un vieux reste de courtoisie).
Pendant ce temps, on fait des phrases : « La guerre des civilisations »
Pas moins ! Huttington à la rescousse alors que lui parlait de choc. Guerre, c’est la méthode pauvre.
Celle du menton en galoche et des sourcils au ras du casque. Parler de conflit
de valeurs, de défi de civilisations aurait été mieux choisi. Mais parler de ça
avec un adjudant chef… Lui, c’est la géopolitique vue d’Evry (sur le marché) !
C’est se poser les vraies questions qu’il faut et elles
ne figurent pas au programme. Pour le moment, c’est biceps et pois
chiche ! Partout pareil : en Tunisie on verra bientôt des miradors
sur les plages… Ajouter de la guerre à la guerre, rien de tel pour les faibles
d’esprit. Plus le temps de philosopher, même de réfléchir : on agit ou on
saute. Fait trop chaud pour rameuter, pour mobiliser. Une chance ! Et
quand bien même…
Des milliards dans la nature et en même temps des
gugusses qui bousillent tout le monde, à Paris, à Sousse, à Lyon… On a les
nôtres. Les Ricains ont les leurs. Pas les mêmes.
Les banquiers, les assureurs aux quatre cents coups… La
peur de manquer. La Bourse comme baromètre. Devoir tout remettre en
question ? Vous n’y pensez pas ! « T’inquiète
pas, Marcel, on ne te demandera pas ton avis. ». Demain, les Grecs
iront se faire financer par les Chinois ou les Russes et ton crédit, tu peux le
tailler en pointe et te le mettre. Plus de honte à avoir. Oeil pour œil, dent
pour dent ! « Je pars ! Je
ne te dois plus rien. T’es un voyou, salut ! ». A voyou, voyou et
demi. Des sueurs froides, des nuits sans fin, des milliards d’euros dans la
nature… par cette chaleur… Jouissif d’imaginer les nuits de Lagarde, Juncker et
le reste. D’autant que rien n’est fini. Reste 48 heures et un référendum… Va
savoir… En attendant, on tartine. Des heures de pseudo infos, des tonnes de
papier imprimé. La vie, quoi.
Patrice C.
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