La masse, ça rassure, par Patrice
Marcher,
c’est exister.
Bien sûr que Todd a raison ! Que la France n’est
pas que Paris et qu’elle a des racines historiques, sociales, culturelles et
même cultuelles. Que tout a déjà été prouvé et que même si cela déplait d’abord
à ceux qui ont une quelconque honte de leurs origines, cela reste vrai que nous
avons de la terre à la semelle de nos gadasses.
Comment voulez-vous qu’une bande de blaireaux nourrit à
la médiasphère, à la blogosphère à deux sous et autres religions du consensus
puissent faire la différence ? Ils sont gorgés de bonnes intentions et de
certitudes préfabriquées, prêtes à l’emploi, faites à l’emporte pièce,
prédigérées. Comment voulez-vous qu’ils puissent faire autrement que de suivre
le mouvement, quand encore ils se posent l’élémentaire question de leur
être ? Etre dans la masse, c’est
rassurant, protecteur.
Todd, comme d’autres, fonctionne au deuxième degré
alors que les foules sont conquises par les officiants de la religion du plus
grand nombre et nourries par la téléréalité. Depuis des années elles sont
biberonnées et assouvies de réflexes conditionnés. Comment voulez-vous qu’elles
puissent encore analyser et comprendre et surtout admettre que peut-être, il y
a des choses autres, des pensées autres ?
Bien sûr, traiter quatre millions de Français bon teint
de ploucs, ça dérange, surtout quand ils se veulent représentatifs. Mais c’est
tellement vrai !
C’est la majorité qui a raison, certains en ont fait
leur fond de commerce. Tout autre est différent, divergeant, atypique, dérangeant.
« On ne va quand même pas se laisser
faire la leçon par un gars qu’on ne connaît même pas ! ». Là est
la première erreur : ne pas connaître des gens intelligents, ça devrait
être répréhensible. Au Moyen Age, on en brûlé pour moins que ça… Etre
con, c’est un brevet de longue vie. Il suffit de prendre le métro ou de
circuler en voiture pour le savoir. S’entendre dire que quatre millions, ça ne
fait pas ne société, ça ne représente que quelques personnes, que ce n’est pas
représentatif alors qu’Ils y sont allés pour ça justement, pour se prouver
qu’Ils existent et surtout qu’Ils ont raison !
Le « fameux »
esprit du 11 janvier, une pure création de Hollande pour mieux faire passer et
s’octroyer le mérite de l’avoir fait, alors qu’il ne s’agissait que de se
refaire une virginité politique nationale. Pour cela, ils invitent des
assassins en titre et reconnus comme tels pour crédibiliser son idée et se relooker comme grand démocrate
combattant. Qu’en reste-t-il de ce soi-disant esprit ? Le lendemain,
lundi, les Français repartaient au boulot ou courraient après, toute haine
dehors. Je n’ai vu personne s’embrasser ou même se sourire. Pas de « je vous en pris, après vous »,
toujours la même haine recuite. C’est quoi cet esprit ? Ne plus être
raciste, être plus démocrate, plus laïque, plus républicain ? Bien sûr que
non ! Avec ou sans Hollande et sa bande de proscrits illégaux, demain, ce
fut après la messe on continue. Les classes moyennes, la société civile se veulent
représentantes exclusives du pays. Bientôt, il faudra exhiber sa carte de
pêcheur à la ligne pour être dans l’esprit commun, avoir sa place dans la masse
élitiste et représentative. Quand auront-ils le courage de défiler avec une
pancarte : « Je suis con ! » ?
Patrice C.
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