Au terminus de la paix, par Patrice
On s’enfonce (bis)*
Prenant un peu de recul sur soi et de distance, on peut
constater que désormais ce que l’on vivait depuis des années comme une
déficience est devenue un choix délibéré. Il ne faut plus chercher pourquoi
cette civilisation s’enfonce, se disperse et tend vers son autodestruction en
tant que telle. Le manque de civisme chronique, l’égoïsme érigé en bouée de
sauvetage, tout cela est dépassé. Il faut même l’oublier tant c’est devenu
commun.
Un nouveau et irrésistible virage est en cours de
révolution. Il ne saurait s’agir de déclinisme
ou de tout autre pseudo maladie pour émissions de radio ou de télévision
libellées aide aux auditeurs. Les gens ont décidé une fois pour toute de
laisser tomber. Tout. Ne cherchez plus, il n’y a plus rien ni personne. A
vau-l’eau et advienne que pourra… D’une seule et même voix : « Ne comptez plus sur moi ! »
Certains dont c’est le métier, et c’est bien parce
qu’ils sont payés pour ça et qu’ils ne veulent pas perdre leur emploi,
continuent de s’étonner et tentent de susciter l’intérêt qui pourrait encore
nous concerner tous quitte pour cela à faire et dire n’importe quoi, car c’est
leur peau qu’ils veulent sauver d’abord. Balle peau et balai de crin, ça ne
marche plus. Ils peuvent en faire des titres et des annonces, enrober la
relance de l’intérêt pour le collectif, rien n’y fait. Il n’y a plus
personne ! La vie des bulles individuelles est en route. L’égoïsme
multiplié par dix mille ! On ne peut plus compter sur l’Etat ? Il
n’est plus capable de faire le ménage ? On se passera de lui. Qu’à cela ne
tienne, je rentabilise tout : ma perceuse, ma machine à laver, mon
escabeau, mes tournevis (tant pis pour
les artisans), je loue l’appart’ quand je ne suis pas là (tant pis pour les agences immobilières)
et même, je fais taxi en loucedé
pendant mes temps morts (tant pis pour les
honnêtes taxis). Jusqu’où iront-ils ? Ils vont même jusqu’à louer des
utérus… Si ça c’est pas la fin…
Ah oui, je les entends : « franchouillard ! »,
populiste ! Bientôt Barrès et Maurras… A qui la faute ? Le refus de
se reconnaître, d’exister nécessite un pilote, un exemple et des valeurs. Elle
est où la communauté des humains ? Je ne parle même pas de la communauté
nationale sinon ce serait la guerre avec d’autres identiques. Retour à la case
Moyen Age : chacun sur son territoire. Repli stratégique massif. On en
vient ? On y retourne ! S’il le faut, dans trois ou quatre siècles on
refera le chemin inverse. Quand quelqu’un de digne nous y invitera ou d’hyper
violent nous y contraindra. Pour le moment, c’est « Terminus, tout le monde descend ! », retour dans
vos cases, vos grottes.
Tout peut bien se produire, arriver, plus rien ne nous
étonne. La preuve on ne suit plus le rythme parce qu’on le refuse. La
Grèce ? Peuh ! Le nouvel axe Vintimille-Paris-Calais ?
Bof ! D’ailleurs, personne n’a remarqué que pendant qu’on parle des
migrants à terre, on ne parle plus de ceux qui sont en mer. Et pourtant, ça ne
s’arrête pas. Combien qui meurent chaque jour en mer ? Chut ! Alors,
tu penses, Lulu, l’Afrique et le reste du monde, la Chine et la Russie… des
quasi comètes dans notre quotidien. C’est juste vivre Coco, qu’il faut ! Rien
que vivre et ça se passe au jour le jour. Tiens, ça va être les vacances.
Certes plus celles qu’on a connues avec fiesta et sans souci. Aujourd’hui,
c’est chez Mémé ou les cousins bienvenus qui vivent en Province, à la campagne,
et juste quinze jours. Puisqu’il le faut, on vivra comme ça désormais. Oui, ça
ressemble furieusement à avant 36. C’est dire où le progrès nous a mené. C’est
d’ailleurs dans les mêmes conditions, européanisées avant l’heure, que ça a
pété… C’est rien, on signera un traité, à Versailles ou ailleurs et tout
recommencera. On purge et on recommence. Avec les mêmes ? Ben oui !
Ah…
Patrice C.
(*) Le précédent était du
8 janvier courant.
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