La quoi... la fête de quoi... la fête de la Musique obligée


On l’attend depuis des mois. On la rêve, on l’espère comme le Messie...

On la fête gentiment toute l’année jusqu’à son acmé : la fête à Jack Lang… euh, pardon, la fête de la Musique (avé la majuscule, peuchère).

Singulière distraction bien plus prenante que toute une année sur les bancs de l’église du quartier, chacun ira de sa petite sortie du 21 en quête de… « faites du brUUUIIIIIIIItttt »…

Certes !... « faites du bruit », « c’est que du bonheur » et autres phrases qu’on entend en permanence, de ces phrases pas simplement agaçantes mais insupportables chez les animateurs radiophoniques, télévisuels (souvent, ce sont les mêmes), les sportifs victorieux, les noceurs des fins de nuit d’ivresse quand ils ne savent plus s’ils se sont satisfaits seuls ou à deux au fond de la cuvette, les supporters-fans du PSG… bref, tout ce qui compte de nos jours susceptibles d’attirer à eux la lumière d’un jour de télé.

Revenons à la fête de la Musique.

Celle-là est obligatoire. La fête, la fête, la fête... c'est la fête.

Festivité paillettes, fête païenne, saborder « du bon son » (autre formule à l’emporte-langue) à jouer du flutiau dans les rues, le 21 juin, célèbre l’été, le solstice, le parfum, le soleil, les maillots de bain, les chemises à fleurs, la chair tatouée… Horreur ! Dieu n’aime décidément pas ses créatures de tous sexes.

Imaginez un peu les fêtards d’un soir, prétexte à déambuler dans des rues qui finiront plus sales que d’habitude… Paris-la-Polluée sera Paris-poubelle. Les professionnels du disque et les radios de d’jeun’s s’en remettront à des farfadets et pubards pour profiter d’une initiative initialement bon enfant qui est devenue une vaste foire commerciale.

La musique est fêtée en permanence. Il faut du son partout. Sur les quais de gare, dans les rues à Noël et sa foire commerciale, dans les magasins, dans les toilettes des aires d’autoroute… fête permanente, permanence de l’infinie tristesse de la modernité incapable de se satisfaire de soi-même rempli de méditation avec les 21 grammes de son cœur.

LSR

 

 

 

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