Surf & grimpette, pour un individualisme intelligent en politique
Dans le tunnel.
Sur la vague, le surfeur recherche
le tube, le tunnel, la coulée filante la plus effilée pour se hisser au-dessus
des eaux en la glissant de peu. Cet art sportif n’est pas donné à tout le
monde. Hormis les images très impressionnantes, il n’est pas anodin que dans le
milieu du surf on y retrouve un esprit proche de celui des grimpeurs, des
montagnards voire des randonneurs de l’extrême. Il y a une esthétique de la
découverte dans l’activité physique assurée par un travail de la tête, et ce
déplacement coulé sur des surfaces qui sont rarement la terre ferme.
En politique française, c’est une répétitive
quête du tunnel… mais à l’intérieur de la vague, dans le ronron des amuses bouches
pour tenter de ne plus décliner, ne plus couler et rameuter à soi l’électeur
égaré.
A gauche, des surfeurs de l’extrême
n’en finissent pas d’espérer le tube
du siècle, la grande vague à l’enseigne de la quête risible de Brice à Nice (rendu populaire par l’acteur Jean Dujardin,
comme tout le monde le sait). Et là, on en reste rond comme deux flans :
la VIe République serait la panacée, la solution ultime. Et pourquoi pas une
monarchie socialiste, une dictature démocrate, un césarisme populaire ? On
ne sait pas. La lune vieillie de la VIe République est une antienne espérée
depuis la « gauche socialiste »
de Lienemann, Mélenchon et Dray, tendance éphémère du PS qui courut au milieu
de la décennie 90. A droite, l’appel au sauveur suprême, tantôt Michel Noir et
Philippe Léotard, plus tous les quadras de 1985-1990, tantôt Edouard Balladur,
tantôt Sarkozy, tantôt Juppé… nous disposons là d’une grimpette
sempiternellement vouée à s’abimer en vis et dévissages dans le grès. C’est dur
et ça détruit la paroi quand, pendant ce temps, les paroissiens fuient après avoir
fournis des sous il y a un an pour sauver la maison. Pour le reste du tableau
de chasse, le PCF n’est pas grand-chose sinon un pur appoint groupusculaire du
PS, les Verts européens, un appoint du vide vicié et... eh bien nous passerons
par lassitude pour ne pas évoquer la myriade de groupes, clans, groupuscules,
ligues, partis et chapelles.
Qu’est-ce qui soulèverait les foules,
et qui ? Quelles sont les espérances concrètes dont peuvent s’emparer nos
concitoyens pour retisser le drapeau tricolore de sa vocation initiale ?
Qui peut devenir la Catherine Destivelle ou le Patrick Edlinger de la grimpe
politique ? Qui peut devenir la Pauline Ado du surf de l’espoir politique ?
Poser la question remue les méninges et draine assurément la seule réponse qui
vaille : soi-même uni à tous !
LSR
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