La jeunesse dorée est rebelle et cultive une vacance de cohérence
« Vacances, on oublie tout » ?
Ambiance exaltée du néo-rebelle parisien, XI° arr. (LSR) |
La
compagnie des hommes s’estompe plus sûrement à l’abri des forêts qu’au bar des pseudo-insoumis.
En tout rebelle autoproclamé se cache désormais, on le sait, un reliquat humain
de communicant garni comme on le dirait d’un filet rempli à ras bord sur le
marché de Neuilly. Aussi, avoir raison gardée en toutes les occasions est-il le
plus sûr moyen de mettre de la distance entre les postures des uns et les
cartes de visite des autres. Etre
rebelle est devenu tellement connoté (et
convenu), par une manière d’instrumentalisation, pour faire carrière, que
j’en suis revenu à mon tour d’une certaine écoute fascinée, me gardant bien d’y
voir maintenant un éclair de liberté chez lui.
Nous croisons tous de ces créatures, hommes ou femmes s’affirmant bien plus libres et libérés que nous autres, pauvres ploucs désurbanisés. Mais oui, entendez-les, il suffit de craindre un peu les menstrues pavoisons à l’unisson pour se voir éjecté de la « bonne société » des assis entre soi. Plouc je fus, plouc je serai toujours pour eux et porteur de cette breloque.
Nous croisons tous de ces créatures, hommes ou femmes s’affirmant bien plus libres et libérés que nous autres, pauvres ploucs désurbanisés. Mais oui, entendez-les, il suffit de craindre un peu les menstrues pavoisons à l’unisson pour se voir éjecté de la « bonne société » des assis entre soi. Plouc je fus, plouc je serai toujours pour eux et porteur de cette breloque.
Ces
bien-pensants de la rébellion analgésique nous jettent leur mutinerie permanente
à coup de dragées de connivence avec une construction de soi superficielle, ou encore
une volonté de représentation sur un mode esthétique : l’attitude à la coule
dans l’existence, le tatouage détonnant, le look
libéré (moulé du bassin, pour les garçons,
décolleté exagéré pour les filles), les paroles et énoncés libertins sans
omettre la défense des droits individuels, comme dans les manuels.
facebookage d'une jeune cadre dynamique (LSR) |
Guy
me causait ainsi de deux créatures emblématiques. L’une, étudiante en droit,
aime à s’habiller « court, élégant et
sexy », annonce-t-elle pour sublimer sa garde-robe personnelle entre
un cours et une beugle. Autrement dit plus prosaïquement : une pipe. Pour parfaire le tout, la brunette excelle à
proclamer à qui veut l’écouter d’une seule oreille (laissant reposer de la sorte le cerveau de l'auditeur), avec beaucoup de miel
dans la glotte, qu’elle aime avoir deux amants, « l’un pour le faire jouir, l’autre pour profiter de lui et le faire
souffrir, hi, hi, hi… parce que je suis une femme moderne ». Cette
maxime de vie, que dis-je, reprenant les propos de Guy, c’est davantage une
règle pour elle aussi importante que sa familiarité pour la composition du 17. En effet, elle a
une prédilection pour les mâles en milieu littéraire, surtout les écrivaillons
clochardisés de la bourgeoisie, tout en s’emmourachant comme de bien entendu pour
de successifs « écrivains homos réacs » comme Renaud Camus, son héros, toujours selon son jugement.
Guy me l’affirme, ces invertis ne sont jamais dupes. Ils la regardent en souriant vu qu’elle fait semblant de les lire en répétant des platitudes à la Nabilla pour bac+4. Pour la bonne bouche, si je puis dire, Guy me la présente aussi comme une satanée arriviste très jalouse de ses petites camarades de fac. Au point de tout tenter pour séduire le professeur dont elle vante « le soin de soi, l’harmonie entre la couleur de la cravate et les chaussettes ». A quoi tout tient, n’est-il pas ? Eh oui, ne faut-il pas songer à construire son avenir à partir de 25 ans ? Vieux comme le monde, le cucul est un excellent procédé pour ce faire.
Quant à la seconde créature, plus intelligente mais « sans culture » de son propre aveu, à la fois mesurée dans la représentation sociale et assez sauvage dans le privé, elle dit exercer ses talents dans les milieux SM. Dès qu’elle a confiance en un groupe amical, la beuverie soft aidant, elle aime à cultiver une image précise de nymphette la meilleure de sa promotion d’école. Elle adore encanailler l’auditoire en affirmant qu’arrivée à Paris, elle s’est prostituée dans ledit milieu interlope SM chic, parfois pour des sommes rondelettes qui feraient pâlir le moindre intermittent de TF1 et que, de temps en temps, pour « rester en forme dans les pratiques et fuir la dépression », elle assure accomplir une passe ou deux. Guy m’a fait remarquer que l’apparence demeure trompeuse. Derrière ses gros sabots, la précieuse a comme ambition de réussir coûte que coûte, et surtout utiliser les stratagèmes de sa classe : se marier avec un homme plus âgé, installé et assez riche pour exaucer ses passions diversifiées dont la plus avouable reste la défense de sa propre cause. Il a connu un prototype similaire parmi ses amis mâles.
Guy me l’affirme, ces invertis ne sont jamais dupes. Ils la regardent en souriant vu qu’elle fait semblant de les lire en répétant des platitudes à la Nabilla pour bac+4. Pour la bonne bouche, si je puis dire, Guy me la présente aussi comme une satanée arriviste très jalouse de ses petites camarades de fac. Au point de tout tenter pour séduire le professeur dont elle vante « le soin de soi, l’harmonie entre la couleur de la cravate et les chaussettes ». A quoi tout tient, n’est-il pas ? Eh oui, ne faut-il pas songer à construire son avenir à partir de 25 ans ? Vieux comme le monde, le cucul est un excellent procédé pour ce faire.
Quant à la seconde créature, plus intelligente mais « sans culture » de son propre aveu, à la fois mesurée dans la représentation sociale et assez sauvage dans le privé, elle dit exercer ses talents dans les milieux SM. Dès qu’elle a confiance en un groupe amical, la beuverie soft aidant, elle aime à cultiver une image précise de nymphette la meilleure de sa promotion d’école. Elle adore encanailler l’auditoire en affirmant qu’arrivée à Paris, elle s’est prostituée dans ledit milieu interlope SM chic, parfois pour des sommes rondelettes qui feraient pâlir le moindre intermittent de TF1 et que, de temps en temps, pour « rester en forme dans les pratiques et fuir la dépression », elle assure accomplir une passe ou deux. Guy m’a fait remarquer que l’apparence demeure trompeuse. Derrière ses gros sabots, la précieuse a comme ambition de réussir coûte que coûte, et surtout utiliser les stratagèmes de sa classe : se marier avec un homme plus âgé, installé et assez riche pour exaucer ses passions diversifiées dont la plus avouable reste la défense de sa propre cause. Il a connu un prototype similaire parmi ses amis mâles.
Victoire des néo-rebelles, 6 mai 2012, Bastille (LSR) |
C’est
qu’avec eux, il faut le répéter chaque fois que nécessaire, si l’on critique
même très légèrement l’Europe, ou l’extinction des frontières par Schengen, l’irréductible
imbécilité des politiques économiques, la fin de la protection sociale à la
française, ou l’utilisation de la main d’œuvre étrangère pour dompter tous
les salariés, ou encore l’ineptie olfactive des thématiques anticapitalistes, très
vite on se trouvera qualifiés de « fascistes ».
Bref, nous avons là tout un monde, tout un nouveau monde, pour reprendre
leur recherche d’éclectisme tonitruant (n’était-ce
pas aussi le titre d’une tendance interne au PS ?). Bien évidemment, chez
eux, cela va autant de soi qu’affirmer qu’un Château-Lafitte est meilleur que
le coca, bien qu’ils n’en refusent pas le mélange « en boîte avec du whiskas », ils discutent âprement « entre potes » de la possibilité d’une
VIe République et du comment militer pour, tout en travaillant dans le libéral, et
en administrant « le week-end et les
vacances avec des potes un gîte éco-citoyen en Bretagne à zéro déchet ».
Je
ne sais pas vous, moi je me sens largué par ce monde nouveau voulu par une
génération aux dents plus acérées que celle des apôtres à morale de fausses
factures que sont les socialistes et umpistes
alternativement au pouvoir depuis 2007 -ou plutôt qui se partagent à peine
discrètement ensemble la cogestion de la triple décadence : morale, politique et
économique.
J’en
suis venu à ne plus me mêler de ce qui ne me regarde plus. Eloge de la fuite
chère à Laborit, en quelque sorte. Pour l’heure, un bon conseil mes amis serpentins, dès qu’un rebelle autoproclamé se
présente à vous :
fuyez !
fuyez !
Esthétisation du travailleur, ou le trompe l'œil philistin (LSR) |
Les
vacances, on ne peut l’oublier, ce sont les abandons définitifs de quelques
cohérences entre culture du pays où l’on naît et vit et pratiques
existentielles dans la conduite des affaires collectives. En somme, et pour ne
pas conclure sur le sujet, toute la recherche libérale des Lumières, à savoir
la construction d’une possible harmonie entre conceptions personnelles,
conceptions politiques (au sens de vie en
faveur du bien commun), jeu social et morale intime est définitivement
restée à la plage sous le pavé du giscardisme intellectuel contemporain balancé
dans nos gueules d’ange.
LSR
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