Une militante CGT insipide qui rattrape toujours les indociles
Proposition
d’action.
Quelle triste situation, quelle société désespérément
oublieuse des principes a minima juridico-républicains sous l’ère du macronisme !
Nous vivons une très sale époque sociale-historique !
Les temps maudits arriveraient-ils à grand pas ?
Ton
idée de vendredi, Zaël, de te prendre des tartes seule en tête de cortège ne me
plaît guère en raison des dangers de blessures, des risques réelles pour ta
santé.
En
effet, la police n’est plus guère « républicaine » de nos
jours ; elle frappe parce qu’elle a peur ; elle frappe parce qu’elle
n’est plus formée et demeure mal dotée. « Services publiques »,
qu’ils disaient !
Pire,
la police des renseignements infiltre la CGT, laquelle est si heureuse de
délivrer des informations contre tous les « ennemis intérieurs ».
Les bureaucrates de Melun et Paris n’ont rien d’autre à fiche. Ils sont payés
pour…
Les
ennemis intérieurs,
qui sont-ils ? Assurément, ce sont tous les critiques, les besogneux de l’indépendance,
les rétifs à la bureaucratie hautement rétributrice des fonctionnaires du
syndicalisme. Tout le syndicalisme, vu qu’ils ont d’un seul appareil accepté la
loi sur la Représentativité de 2008… pour éliminer au principal SUD et CFT-FO.
Petite querelle de
chapelle, donc !
Nada.
Notre
monde social-historique bouge aussi vite qu’un ordre d’achat entre Singapour et
Paris, via NY et la City.
En
fait, ton idée, Zaël, m’effraie à l’endroit de ton intégrité physique, mais
révèle, ô combien, la souffrance en France, ta souffrance dans l’exercice
de ton métier (je dirais : ta souffrance est exemplaire de ce que bien
d’autres subissent. Il faut la révéler, la publiciser le plus possible). L’un
des plus beaux qui soit, ce métier est le cœur du service de l’éducation qui
fut conçu comme le bien (immatériel) de la vertu publique (Rousseau) et a
figuré dans les principales injonctions du Tiers lors des Cahiers de doléances
pour les Etats généraux de 1789.
Triste
réalité.
En
arriver à songer à se prendre des coups, Zaël, est signe de mauvais temps pour
nos propres libertés publiques, pour nos propres libertés privées, voire
intimes, dans l’exercice de nos professions.
Triste
encore et surtout pour les organisations syndicales qui n’ont d’autre mission
qu’instituer le lien congénital avec les pouvoirs publics.
En
arriver là, Z., démontre s’il en était encore besoin toute l’inanité
intellectuelle, toute l’annihilation concrète (et concertée au sommet de
l’administration centrale) des femmes et hommes qui font l’Education ex-nationale
du fait de ce qu’est devenu au fil de l’eau cette administration privée comme
service public soumis à la lex mercatoria [mais encore : comme mise
à sac par les ministres successifs et des cadres souvent dressés aux canons du management
privé].
Hostile
aux violences physiques, je suis en revanche un adepte de la prose directe.
Sa
meilleure forme serait le libelle, c’est-à-dire un recto-verso sur deux colonnes,
écrit avec élégance en relatant non les faits (ils se trouveront dans
l’accroche, la conclusion et le renvoi à des textes annexes) mais la situation
dans un contexte de répression larvée contre une syndicaliste qui… fait juste
son métier avec conscience.
La
forme du libelle, par sa tournure de fond intrinsèque, prend acte in situ
et s’adresse à la population dans son ensemble.
Le
libelle permet aussi, en partant de ton cas (anonymisé), de montrer par
l’exemple ce que d’autres enseignants vivent hic & nunc au travers
des contre-réformes de l’EN fixées depuis des années et celles en cours.
Le
tout s’exprimera dans le style : aucun catalogue de revendications, aucun
sentimentalisme ni corporatisme, seule la grandeur de la lutte et l’appel à la
prise de conscience du lecteur du libelle seront les arcanes du sens du texte.
J’ai
le sens du texte en & dans la tête. Je le sens, j’en ai déjà les couleurs.
Je l’écrirai à la main après que j’aurai les détails, les faits.
Bien
évidemment, le libelle sera accompagné de textes annexes que j’évoquerai
ci-dessous, dont surtout un entretien (je vais dire) « clef en main »
de Z..
Cet
entretien doit lui aussi être fixé en un recto-verso comprenant
questions/réponses de Z., photographie et un ou deux encadrés comportant :
le point syndical, le témoignage court d’un collègue de Z. si possible. Il n’a
pas vocation à être diffusé dans la rue. Ce serait une erreur tactique. Il doit
être ou pas repris dans la presse, lu par nos camarades et autres
syndicalistes.
Les
autres textes sont des communiqués et courriers spécifiques ; je les
évoque ci-dessous.
Je
suis bien entendu volontaire pour le côté rédactionnel des différents textes, à
la fois au fond et formes.
Quelle action suggère Raoul ?
Le
dilemme stratégique d’être partout & nulle part à la fois n’intéresse pas
notre suggestion présente ici.
En
réalité, pour une efficacité qui tienne compte de notre « localisme »,
il faut occuper de manière simultanée plusieurs lieux et espaces et nous
montrer insaisissables : il convient de susciter la stupeur publique, de
provoquer l’avertissement d’incendie, c’est-à-dire heurter les consciences
tranquilles du bourgeois et des assis permanents du Gâtinois.
Un
tel libelle diffusé en simultané créera la surprise. Il troublera en sus la
quiétude des institutions.
Initiative
commando (de nature gentille) par excellence, elle ne manquera pas de
surprendre les décideurs et managers de nos contrées et d’ailleurs.
Cette
initiative n’obère nullement les éventuelles formes plus traditionnelles de la
CGT que sont les rassemblements et la prise de parole durant ceux-là. Ces deux
formules doivent être distinctes dans un premier temps, la première comme point
d’appui d’actions putatives ultérieures.
Une
réunion publique peut être envisagée, avec les associations et syndicats des
environs de Fontainebleau. Je laisse ce point pour le moment.
F.
est une vitrine, ne l’oublions jamais. Quand les prolétaires et les bourgeois
toussent à F. et environs [et cela depuis la grande toux du 18 octobre 1752 quand
Rousseau présenta à la Cour de Louis XV son « Devin du village »,
puis en 1782, 1788, 1832, 1845, 1941, 1947, 1967, 1986 et l’an dernier la
manif’ de rue des hospitaliers], Paris en est fort vite informée. Eux
savent que la Ville-impériale est un poumon de ce qui peut advenir.
Comment lutter par libelle ? Être insaisissables
& partout.
Je
l’ai évoqué plus haut, il nous faut investir plusieurs espaces de manière
simultanée et sur deux plans : en premier lieu, il faut une présence
physique dans trois lieux au même moment (1) et, en second lieu, occuper
un espace virtuel au même instant (2) par une économie de force
humaine et de moyens (3, en guise de résumé).
1°) Une présence
physique.
Au même instant,
il est nécessaire de diffuser le libelle :
Ø devant le Lycée
François Couperin (moyen humain : trois personnes),
Ø sur le Marché de F.
(moyen humain minimal : cinq personnes aux stations stratégiques
suivantes : à côté du Conseil des prud’hommes ; face à la galerie,
près du Carrefour Market ; pénétrante du côté des vendeurs de livres et
fripes, à côté du petit café/terrasse),
Ø une personne à la
permanence de VL dépose le libelle et un courrier d’accompagnement spécifique à
notre député ;
Ø une personne à la
Mairie de F. dépose le libelle et un courrier d’accompagnement au Cabinet du
Maire.
Le nombre
d’exemplaires n’est pas le plus important. Une quarantaine suffit à Couperin,
et je dirais qu’une double centaine sur le Marché reste un chiffre suffisant
pour que cela fasse causer dans les travées.
Le meilleur
jour est assurément le vendredi, entre 9h30 et 10h30 maximum. Parmi
les personnes diffusant sur le Marché, l’un prendra deux-trois photographies
d’un des nôtres (de dos ou de profil avec du champ) tendant le libelle qu’il
envoie le plus rapidement possible à la cellule communication instantanée.
Il conviendrait
fort utilement qu’un camarade juge prud’homal de F. tracte le libelle avec
nous. Un représentant de l’institution, mine de rien, et donc connu des belles
gens de la Ville-impériale, cela aussi permet de faire sensation et de faire
causer dans les chaumières.
2°) Une
occupation de l’espace virtuelle, avec une cellule com’ prête.
Un communiqué de
presse succinct (pas plus de 1800 signes) accompagne le libelle. Il propose le
contact de Luc (CGT Educ). Le communiqué propose en outre l’entretien
écrit avec Z.. Il est diffusé pas plus de dix minutes après le début des
opérations tractages. Le mieux est qu’une cellule de com’ soit devant les
outils techniques adéquates.
Tout doit être
déjà brouillonné dans des méls qui n’ont qu’à attendre l’envoi de la
photographie mentionnée plus haut. Les méls sont en copies ouvertes aux
organes suivants : La République de X, Le Parisien (X et
rédaction nationale, pages éduc’ + sociales), Le Figaro (pages éduc’), Le
Point (idem), L’Obs (idem), Le Monde (idem),
etc.
Une dépêche AFP
doit être expédiée.
NOTA : le
vendredi est un jour parfait pour les rédactions, notamment La Rép..
Un envoi par mél
du seul libelle accompagné d’un communiqué bref (pas plus de 180 signes) en
direction de Radio Z, D, etc.
Un envoi spécifique
à nos camarades du SNJ-CGT du Groupe VAVA de F..
Un envoi par mél
en copies ouvertes à tous les camarades du bouse-land, de la FERC,
de l’URIF du libelle avec un courrier syndical d’information et de solidarité, comprenant
des photographies de l’action en cours + entretien Elsa. Envoi identique aux
organes de presse de la CGT (NVO, Ensemble, etc.)
Un billet d’infos,
une brève donc, sur Twitter et Facebook avec photos (et autres
que je ne connais pas) à tous les contacts + sur les comptes des villes
environnantes, des associations, etc., avec lien sur la possibilité de
télécharger des photos, le libelle. L’entretien attendra le lundi ou mardi
suivant.
Un envoi par mél en
copies ouvertes du libelle comprenant un courrier spécifique CGT vers
autres syndicats à tous les autres syndicats de Patrick-land et de
l’Académie ; il est indispensable de mettre en copies cachées des
camarades et des contacts personnels de ces autres syndicats.
Bien entendu, je
dispose de tous les contacts précis des organes évoqués plus haut et un
savoir-faire de la dépêche AFP et des contacts là-bas.
3°) En résumé.
Ø L’action nécessite
les
moyens humains suivants : 11 à 15 personnes à F. // 2 ou 3 devant
un ou deux ordinateurs et smartphones.
Ø L’action doit être
un éclair de 45 minutes : le temps de diffuser au même instant le
libelle sur quatre sites bellifontains : Couperin, Marché, Mairie,
permanence de VL.
Ø L’action nécessite
les moyens matériels suivants par les textes :
1.
Un
libelle 2 col., 8.500 signes max., impr. recto-verso, belle police,
bonne lisibilité (Bauhaus 93 en 10 ou Britannica en 12) papier à l’ancienne,
coloré chair avec dégradés pour titrailles, accroche et renseignements. Tirage
à déterminer selon les finances de l’UD.
2.
Un
entretien Z. + photo + encadré(s).
3.
Un
communiqué presse écrite (méls prêts à partir à heure H).
4.
Un
communiqué presse parlée (idem).
5.
La
dépêche AFP (mél prêt à partir à heure H).
6.
Un
courrier destiné à nos camarades (les bureaucrates de Melun, FERC, URIF,
Académie + nos amis CGT hors de ces structures…).
7.
Un
communiqué appel à solidarité et communiqué à nos camarades CGT autres
(Services publics) + autres syndicats (FSU, SGEN-CFDT, CGT-FO, SUD…).
8.
Les
courriers spécifiques FV & VL.
9.
Les
billets et brèves pour FB & twitter (idem).
Telle
est la base de causerie que je vous livre, Mes Chers Zaël & Cyrius.
Faites-en
ce que vous voulez.
En
tout cas, il me semble que c’est ainsi, de nos jours, que l’on peut par ici
faire bouger les lignes. Il n’est plus permis, tant au plan moral qu’au plan
politique, que nous laissions passer de telles atteintes.
Il
nous faut sortir du bois, de nos prés carrés, de nos jeux de rôle convenus.
Il
faut publiciser les actes. C’est une question de survie humaine. Ita est :
qu’on se le dise, chaque fois qu’un seul des nôtres subit, c’est tous et tout
le monde, même les non-syndiqués, même les adversaires des syndiqués qui en
paient le prix cher.
Et
ce prix-là se perçoit dans les temps maudits qui viennent très sûrement.
Les
actions « tradis », bien entendu, sont elles aussi
intéressantes. Elles ne sont cependant pas suffisantes de nos jours. Elles sont
trop attendues et tellement convenues (conventionnelles / je le sais, je radote)
qu’elles n’intéressent pas grand-monde dans un temps où chaque fait chasse
l’autre à la vitesse du macronisme et sa start up nation.
Agir
en insaisissables,
près des collègues et des élèves (Couperin), auprès de la population (un
Marché), deux édiles et la presse en montrant l’action par textes/photos, le
tout de manière concertée en un temps court et précis, voilà comment faire
causer, faire bouger les lignes, épousseter les choses sous le tapis, en faire
causer dans la presse.
Par
ailleurs, disons-le : la presse ne bouge jamais autant que lorsqu’on la
met en concurrence (destinataires multiples), car le premier à sortir l’info ou
la brève, même locale…, est le plus heureux de ses ouailles.
Ceci
n’est qu’un premier jet, vous l’aurez compris. Des ajouts et une adaptation de
la stratégie peuvent surgir à l’aune d’un premier commando de trois personnes
convaincues du moyen et de la stratégie, qu’ils proposeront aux autres
camarades une fois qu’ils sont fixés sur l’essentiel.
Partant
de là, les actions peuvent évoluer en plus grand.
Pour
sûr, ce type d’action peut aussi être pensé pour un pompier. Là, le Marché de N.
est plus approprié, plus la commune de la Chapelle, les envois aux Conseil
départemental, etc.
Vous
me pardonnez les imperfections de la suggestion et les fautes et coquilles.
Avec
les sincères sentiments fraternels de Raoul
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