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Affichage des articles du novembre, 2014

Sarko II : le retour

Le feuilleton continue. Dans notre vie quotidienne, désormais, nous n’aurions qu’un conseil à délivrer à l’ensemble de la profession du divertissement télédiffusé : «  Messieurs, Mesdames, laissez tomber vos scenarii si exquises soient-elles, laissez la vie politique française animer toutes les semaines la lucarne à sommeil !  » ( bien qu’il faille reconnaître que cette « vie » là a d’ores et déjà été scénarisée en « prime » ces derniers temps ). Reconnaissons-le, les Français ont grand besoin de divertissements, de jeux, de paradis artificiels. Leurs élus qui pensent et agissent pour eux l’ont compris. «  Faites du pays un vaste champ de foire et brisons-là les différends . ». Tous unis ! Chaque semaine, nous avons un scandale, une «  affaire  », une «  carte postale  » de com’ pour l’un, une petite phrase pour l’autre, un président mouillé, un ex de retour, des seconds couteaux pour alimenter le film, un débat scabreux ou un colis piégé posé dans son propre camp…  

"Je m'insurge" (à propos de Luchini / Céline), par Patrice

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La valse des étiquettes politiques. Je m'insurge, lorsque je lis dans Marianne des déclarations de Fabrice Luchini qui tendent à le classer à droite parmi les nouvelles tribus politiques, au prétexte qu'il est célinien et qu'on lui impute une pseudo-maladie politique due à la fréquentation de l'œuvre de Louis-Ferdinand Céline. Je tiens et j'estime Fabrice Luchini pour ce qu'il est, c'est-à-dire un artiste, et qu'il s'exprime en son nom lorsqu'il n'est pas en représentation ne regarde que lui, sauf à prouver une action politique nauséabonde ( des preuves ). D'autre part, revenir sur les procès puants faits à Céline au prétexte - avéré - qu'il ait fait preuve d'antisémitisme et que le reste de son œuvre soit donc marquée au fer rouge et dénigrée par le fait qu'il ait exprimé des idées personnelles qui étaient et restent inadmissibles — encore faut-il les replacer dans le contexte de l'époque —, c'est oub

La société éclatée au présent, par Patrice

Décalage sociologique. J'aimerais comprendre comment il peut y avoir un tel décalage sociétal parmi la population d'une même société, et surtout comment il peut être aussi ( et me semble-t-il ) de plus en plus visible. Comment réussir à continuer de vivre ensemble lorsque des symptômes flagrants de divergence émergent parmi une population ? Comment, avec des signes extérieurs aussi évidents de non pénétration d'une couche de la population par l'autre, continuer à se considérer comme proches et identiques ? Comment faire pour que cette différence de plus en plus évidente ne devienne pas insupportable aux premiers qui se refusent à développer un complexe de supériorité et aux seconds à se sentir diminués vis-à-vis des premiers, ce qui génère une haine douce, rentrée mais réciproque. Des signes extérieurs de différence ne trompent pas aux yeux de ceux qui s'intéressent à leurs semblables alors que ceux-ci ne se soucient pas de telles questions. Commen

Le barbare de l'autre, par Patrice

Barbare, vous avez dit barbare. Un nouveau missile sémantique est en train de vivre la plus belle période de son apogée. Il s'agit de barbare. Manuel Valls s'en est tartiné quelques tranches lundi devant les télévisions à propos du dernier méfait du groupe Daech ce week-end. Quelque soit l'étymologie du mot et son histoire, il faut remarquer sa forte connotation culturelle. En fait, on est toujours le barbare d'un autre, jusqu'à ce qu'on s'amende. D'où qu'il vienne, qui qu'il soit, le barbare est l'étranger, l'intrus, celui qui inquiète par sa différence. Il faut qu'il amorce rapidement sa rédemption sinon, ça n'ira pas dans sa nouvelle vie. Il se présente comme différent et donc est potentiellement le méchant. Indéfini, chez l'homme, ça ne peut pas exister. Il faut être conforme, standard. Le simple fait de ne pas parler la même langue est hautement suspect et déjà taxé de barbarisme. Bien sûr, les b

Sarko II, schlak !, par Patrice

Relents historiques. Les meetings de Sarkozy me font invariablement penser à ces scènes dans des films historiques en costumes, genre " Le Bossu ", ou " Les Quatre mousquetaires ". Bien sûr, je, tu, il(s), elle(s) n'y étions pas puisqu'il s'agit d'Histoire. De la grande Histoire, et cette impression de déjà vu, je la dois au cinéma " en costume ". Ça me fait d'autant plus plaisir que cela me rajeunit, et c'est toujours bon à prendre. D'autre part, le côté méphistophélique et hors les costumes, je trouve que c'est parfaitement raccord avec le temps, les gens et les circonstances. Je me revois assistant à la projection de ces turpitudes historiques et apprenant quelque chose sur notre histoire commune. Ah, le duc de Guise… Ah, la Saint Barthélémy… Les embrouilles au sujet du collier de la reine ( les ferrets de la reine… ). Quels bons souvenirs, quelle jouissance ! Hors les performances sportives de Jean Marais, cette

En partant de l'Etat, selon Carré de Malberg, par Patrice

Quelques remarques à propos de la théorie de l’Etat de Carré de Malberg. Je me penche sur la connaissance de Carré de Malberg et j'en tire l'idée ( la mienne ) que la puissance tutélaire de l'Etat serait la panacée à la direction de la nation ( encore que je sois très réservé sur cette notion qui prête à interprétation ). Malheureusement, il s'agit-là d'un nouveau Léviathan autonome et hors de contrôle. Au vu et au su de ce qu'est l'Etat aujourd'hui, on ne peut accréditer cette idée de puissance souveraine totale… Deux raisons qui font que la ( relative ) tranquillité dans laquelle on se trouverait serait potentiellement dangereuse sur le plan du pouvoir. A partir du moment où l'on délègue le pouvoir total, l'Etat devient dangereux, sauf à ce qu'il soit une réalisation pure. L'Etat étant souverain ne peut être soumis à une volonté supérieure à la sienne. Ce pourrait être à la fois une tranquillité et une sécurité au niveau d

Soi et les autres dans le temps social, par Patrice C.

De la dégénérescence en milieu social surchargé. L'exacerbation profonde que l'on peut éprouver pour ses semblables est directement liée aux situations sociétales dans lesquelles on se trouve mis en contact. L'existence potentielle d'incompatibilités ou de sentiments de rejet ne peut pas être décrétée subjectivement. Ils doivent être concrets, matérialisés. Ils peuvent souvent se révéler de façon opportuniste et sont aidés par des circonstances occasionnelles et/ou inattendues, ce qui augmente encore la dégoutation car la révélation spontanée et inattendue est plus choquante encore. Il est impossible de définir par anticipation ce que recouvre et comment se concrétise cette dégoutation. Elle nécessite aussi d'être précisée. Qu'appelle-t-on dégoutation ? Ce que l'on ne supporte pas et qui ne répond pas à des critères de comportement d'abord, car cela est lié à la façon d'être et de se comporter et ne se révèle qu'à certaines occasions

11-Novembre, par Patrice

Vol du souvenir. Il est quand même incroyable que l'on fasse l'amalgame entre le début de la Première Guerre et sa fin. On profite, de façon éhontée, et on se demande à quelles fins, du fait que nous sommes en 2014, soit cent ans après le début de cette guerre et du 11 novembre, qui a marqué sa fin il y a un siècle, pour faire le panachage des deux dates et prétendre se souvenir ! On n’a pas attendu cette année 2014 pour ça. Pour quelle raison assimile-t-on le centenaire d'une entrée en guerre, dont on sait ce qu'elle fût, avec l'opportunité d'une date qui en marqua la fin ? Quel rapport y a-t-il entre ce 11 novembre 2014 qui n'est rien d'autre que la date anniversaire de l'Armistice de 1918, et la date d'entrée en guerre qui eut lieu au mois d'août 1914 ? Que l'on se souvienne et que l'on respecte la fin de cette boucherie chaque année est tout à fait bien. Mais pourquoi faudrait-il que cela corresponde à un sou

Fiscalement vôtre, l'art aujourd'hui !, par Patrice

De l'art privé partout. Je ne résiste pas au plaisir de rebondir sur un papier de Guy Konopnicki paru dans Marianne . Rarement je me suis autant marré et ai apprécié une telle prose. Perfide et acide, certes, elle l'est. Il faut dire que le sujet, qui a dû l'interpeller, lui aussi, à de quoi séduire. S'agissant d'abord de la remise du prix Nobel de littérature attribué à Patrick Modiano, fusse même à la surprise générale et cela n'est pas important, ces prix-là concernant rarement les auteurs très populaires, c'est-à-dire de hall de gare. Le plus chatoyant de l'affaire s'est produit quelque temps après l'annonce, lorsque l'on a demandé à Madame la ministre de la Culture ce qu'elle en pensait et qu'elle a eu le courage ( ou l'effronterie ) d'avouer qu'elle n'avait jamais lu Modiano. Ça jette un froid ! En soi, si cela est cocasse, c'est surtout révélateur de la situation de la culture en Fran

Fleur et sel de scandales inusables, par Patrice

Quelle époque épique(*). Pour s'y retrouver, il est nécessaire, de temps en temps, de faire le point. Par les temps qui courent, on a un peu l'impression de tourner en rond tant les sujets se suivent et se ressemblent. Au moins, on n'a pas à se faire de souci quant à la profondeur des choses. On sait que ça ne peut être ni fatiguant ni astreignant. Les recherches éventuelles se résument au quotidien, pas à l'Histoire qu'elle soit politique ou culturelle. Aucun ordre ou plan n'est nécessaire pour en épiloguer, contrairement à ce que continuent de prétendre les personnes encore imprégnées de leurs études et qui se rassurent de voir s'étaler des thèses plus que des idées et des explications plus que des exemples ayant déjà vécus. La resucée doit avoir bon goût du côté des facultés. Feuilleton du week-end et pas seulement, l'" affaire Jouyet " vs Fillon, vs Le Monde . Alors qu'il y a un match de foot que l'on veut dantesq

Violence létale de l'Etat, par Patrice

L'Etat déclare l'état de violence légale. L'émoi et la sollicitude que provoque la mort d'un jeune homme lors d'une manifestation d'opposition à un projet d'aménagement rural est parfaitement légitime. D'abord de la part de ses camarades proches de lui dans ladite manifestation, ensuite dans l'ensemble de la population tant la mort de cette façon ( personne et motif ) et dans ces conditions-là est insupportable. Il s'en faut d'un sujet vaste, car il touche autant les origines de l'affaire que son triste épilogue. On ne peut effectivement pas concevoir qu'en 2014 on puisse mourir en exerçant son droit légitime à s'exprimer. Les lois et l'évolution humaine de la société nous ont fait ranger des souvenirs du même type, dont le dernier remonte à trente ans, parmi les affres de notre histoire. Peut-on encore imaginer pareille horreur ? Il en va, là aussi, de notre évolution en tant que société. Régie qu'elle est p

Le reste du monde sur nous, demain ! par Patrice

Spectacle garanti. Je ne suis pas masochiste ( non, non ! ) mais je dois dire qu'on n'a que ce qu'on mérite et qu'on est payé de retour, et ce n'est qu'un début, de toutes les saloperies qu'on a pu commettre. Comment s'étonner alors qu'on vienne, aujourd'hui, nous égorger, nous et nos semblables. On ne les entend pas encore dans nos campagnes, mais ça viendra. Une bande de dingues est arrivée à saturation de notre présence, de notre suffisance, de notre prétention et on lui a fait croire, eux qui n'attendaient que ça, car ils n'ont rien d'autre dans leur vie, qu'ils devaient et pouvaient se venger et qu'on leur en tiendrait compte dans un autre monde. Et ils marchent ! Bien sûr que leur existence est vide et que ce vide est sans fond, c'est nous qui l'avons creusé ! On a méprisé la moitié du monde, cantonnée à être ponctionnée, mise en esclavage, ridiculisée, cela a duré des siècles… Vous vous étonne

Un "système" en camaïeu, par Patrice

Demandez le programme ! Le " système " qui conduit à la déliquescence, à l'effritement et finalement à la disparition de la société en tant que structure sociale collective, participative et collectivement responsable, n'existe plus. Des décennies que les gens sont absents, inexistants socialement et collectivement parlant. Le " système " n'a pas de nom donc il n'existe pas. Il n'est pas identifié comme tel. C'est quelque chose d'informe que l'on nomme ainsi par défaut. Il s'agit en fait d'un ensemble d'abandons, d'absences, de désertions. Ce fut une société, c'est devenu un système inerte, une masse visqueuse, un ectoplasme, un zombie de ce que l'on appelait ( avant ) une société. Il procure un rejet, un écœurement, un dégoût. Certains l'entretiennent par facilité, par complicité, par calcul. Ils ne représentent plus qu'eux-mêmes mais se gardent bien de le laisser voir car ils en vivent. Comme la

Vers la déliquescence du "système", par Patrice

A tombeau ouvert. Le fameux " système ", ce n'est pas une machine infernale mise en branle par on ne sait trop qui et au profit d'on ne sait trop quoi. Le système , c'est la vie d'aujourd'hui. C'est un ensemble de choses qui font qu’on tourne le dos au savoir, à l'expérience, au vécu et qui poursuit un chemin aveugle. Bien sûr que d'aucuns en tirent profit ! Comment cela serait-il possible autrement ? Qui ne tire pas profit de quelque chose, de quelqu'un ? Il ne s'agit plus de système au sens politique du terme. C'est un ensemble de choses actées, admises comme étant la vie maintenant. On y participe tous, et nous sommes tous des gourous de nos propres tendances, pas des émules de l'ENA, de Science Po, de HEC, de Dauphine ou autres antres à profilages, à identités, si pratiques et si dérisoires mais qui, de fait, ne changent rien. Nous contribuons tous à maintenir cette machinerie sur des rails qui s'enfoncent