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Affichage des articles du novembre, 2013

Cinéma et société, par Patrice C.

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Franchouille vs beaufitude   Ils sont sympas les gens de Marianne . Je les aime bien. Ils écrivent bien et ils sont impertinents. Dans leur dernier numéro, ils nous proposent une image de couverture qui vient de faire le tour de l'actualité à l'occasion de la mort de Georges Lautner et qui représente Lino Ventura dans un des ces rôles cultes que le cinéma et les Français aimaient tant dans les années 60-70. Il s'agit bien sûr de parodies, loin du sérieux de Melville qui officiait dans la même rubrique. Cette catégorie était une soupape de sécurité à la noirceur du propos d'origine. L'humour reprenait ses droits à exister sur grand écran, sans fausse honte aucune. Je crois qu'on aimait plus les acteurs que le scénario. Il y avait une complicité, une affection avec tous ces représentants de la France de tous les jours. Une époque où l'on pouvait s'imaginer croiser Ventura ou Michel Constantin sur les passages piétons ( et ça m'est arrivé

Perspective chômeuse selon F. Hollande, par Patrice C.

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De la progression de la courbe plate… François Hollande, confronté à sa propre prédiction de la baisse de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année, se trouve acculé à une inversion rebelle de celle-ci et invente la courbe plate pour se sortir d'une situation qui était déjà suffisamment ubuesque. Il lui sera, tout comme à moi, certainement agréable d'apprendre - en se rendant sur Internet - que la dite courbe plate concerne surtout et avant tout la courbe des températures des femmes en période d'ovulation, donc propice à la reproduction. La surprise est de taille !  source : le Figaro , 26 déc. 2013... et nous n'évoquons pas les radiés, les non-inscrits, les statistiques traficotées . J'imaginais, benoîtement, une théorie géométricale absconse ou obscure de derrière les fagots, mais non ! C'est tout à la fois simple et médicalement prouvé et sa chère et tendre aurait pu, s'il l'avait consultée, lui expliquer sa méprise en

Prostitution (vers un Code du travail ad hoc ?), par Patrice C.

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Du travail pour les putes. Faut-il aller jusqu'à accorder crédit aux personnels politiques, tous bords confondus, lorsqu'ils prétendent défendre les intérêts des femmes prostituées ? Peut-on encore les croire sur leur bonne mine ? Peut-on considérer qu'ils aient une raison valable de s'exprimer, aussi subitement, sur une sujet qu'ils savent sans réelle solution ? Les exemples cités ( Suède ou Allemagne ) sont-ils soudainement devenus le nouvel eldorado de leur souci ? Cette nouvelle " guerre " moralisatrice n'a-t-elle que le souci bienveillant de dire le bien tel que nouvellement défini pour se donner bonne conscience ? Depuis quand les politiques se mêlent-ils de morale ? Leur moralisation n'est que le nom qui sert de couverture à une nouvelle répression. Je n'ai pas encore entendu parler de protection physique, le contraire étant juste supposé aux fins d'accréditer une mission qui relevait jusqu'à maintenant aux tenants de

le Serpent rouge questionne le travail

Industrialisation & «  valeurs  » républicaines, vivifier le vide   La presse vit une crise industrielle comme la finance s’est industrialisée dans l’avant-crise aux Etats-Unis des subprimes . La culture est devenue «  industrie culturelle  », T.W. Adorno le démontrait déjà en son temps dans ses analyses. Dès que l’industrie devient la méthode de production, les salaires et émoluments trahissent l’honnête travailleur qui n’est plus porté qu’à regarder le néant sous ses précédentes ardeurs professionnelles. Quelles étaient-elles ? La foi en le métier, l’amour du travail rondement mené, la volonté de s’améliorer, de créer, de rendre un produit de qualité, renseigné ou façonné dans les règles de l’art. Sous-payés, déconsidérés par des objectifs justement industriels, démontant la saine volonté industrieuse d’antan, les travailleurs n’aspirent qu’à remplir un compte bancaire sans prendre le temps d’aimer ce qu’ils font. Cette précarité engendrée par le rapport salaire/productivi

Politique (retrouvailles publiques de deux Corréziens), par Patrice C.

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Bon sentiment Il a gros cœur, François Hollande. C'est une vertu et une qualité rare chez les politiques et elle mérite tout le respect et une part d'admiration. Face à Jacques Chirac, une démonstration réelle d'affection est pour le moins étonnante de la part de Hollande compte tenu de la différence politique qui les a séparée. Je n'y vois pas là de compassion et bien évidemment pas de pitié. Juste le respect d'un homme pour un autre. La fonction est peut-être à l'origine du lien, la Corrèze serait un lien filial qui paraît un peu ténu. Le face à face voulu et demandé par François Hollande peut paraître ambigu, mais le cœur a sa raison que la raison ignore ( Blaise Pascal ) et on ne peut pas, dans la France d'aujourd'hui, et dans le contexte troublé de la politique et des événements récents, tenir rigueur à un président en exercice d'avoir quelque élan du cœur vis-à-vis d'un autre homme qui a lui aussi tenu les rênes du pays et qui

Euphorie sportive, par Patrice C.

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Un   Le douzième dealer d'opium du peuple (dixit OP) Moment de bonheur La soirée d'hier mardi a au moins tenu une promesse qu'on nous avait vendue à l'avance : celle du bonheur collectif retrouvé, tant il est vrai qu'il n'y a rien de tel qu'un moment de communion nationale dûment homologué autour d'un événement sportif . C'est donc devant un exploit en devenir et tout à fait éventuel que la France était conviée et ce bonheur hypothétique se trouvait sur une pelouse sise au Stade de France. Les aventures de l'équipe nationale de foot ayant été sujettes à caution de par leurs résultats antérieurs, la tension partageait le pays en deux clans, les optimistes et les pessimistes, le tout entaché quelquefois du mépris dû à des sportifs érigés en représentants de la morosité nationale . Le sport statufié en faiseur de miracle ou en récepteur d'un trop plein de déception venue d'une autre planète — la politique — jo

Social (ambiance délétère), par Patrice C.

Ambiance délétère   Regardé l'émission de Taddéi lundi soir. Belle unanimité politique pour constater que le pays manque de dialogue, de cap et d'ensemble. Sans blague ? A mon avis, on s'enferme dans des communautarismes taillés sur mesure. Tout le monde y trouve le sien et n'en sort plus. Les impôts ne sont que la partie visible de l'iceberg. Celle qu'il n'est pas nécessaire d'expliquer, celle qui se voit et ça suffit comme balise, point de repère et de convergences faciles. En fait cela n'est qu'un prétexte. On sait bien qu'on paie des impôts, c'est pas nouveau. Par contre, c'est contre social de la part du PS et en plus c'est fait très hypocritement. Ayrault avoue que la pression fiscale continuera en fait jusqu'en 2017 et sur les mêmes bases, alors qu'il argumente, depuis un an, qu'il n'y aura plus d'impôt supplémentaire. En fait des taxes en plus... Belle sémantique ! La confiance est d'autan

Diplomatie, par Patrice C.

Voyage, voyage... Le voyage de Hollande en Israël se présente sous l'aspect des conventions diplomatiques anesthésiantes. "Déjà qu'ils m'ont fait du chantage pour que je parle au parlement et pas à l'université, vous ne voudriez pas que j'aille ma balader en ville, comme Chirac !" On se demande d'ailleurs ce que Hollande peut aller faire en Israël. Parler du problème de l'uranium enrichi de l'Iran ? Pourquoi ne pas aller à Téhéran ? La rencontre de septembre, à New York, entre Rohani et Hollande a servi à quoi ? Sauf à se transformer en pèlerin de la paix au Moyen Orient et convaincre les Israéliens de se tenir à carreau avec leur crainte de guerre et de mettre sous le boisseau leur sempiternelle angoisse de leur destruction par Téhéran dont on sait qu’elle n’est plus programmée au risque sinon d’être eux-mêmes le catalyseur de la catastrophe. Se rendre en Israël cinq ans après Sarkozy, cela relève de la visite de courtoisie. Par

Politique (foot-taxe, reculade), par Patrice C.

De la reculade comme politique Pouce, pitié, grâce ! On n’en peut plus ! On va sauter en marche. Après les 75 % sur la fortune, l’écotaxe et bien d’autres ( le dénombre serait trop macabre ), voici les 75 % du football qui sont reportés. Mais où vit-on, qui sommes-nous devenus, où allons-nous ? Peillon peut encore dormir tranquille tant que les syndicats et associations ne pousseront pas plus fort. Tiendra-t-il jusqu’à la fin du mois ? Le jour d’une rencontre de foot paraît-il primordiale et dont Le Parisien nous dresse le tableau des incidences gravissimes en cas d’échec, nous pouvons, déjà avant le match, être inquiets. Puisque tout fout le camp, pourquoi pas l’aventure mondiale du foot français ? La confiance ? Mais en qui, en quoi ? Y-a-t-il lieu d’avoir encore de l’espoir ? Tout le monde aux abris ou sous la couette ! Ne plus rien faire, ne plus rien croire. Elle est belle l’époque ! Les vieux vivent sur leur passé, les jeunes marchent vers un mur. «  Et l’

Quai d'Orsay, par Patrice C.

La flamboyance de de Villepin Après la BD, le film. Il ne fait pas de doute que les auteurs premiers ont été repris et " améliorés " par les seconds en remettant une couche. Le film nous permet de pénétrer l'univers, pas si clos que cela, de la vie de ministère. Ses avatars, ses compromis, ses approximations et la recherche effrénée de la solution qui doit finalement s'imposer. Doutait-on de la vie professionnelle de ses éminences politiques extraie du contexte commun ? Avait-on imaginé, osé croire, que " là-dessous " devait exister des hommes et des femmes faits de chair et d'os et juste différenciés par le fait qu'ils étaient perchés à un sommet de l'Etat ? Certes le rendu filmographie force le trait mégalo maniaque, mais le rôle-titre, admirablement interprété par Thierry Lhermitte avec ses envolées et sa flamboyance, ne prête pas à confusion. Il s'agit à la fois de la vie quotidienne probable dans une fonction d'Etat et de l

La religion dans le Code du travail

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Conflits en hausse dans les entreprises pour cause de prosélytisme religieux   Entre les huées sur les Champs-Elysées par-ci, les banderilles racialistes par-là, la presse s’est peu préoccupée d’un projet d’avis présenté hier au Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’une des discrètes institutions de la République au sujet, par excellence de cogitations, des liens sournois entre religion et liberté en droit social Bien que le phénomène religieux ne soit pas «  massif  », il engendre tout de même des «  difficultés associées à l’expression religieuse en entreprise  » de plus en plus courante, nous apprend, à notre stupeur feinte, le CESE. Dans un pays perdu quant à ses repères et valeurs républicaines, la communauté nationale a tôt fait de se métamorphoser dans les grimaces du communautarisme mal assumées par l’Etat, dont le plus courant et pernicieux comme un staphylocoque : le religieux . Ici, il ne s’agit pas d’un communautarisme à l’anglo-saxonne où

Politique au ralenti de la Ve République, par Patrice C.

Le Léviathan endormi La bronca qui accable aujourd'hui François Hollande n'a d'autres origines que le désespoir de ne pas voir le pouvoir incarné par son président. Il ne faut pas aller " chercher midi à quatorze heures ". La fonction présidentielle est le pivot de la société républicaine sous la Constitution promulguée le 4 octobre 1958, malgré ses maintes révisions. Elle est l'indicateur de stabilité réclamée et nécessaire au peuple pour situer la puissance de l'Etat, donc l'assurance que celui-ci peut apporter au pays. D'un côté le pouvoir, de l'autre les résultats. Au milieu, l'homme pivot, image tutélaire et régalienne. C'est lui qui matérialise l'équilibre. Dès lors qu'il est entraîné d'un côté ou de l'autre de la balance, il est ou discrédité ou accablé. L'espoir que les Français ont placé, bon gré mal gré, en François Hollande n'est que le résultat a minima d'un besoin et d'un espoir m

2014 vs. 1918, par Patrice C.

2014 vs. 1918, eh bien la guerre !   Je trouve très étonnant que le 11 novembre on commémore la fin de la Première Guerre mondiale , ce qui est tout à fait normal, alors qu'en même temps on lance les préparatifs pour commémorer l'entrée dans la même guerre avec des festivités prévues pour 2014. Adosser une entrée en guerre ( et quelle !) à son armistice, c'est un raccourci qui fait abstraction de l'entre deux et fait prendre des vessies pour des lanternes. 14, c'est la guerre, 18, c'est la paix. Donc 2014 sera la commémoration de l'entrée en guerre. Soit recueillement, respect et tristesse avant l'orage . On ne prévoit pas, quand on est en politique, une année de tristesse à ses mandants, sauf masochisme avéré. Cette pseudo commémoration sera donc festive dans le respect… 2014, Fête de la guerre … tel est le ressenti. Surtout par opposition à 1918, fin de ladite guerre, ce qui devrait logiquement reporter les commémorations à 2018. A-

Ségolène Royal, pythie décomplexée

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Le bouge politique à gauche n’en finit pas de blanchir sous le harnais   Il ne manquait plus qu’elle… L’ex challenger tout de blanc vêtue de notre Nico Sarkozy ( ou Nico Ier, tellement son retour est probable ) en 2007, si prompte à faire de la parole politique un buzz de com’ po’ permanent depuis sa «  bravitude  », nous en remet une couche après l’autre. Virginale fantaisie… Lisons. Royal se pointe devant les caméras de Canal plus et s’enjôle pour estimer que les " Bonnets rouges " signent une " révolte citoyenne ", un mouvement qu'elle juge réconfortant même s'il recèle " beaucoup de souffrances " : " C'est une révolte citoyenne, une demande de compréhension de l'état du pays et de la façon dont on s'en sort ", nous dit la béate de Poitou-Charentes. Pour elle, les gros bonnets expriment une demande de sens. Bien. De sens politique ? De sens historique ? De sens, de sens, de sens… Nous ne le saurons pa

Fusillés de 14-18, par Patrice C.

Fusillés de 1914-1918   740 fusillés et seuls 40 réhabilités. Les chiffres n'ont pas besoin d'être suspects pour être terribles. Enlisés dans une guerre où, une fois de plus, nous n'avions rien à faire, l'aide due aux amis ayant des limites, surtout s'agissant d’agresseurs qui et compte tenu de l'époque n'avaient rien de terroristes. On reparlera d'une autre façon de la Seconde Guerre mondiale menée par des fanatiques. La pression du début du conflit, auquelle la France n'était pas plus préparée que pour la suivante, a amené les décideurs militaires essentiellement à faire preuve de leur valeur, croyaient-ils, dans la conduite d'une guerre et des hommes qui n'ont pas tardé à se demander ce qu'ils venaient faire là. Des séries de 30.000 morts, telle que celle décidée par Nivelle, se sont multipliées allant à l'encontre même du bon sens le plus élémentaire, tout cela parce qu’être militaire " c'est ça !" et q