En janvier 2019, je combattais pour Annie LR en en payant le prix avec quelques bureaucrates...sans regret






« (…) La CGT est désormais passée, avec ce document censé « former » ses militants responsables, à la charge ouverte, absolument inqualifiable. J’ai naturellement l’intention d’interroger Philippe Martinez, ancien militant et responsable CGT de Renault, sur les raisons de cet affront anonyme, et de mettre au défi la direction de la Confédération de trouver une déclaration ou un écrit de ma part qui ait pu donner lieu à cette accusation infamante. Je remercie par avance tous mes correspondants de diffuser au maximum cette adresse de protestation. J’ai besoin de leur soutien contre une initiative qui s’inscrit dans une entreprise de destruction et de criminalisation de la gauche, la vraie, et de l’histoire scientifique et indépendante des financements des puissants, français ou étrangers ».
Annie Lacroix-Riz


Mes Chers & bons camarades,

Entre 1900 et 1904, une célèbre « affaire des fiches » (menée dans les Armées) a profondément déshonoré le personnel politique de la IIIe République.

Ladite affaire ne fut pas sans conséquences sur la guerre impérialiste de grande échelle qui s’ensuivit et que je qualifie avec d’autres de « Premier repartage du monde » (dans un sens, vous me le pardonnerez, assez léniniste quant au vocabulaire notionnel. Je précise que depuis 1986-1992, nous en sommes au déroulé du Quatrième repartage du monde avec ses phases diverses, soit actuellement en plein avant-guerre dans la putative résolution des contradictions matérielles et dans les rivalités entre puissances, oligarchies et consortiums).

Aujourd’hui, il existerait des « fiches » à la CGT ?! Je n’ose y croire. Elles circulent pourtant. Elles forment et prétendent enseigner en deux feuillets qui est fasciste, monarchiste, néo-conservateur et qui ne l’est pas, qui est « rouge-brun » et qui ne l’est pas, qui est « conspirationniste » et qui ne l’est pas, etc. Pas croyable, on en est là !!!

Après avoir lu la « Fiche n°17 sur l’extrême-droite et les médias », je découvre qu’« on » balance depuis Montreuil de l’à peu près, de l’allusif, des informations de seconde main, de l’amalgame à s’en faire éclater la rétine. Bref, un secteur de la Confédération ose faire paraître une curée publique en forme de procès contre notre camarade le Professeur Annie Lacroix-Riz, historienne marxiste et communiste qui le revendique et l’assume.

La « Fiche n°17 sur l’extrême-droite » de la CGT ne nous ridiculise pas : elle est une marque indélébile d’infamie dans un contexte politique de remise en cause généralisé mené en interne contre des camarades sincères.

La « Fiche n°17 sur l’extrême-droite » de la CGT ne nous ridiculise pas : elle est une honte. A l’instar d’une autre institution, l’Armée en 1900, cette Fiche n°17 fige historiquement notre déshonneur à nous tous collectivement, dans une période sociale-historique de guerre qui vient.

Des fiches à la CGT ? Je me pince, je ne suis pas le seul.

Pourtant, ce matin, à mon réveil précoce, je découvre avec effarement que la presse internet spécialisée dans les informations juridiques et sociales (Tripalio, Dalloz, etc.) commencent à grandement évoquer cette perversion des faits qui ont cours dans notre Confédération, citant ladite fiche probablement initiée par la conjugaison d’un groupuscule organisé mais éclectique de salariés et de permanents de la CGT, les uns occupés au renforcement de leur secte généralement syndiquée parmi les structures adeptes des luttes intersectionnelles et parfois « indigènes », les autres obnubilés par la propagande européïste. Mais cette fois, ils sévissent de concert en diffusant la Fiche n°17.

Bûcheron de formation, mais avant tout prolétaire qui sait ce qu’avoir faim de vérité (de celle que nous passons « en contrebande », selon le joli mot de Maximilien Robespierre) et d’engagement pour « La Sociale » au détriment du souci de carrière, ayant donc choisi la CGT de lutte de classe contre classe du Sud Seine & Marne il y a bien longtemps, je ne saurai accepter ce fichage mené à grande et petite échelle, le dénonce et le dénoncerai avec d’autres, tant dans ses formes que dans cet état de l’esprit de fichage abâtardissant l’intelligence commune de tout adhérent à la CGT.

Commençons.

Prolétaire, ma CGT est d’abord celle des Verriers du 77. Fils et filles des Verriers souvent morts jeunes, la silice sera toujours dans nos neurones une fois nos chairs refroidies. Le ver se rassasiera des grains que nous portons. La Chair quitte les os, dit le sage Hiram Abi dans Le Livre des rois (confer aussi le Deutéronome, 32 : 15-18), quand le roi Salomon [d’Israël] ajoute : « La Chair quitte les os et rien ne les désunit ».

La « Fiche n°17 sur l’extrême-droite » de la CGT ne nous ridiculise pas : elle est une tache dont le sens caché recherche l’objectif sériel de désunir. Mais personne ne désunira personne dorénavant. Par une chaîne d’union entre nos aïeux en CGT morts et nos batailles d’idées, ils nous ont transmis la sueur et le risque de dire et écrire.

Continuons.

Ma CGT est la liberté du dire & du faire. Ma CGT est le penser et la recherche de la construction de la société autonome, une Confédération prompte à forger un outil syndical qui construit pas à pas « une société d’hommes libres » (les fameux mots du Secrétaire de la Fédération des Bourses du travail Fernand Pelloutier, IN : son Adresse du 12 décembre 1899) à la fois très à cheval sur l’indépendance totale entre partis et syndicats, mais encore fondée sur des travaux scientifiques émancipateurs et qualifiés, menés notamment par nos camarades des syndicats de la recherche publique.

Car les fiches, à petite ou grande échelle, au-delà de la Fiche n°17, sont une insulte à la recherche et, osons le mot : au genre humain libre de lire qui il entend, humanité à laquelle nous aspirons.

Ni plus, ni moins, c’est tout l’esprit de fichage, à l’instar de quelques activités de procurature internes, que nous voulons conspuer et bannir de la CGT. Nous le savons, cet état d’esprit est étayé par des poncifs et aberrations passionnelles. Surtout par la bêtise inculte la plus crasse, à croire que l’Education nationale n’existe pas dans la jungle !

Reste encore que cet esprit de fiche, comme l’amour du procès en interne, s’hypostasie toujours sur des dossiers montés pour servir des causes surtout partisanes contre une orientation de lutte de classe et utile aux seuls gestionnaires réunis dans des cliques amoureuses de l’Europe et ses prébendes au sein de notre Bourse nationale du travail. En octobre, un tel « esprit » a été bien virulent au sein de la CGT-Force ouvrière, n’est-il pas !?

Quel est le moteur fonctionnel… que dis-je, quelle est l’heuristique qui propulse ce goût irénique de la fiche, cet esprit de fichage mené au sein de la CGT ?

Peut-être résulte-t-elle du prurit cultuel envers la figure du « procès des blouses blanches » qui n’aurait point encore disparu dans nos rangs. Tel un souvenir concret mis en culture dans les éprouvettes de l’activité de quelque élite (le permanent montreuillois nourrit un drôle de hobby), en somme le cador dépendant de la gamelle de son maître, cherche-t-il à justifier de rutilants émoluments à défaut de co-organiser les revendications fondées sur la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs ?

Brisons-là toute naïveté. Surtout quand vous lirez sur pièces : le texte du Professeur Annie Lacroix-Riz cité en lien, les liens hypertextes, ladite fiche, etc.

Un fait luit, telle la luciole ricanant sur notre peur de l’obscurité alors que le grillon ignore les leçons de Toulon. Cette Fiche n°17 nous conjure, aux côtés des soucis procurateurs d’avant Dijon, à tirer un très sérieux signal d’alarme. Ne nous préparent-ils pas quelques « camarades » despotes à former les escouades des pogroms de demain ?

Peut-être ces fiches participent-elles à former « intellectuellement » (sic !) les gardiens des miradors de camps dans lesquels de sincères prolétaires feront demain les graines d’enfermés ? Vous le savez, de ces camarades proscrits quelquefois à raison de leurs luttes de naguère contre l’entrée à la CES (pour ne fâcher personne avec de récents procès d’ici et d’ailleurs) en grande ou en petite situation (dans la vie syndicale, et bien entendu selon les prétextes faisant le larron) :
{didascalie possible et dialogue entre le plouc du Sept-Sept que je suis,
si bas du front, et un Supérieur Inconnu.
NDLA : rien à voir avec l’évocation de la célèbre revue des canailles surréalistes
adeptes d’Evola, Schmitt et consorts}

« - La ligne, camarade, la ligne… Tu oublies la ligne!

- Oh, oui, mon bon maître, la ligne, LA ligne, je sais, je ne dois jamais oublier ça.

Après trois petits gratouillis dans la nuque, en pensant très-très fort aux étoiles posées sur un fond bleu virginal, le plouc du Gâtinais boisé persiste dans ses doutes.

- Mais au fait, mon bon maître-camarade, quelle ligne depuis des années ? Je ne comprends plus rien des orientations triennales. Ne l’oublie pas, mon bon maître-camarade, contrairement à toi, depuis ta divine rue de Paris sise au 263, je ne sais ni lire, ni écrire, je ne fais qu’épeler. Ecoute-moi, mon bon maître : je n’ai ni la science de tes hauts mandats, ni la connaissance de tes hauts grades, encore moins l’aptitude à adoucir ma langue râpeuse à l’aide de l’exquis miel cévenol pour parfumer mes mots d’ordre et ma parole donnée.

- Décidément, camarade, tu l’fais exprès ou quoi ? On s’passerait bien de glandus dans les syndicats, hein ! Moi, j’ai l’esprit de responsabilité, moi ! Toute la sainte journée, j’ai des responsabilités dans l’orga. Je consulte, je débats, je téléphone, je faxe, je colloque, j’ai des courriers à écrire, des budgets à surveiller, des camarades à accompagner, des stocks de merguez à assurer pour les manifs. J’ai des réunions à n’en plus finir. Tu ne le sais pas, mais toutes ces réunions, c’est pour toi qu’on les fait, hein ! Un syndicat sans militant, ‘taing peuchère, ça serait l’idéal/

- Béni sois-tu mon bon maître. Je n’ai pas tes hautes analyses et l’appétence pour la réunionnite. Tu sais… euh, non, qu’importe mon bon camarade-maître, la ligne je suivrai… toujours à tes ordres je serai ! ».

Proscrits, nous sommes précisément ce que ne seront jamais des traîne-savates à la Maupassant, avec leur teint gris et le nez rougi, rédigeant à coups de petits poings onanistes des fiches profuses d’amalgames ou de contre-vérités scientifiques, ou instrumentalisant de pseudo-procès, dont celui mené aujourd’hui contre le Professeur Annie Lacroix-Riz.

Nous, les proscrits, nous sommes « les douteux » de notre propre organisation syndicale, « des révoltés de toutes les heures, des hommes vraiment sans dieu, sans maître et sans patrie, les ennemis irréconciliables de tout despotisme, moral ou matériel, individuel ou collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures (y compris celle du prolétariat) et les amants passionnés de la culture de soi-même (…) » (F. Pelloutier, loc. cit. plus haut).

Honte aux ficheurs !

Désormais, au lendemain du centenaire du lâche assassinat de Rosa Luxembourg, les sites d’actualité sociale (je le répète) nous brisent d’effroi.

Je vous laisse juge de ce qu’écrit le professeur Annie Lacroix-Riz avec le lien ci-dessous et les extraits pour vous donner l’eau à la bouche. En septembre dernier, lors d’une journée d’étude dans ma faculté de Droit, je déjeunais à ses côtés et celle du Doyen Charvin (ancien Doyen de la faculté de Droit de Nice, ancien conseiller général PCF, communiste assumé et aujourd’hui avocat pour des dossiers internationaux) et nous devisions sur justement les « lignes » politiques. Le soir, avec quelques-uns au Soufflot, la conversation avec Annie Lacroix-Riz a repris. Durant deux heures, nous avons conversé sur l’histoire de la CGT passée et présente, sur la FSU, sur l’époque si dangereuse d’avant-guerre que nous vivons ici, en France, avec l’innocente complicité de quelques hiérarques qui font des fiches, avec leur esprit de caserne qui encombre les appareils, avec le sel acidulé de leur esprit de sérieux dans des clans qui fichent des claques à nos engagements pour la liberté et la justice. Voire, remettre le monde sur pied, le travailleur maître de son destin, l’abolition de la propriété privée, la défense du Bien commun contre la prévarication. Eh oui, les sérieux, les plantons de la caserne sont ceux qui nous fichent comme « idéalistes », « pas raisonnables » de dire « à bas le capitalisme » (mais non, camarade, on ne peut plus commu-niquer ainsi de nos jours…).


Vous le savez, si je vous écris, c’est que vous êtes plus que des camarades.
Pire, je vous aime collectivement et pris individuellement.
Parce que c’est toi,
pour ce que tu es & pour qui tu es.

Ainsi, toi qui me reçois, qui me lis présentement, je te sais d’ores et déjà sensible à ces lectures qui éclaireront nos réflexions communes… afin d’empêcher la guerre qui vient.

Annie Lacroix-Riz est l’honneur de la recherche et de l’enseignement.

La « ficher », je radote, est une honte ! Je lui ai évidemment personnellement écrit pour lui souhaiter que Monsieur notre Secrétaire général éclaire le sens de cette Fiche n°17, pour lui révéler le sens idoine de cette mienne missive que vous lisez présentement, pour lui affirmer enfin que les nains qui osent l’assimiler à l’extrême-droite auront des comptes à rendre dans les colloques et revues.

Pour la peine, je vous mets un mien vieux texte paru sur de vrais dangers en milieu philosophico-littéraire (et éditorial) qui montre que la fiche ne remplacera jamais, ô grand jamais l’étude et les enseignements délivrés à la sueur des heures passées à dépouiller des archives et les lectures. D’ailleurs, l’un de ceux que je cite dans ce papier, eh eh eh, c’est un ancien cador de la Ferc, passé avec élèves, bagages et syndiqués à l’Action française (je n’en dirais pas plus, sauf oralement, cela va de soi). En effet, bien que ce modeste article soit daté et qu’il fut élogieusement critiqué à l’époque dans Les Lettres françaises et La Quinzaine Littéraire, j’en ris encore, il me valut l’obligation de prononcer une longue allocution lors du Colloque international René Daumal en 2008 protégé de deux miens compères soldats afin d’éviter les attaques en traître (par derrière, leur seule nature, y compris pour saper nos syndicats) si caractéristiques de ces nervis du courant surréaliste/LCR/NPA qui en voulaient à ma toute petite pomme… si j’en crois mes récents déboires, ils ont passé le relai avec la complicité de quelques « camarades » devenus des paresseux du mandat, oublieux de lire de temps en temps, de s’informer sur la réalité des thèses défendues par certains briseurs de notre CGT : j’ai dit le courant « indigènes de la République » et les adeptes des réunions « genrées, racisées, intersectionnels »… le NPA et son entrisme dans toutes les strates de la « gauche », quoi !

Bien fraternellement,
O



Extraits :



 


« (…) La littérature qui me qualifie de « rouge brune », à l’exemple de la « fiche n° 17 » de la CGT, est toujours caractérisée par l’amalgame entre, d’une part, la droite et l’extrême droite, et, d’autre part, la vraie « gauche », c’est-à-dire celle qui se bat pour la suppression du capitalisme, but officiel initial, à ma connaissance, de la CGT, longtemps maintenu. La fraction « européiste » de la Confédération ne supporte plus la gauche qui récuse l’orientation de la Confédération européenne des syndicats, à laquelle elle appartient depuis l’ère Thibault. Elle juge aussi intolérable la mise en cause de l’orientation « occidentale », adhésion à l’OTAN incluse, qui viole pareillement toutes les traditions de lutte et d’analyse de la CGT-CGTU.
(…)
Je ne cache pas cependant ma sidération et mon indignation de ce que la direction de la CGT, Confédération au service de laquelle j’ai encore récemment, contre les insupportables prétentions des héritiers de Louis Renault (2011-2014), mis mon travail d’historienne, ait eu l’audace de me classer à l’extrême droite. Témoignent de ce travail au service de la science historique et du mouvement ouvrier les articles http://www.historiographie.info/renaultcharst.pdf


(sans oublier Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, 816 p., où Renault occupe une place notable, et les luttes ouvrières un chapitre entier, le 10).

La CGT, dont j’ai été membre précoce de l’Institut d’histoire sociale, m’en a chassée sans tambours ni trompettes, à la fin des années 1990, dans la discrétion nécessaire à l’arrivée, prévue en vue d’adhésion imminente à la Confédération européenne des syndicats, de Bernard Thibault : non pas parce qu’elle me trouvait « brune », mais parce qu’elle me trouvait beaucoup trop « rouge ». Sollicitant avec succès d’autres historiens plus conformes à ses nouvelles conceptions de l’histoire socio-économique (et qui apprécient légitimement de se voir reconnus et honorés par les représentants les plus éminents de la classe ouvrière et des salariés de France), elle m’a systématiquement effacée, dans des conditions qui seraient comiques si elles n’étaient honteuses, de ses bibliographies et de ses colloques : notamment, en 2013, d’un colloque sur Croizat, pour lequel elle a invité des historiens dont aucun n’avait jamais travaillé sur Croizat, un des personnages importants de ma thèse sur la CGT, scandale étendu à Michel Étiévent, auquel j’ai réagi, en vain (texte joint sur la réplique piteuse de l’IHS à propos de ce seul dernier, sans réponse à ma propre protestation). adresse aux adhérents – croizat – 17-09-2013 ».




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