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Affichage des articles du 2014

Les bobo-beaufs de luxe et un commentaire sur Le Serpent, par Isabelle

«  Tiens ma pensée actuelle  », par Isabelle de Choisy, fidèle lectrice. [un petit message personnel que nous prenons plaisir à livrer ici-bas sans vergogne]. Je viens de lire vos billets sur Le Serpent et j'aime bien lire vos vérités, vos raisonnements, vos évidences.... ! Car vos exemples fourmillent autour de nous. Souvent. Un malaise, une barrière entre les autres et nous, des discussions, des comparaisons. Comme on dit, on se sent décalés , des parisiens pour une majorité, mais pas que… des cadres supérieurs pour moi au boulot d'ailleurs, toujours surprenants. Peu vivent en banlieue à cause de l'ambiance parisienne... la population qui n'est pas la même, les commerces de proximité, les bars pour boire un coup tous les soirs , les pubs, les sorties nocturnes , voici les arguments donnés par mon directeur adjoint à la culture, 40 ans Breton, tout à fait sympathique néanmoins.   Ma directrice, elle, ancienne parisienne ( et de Montpellier ) très sympa éga

Le bobo de France, un jouisseur dans la guerre

La bourgeoisie-bohème et l’esprit de Munich aujourd’hui . Il est un terme qui se pratique à toutes les sauces des conversations intimes ou discussions publiques, et qui est un peu pénible à l’oreille mais porteur de significations aussi diverses qu’il est employé par tout à chacun : j’ai dit bobo(s) . Abréviation de «  bourgeois et bohème  », bobo veut caractériser un pendant de ce que Philippe Muray a appelé l’ homo festivus qui n’est rien d’autre qu’un homo faber s’étant désintégré dans le souci de tout rendre joyeux au plan personnel et collectif afin de ne se poser aucune question de manière sérieuse. Surtout pas les questions qui fâchent. Les questions politiques simples : l’au-delà de la démocratie formelle, le devenir de la famille, qu’est-ce que l’Etat, Dieu, la guerre, le travail, la protection sociale, l’orthographe… Pour lui, il faut jouir de tout, de rien, ne penser qu'à soi et, surtout, surtout, s'enthousiasmer de tout et de rien et en cultiver autour d

Le malheur selon France Info, par Patrice

Les malheurs de fin d'année. La situation est quasi désespérée dans la montée de l'Alpe d'Huez. Les véhicules sont les uns derrière les autres. Les conducteurs s'affairent dans la précipitation pour mettre les chaînes sur les pneus. Du jamais vu ! La température est tombée ce qui, par ailleurs, annonce une bonne neige pour les pistes. Les gens vivent l'enfer ! C'est l'hiver ! Des conditions hivernales que l'on n'attendait guère plus pour les vacances scolaires de Noël. L'apocalypse est à nos portes… 19 départements en vigilance orange ! La Sécurité routière sur le pied de guerre. A quand Vigipirate ? La rampe à 12% ressemble à un cimetière de voitures ! Les chaînes : il faut bac + 5 ! On s'entraide, les Alsaciens et les Normands ! Sur l'A43 c'est la montée au pas vers les cimes, il faut s'armer de patience mais il y aura de la neige. Il y en a même qui montent avec du champagne et du foie gras dans le coffre, alors…

Coercition en sus

Le pénal en extase. 2015 sera une grande année d’évolution des codes pénal et de procédure pénale. Plusieurs changements sont à l’ordre du jour au 1 er janvier. Notamment, deux nouveautés-phare. La convocation libre permettra au «  convoqué  » d’être assisté par l’avocat de son choix qui lui conseillera ainsi quatre possibilités : parler ou se taire, rester ou partir. Seconde innovation, la contrainte pénale qui, pour les délits punis de cinq années de prison maximum, deviendra une sanction évitant la prison mais se présentera sûrement comme sévère puisque, sous le contrôle judiciaire du juge d’application des peines, le condamné se verra mentionner ses obligations et interdictions strictement mentionnés sous ordonnance. Dans le même temps, les fichiers des différents services de police et gendarmerie seront regroupés pour mieux vous illustrer à mesure de tous les détails croustillants ou non de votre existence ; simple convoqué, auteur ou victime, témoin ou passant de hasard tou

L'esprit de Noël à la télé

La bûche. «  L’esprit de Noël  » est une figure imposée par toutes les rédactions de l’information télévisuelles. Montrer des sapins illuminés, des villes-lumières, des achats de dernière minute dans des boutiques en centre-ville, des enfants émerveillés par des jouets et gadgets électroniques, ça vaut tout je JT. C’est du reportage facile et pas cher. Faut faire rêver un peu. Pas besoin d’envoyer une équipe à l’autre bout de la planète… de toute façon, il y a les correspondants qui réalisent l’image qu’il faut : une messe en Orient, un Père Noël dans une région froide. Exercice imposé en plus, bien entendu, les bénévoles qui «  donnent de leur temps  » pour servir une soupe, distribuer une couverture à quelques pauvres des rues. Larmes garanties et bon cœur en zoom pour se rassurer des déficiences de l’Etat qui n’en peut plus. Et puis s’impose maintenant l’inévitable revente des cadeaux sur internet, où comment héroïser la goujaterie à grande échelle, pour le plus grand profit

Incoutournable avenir : la misère, par Patrice

La misère, bien sûr. Celle qui s'est installée, de façon durable et incontournable. Celle que l'on n'a pas contrariée, que l'on a vu venir. Pas d'excuse ! Celle même que l'on a entretenue de peur d'affronter l'opinion publique et d'avouer que désormais elle sera durable, perpétuelle. Trente ans que ce jeu de cache-cache dure. Trente ans que l'on fuit les responsabilités, les prévoyances, les contre-feux. La misère, c'est d'abord et avant tout le manque de travail. Voire plus de travail du tout. On est déjà dans le moins en moins… Ça a commencé avec la modernisation des outils de travail, les premiers robots. C'est bien joli, ça aide même à mieux vivre certains travaux pénibles. Seulement, il faut penser à recycler les hommes qui les exécutaient, élargir le panel de travaux, en mieux. La machine au service de l'homme : beau programme mais qui ne reste que programme théorique. Déjà on savait qu'il y aurait tro

Rentrez dans le rang ou mourrez, par Patrice

L'identité se doit d'être collective. Votre altérité, votre droit à la différence, votre insoumission au flux, votre regard personnel, vous savez ce que vous pouvez en faire ? Et je ne vous parle même pas de vos droits personnels, individuels… Espèce d'égoïste prétentieux ! Hors de la marée, de la poussée médiatico-sociétale, de la société civile et autres ONG de l'esprit d'équipe, de groupe, vous n'êtes rien ! PAR.TI.CI.PER ! Voilà le leitmotiv, la doxa qui nous sauvera tous et de tout : du mauvais temps, de la pluie et du terrorisme. Que la neige qui fait ce qu'elle veut et qui alimente les commentaires effarouchés, parce qu'on est en hiver, sinon on trouvera autre chose. L'argument, c'est fédérer. Resserrer les rangs. Y compris autour de la terreur créée par trois cinglés à couteau ou à voitures. Etre solidaire et, d'abord et avant tout avec son gouvernement, son Etat, son pays, sa nation, sa région, sa famille. Il faut

Le charabia des intellectuels sur les journalistes (ou la carpe se fout de la morue)

Le charabia des intellectuels. Je vais nous faire mal terminer l’année 2014 en allant voir du côté de quelques profonds propos sur la problématisation du «  champ journalistique  », tel qu’on veut nous le vendre par nos temps glorieux. C’est que l’intellectuel digne de renom parmi ses pairs ne se confond jamais avec le commun. Encore moins le mortel. Il qualifie, il dissèque, il éblouit le béotien patenté de ses analyses aussi pertinentes qu’un suc mentholé; il initie tout vulgum pecus d’une narration théorique aussi élevée qu’une poule de luxe sur le bastingage de ses nuits rétribuées. A hue, à dia. Poussez-vous là que j’vous toise… Lisant quelques lignes et comptes rendus poussifs de revues anonymes à comités restreints et lectorat «  engagé  » dans les sciences humaines et sociales, je me suis derechef senti aussi désocialisé qu’un perdreau de l’année dernière. Ainsi, dans un dérivatif fort convenu, à seule fin de s’interroger sur la politique des journalistes et son rap

Terreur au rabais dans Etat au rabais, par Patrice

Des martyrs low cost. Que l'on peut aussi appeler au rabais tant ils ne sont ( et c'est heureux ) qu'une pâle copie de leurs frères en martyrologie du Moyen Orient. L'exemple vient du besoin de s'identifier à quelqu'un et d'un effet de contagion. Plutôt que d'aller " combattre " sur le terrain, les quelques desperados que porte notre pays, et qui sont en mal d'imitation et d'altérité, ne vont pas manquer de se faire remarquer pour accéder, avec leurs moyens croient-ils, au droit d'être martyrs et à la reconnaissance qui va avec de la part de leurs " frères combattants ". Le pays d'Allah est drôlement pavé… Toute proportion gardée, une voiture qui fonce dans la foule reste une arme par destination. La différence encore très appréciable pour nous, et c'est très relatif avant peut-être de devenir provisoire, consiste en ce que ces véhicules ne soient pas encore bourrés d'explosifs comme cela se p

Vos existences sont vides

Rare est la félicité. Plus rien ne sert de désirer, construire ou imaginer. Le pire s’épanouit sous vos yeux humidifiés par la torpeur d’avoir été des voyeurs, cette splendeur chaotique des temps maudits que vous nous faites vivre. Sans vergogne, sans haine ni reproches, vous existez à travers quelques images aseptisées d’engagements et de guêpières politiques. Par vous, et en vous, nous sommes tous de gentils périnées contractés sous l’insipidité de votre période créée. Rien, plus rien ne va plus. Faites vos jeux, tournez, retournez vos vestes, rampez et gagnez tout le pèze espéré… pendant cet instant de remise à zéro de vos compteurs de moral au rabais, quelques morts survolent vos affres et espérances surannées. Rien de bien méchant. Rien ! La situation, toute situation ne vaut d’être vécue que partant d’un constat aussi rapide qu’un trait de citron sur un saumon tué dans l’Arctique. Aucune étincelle. Le règne de votre vide programmatique politique végète avec

Jusque ici, tout va bien

Rien de nouveau sinon ramper. Il ne se passe pas une journée sans qu’un petit fait divers ne parvienne à faire frissonner d’aise nos concitoyens franchouillards avides de sujets pour se faire déclinistes à bon compte. Du déséquilibré qui utilise son véhicule pour renverser des piétons en criant Allahu akbar au train-train des petites commissions pour la Noël de papa et maman, en passant par un braquage de bar-PMU avorté mais encore d’une cinglée qui écrit sur le président de la République, la presse en furie se prend les pieds dans une corde en sac. Bien mieux, des émissions télévisées consacrées aux tueurs en série, ou aux crimes récents n’en finissent pas d’attirer de plus en plus de téléspectateurs. Quelques images d’archives, un présentateur sur les lieux à l’air à la fois martial, vindicatif et sérieux, plus de vagues témoignages et une poignée de reconstitutions tournées à l’aide de figurants et intermittents du spectacle et le tour est joué. Le budget pub fixé. La

Zemmour, c'est vous !, par Patrice

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Péripétie identitaire. copyright : AFP/Metronews Dernière nouvelle en provenance de l'orthodoxie sociétale : le cas Zemmour . Suite à la découverte par Mélenchon d'une interview à un journal italien, et sous réserve que la traduction ne soit pas à charge, le chroniqueur médiatique est affublé de tous les maux de la diffamation et éconduit de chez ses employeurs français. Oui, Zemmour est une ordure et il l'affiche clairement et le clame haut et fort. Il appelle «  ça  » la normalité, mais ni plus ni moins que certaines autres que l'on a un peu vite classé ( pour mieux les dissimuler ? ) parmi les philosophes, penseurs, experts et autres spécialistes de quelque chose de tout aussi puant que l'on appelle pudiquement autrement, tel que déclinistes et autres " folkloriques " du contre-pied. Aujourd'hui, Zemmour vend ( paraît-il ) 5.000 exemplaires de son Mein Kampf personnel. Il toucherait 1,50 euro par bouquin. Faites le calcul si

La France en extase : les médias putes, par Patrice

Arrêtez ce Barnum ! Comme chaque année à la même époque, c'est cinéma permanent ! Il suffit de regarder la télé ou d'écouter France-Info pour se croire transporté sur la planète du bonheur. Votre télé vient de griller, votre voiture est à la fourrière, votre fils est à l'hôpital en réanimation, vous êtes sans boulot depuis une semaine, vous êtes infirmière et vous serez de garde le 24 décembre ? Tout cela, ce n'est rien ! De tout cela on ne parle pas. On vend du bonheur et de l'espoir, mais réservés. C'est pourtant la vie, la vraie ! L'autre, celle qu'on nous présente, est tout droit sortie de Madame Figaro et du Bon Marché . Là où tout va bien, où rien n'arrive qui soit en fait la vie, la vraie, où le seul souci, d'après France-Info , c'est "Est-ce que je vais pouvoir faire TOUS mes achats à temps ?" Le burn-out de circonstance, le stress qui touche toute la France, toujours d'après France-Info

Du FN dans toute la presse : un tirant d'encre qui sert les deux, par Patrice

Le FN : un biberon pour la presse. Il n'est pas d'organe de presse digne de ce nom, aujourd'hui, qui n'est un titre de une sur le Front national. Il faut d'une part prendre l'info là où elle se trouve et aussi continuer à se positionner comme " n'en étant pas " et mieux encore être contre et l’afficher. Il est très pratique d'avoir toujours une poire pour la soif lorsqu'on est rédacteur en chef. Les périodes de vache maigre en terme d'info ne sont pas rares. Les fins d'année permettent de combler le vide d'actu avec les marronniers usés jusqu'à la trame mais qu'on n'a aucun complexe à exhiber une fois encore. C'est qu'à défaut de ressasser les vieilleries, on a dans le frigo quelque chose qui peut toujours servir. Il suffit d'aller renifler du côté du FN pour trouver ou de ressortir des choses non abouties et qui feront encore illusion sans pour autant les achever . On n'est plus à