Le bio ?! Ah ! Ca se fume chez les bourges, ou quoi ? NAN, NAN, ça se mange


Le petit doigt lui dit… que la fête commence.



L’isolement par les plantes devient la foi des gardiens du temple. Lady Long Solo ne mange pas bio.


Elle écoute ébahie ses copines comparer l’ail chinois et ses acides gras saturés de 0,1 g, ses acides gras poly-insaturés à 0,2 g comparés à l’ail français aux acides gras mono-insaturés à 0 g, le tout à 0 mg de cholestérol 0 mg et 401 mg de potassium en moyenne.


Extase ! Elle entend soja, lait de brebis du Cher, fenouil du Liban et maté argentin dans les plats de riz du Congo. La Lady ne comprend plus rien passé un moment. Ni ses copines, ni son entourage ne trouvent grâce à ses yeux dans la concussion sporadique de nouvelles préoccupations aussi terriennes qu’isolées dans ses formes les plus anarcho-individualistes.


L’horoscope sexo Vietnamien leur semble aussi magique que se frotter contre une vieille Sainte Bretonne en bois pour lutter contre l’infertilité. Le paganisme moderne possède de ses teintes insoupçonnées au creux d’une ancestrale tentative de souder les forces telluriques d’avec le fondement d’une superstition faite de chats, d’asperges sauvages, le tout badigeonné d’un zest de croyance en le Grand Chasseur noir des livres d’antan dans l’Orléanais.


Lady Long Solo se dit que décidément Dieu a foutu le camp un soir d’agapes avec les Prophètes de la lignée de Bethsabée. Trop de vin sur la cène céleste, même Jésus ne reconnaissait plus ses frères d’hommes. Dieu a regardé le boudoir de la planète et n’a nullement eu l’idée de compter les morts pour rien à la minute.


Pendant ce temps, les sybarites ont rallumé les cierges et la danse funèbre a pu commencer sur les torsions d’aigus de la machine à sons. Les enceintes pleuraient une guitare Serbe électrisée par Puff Daddy sentant bon ses Spice Girls dans l’inspiration diatonique et, dans un coin du hangar désaffecté, un jeune homme esseulé se mirait devant un grand buvard de LSD en chiffonnant entre ses doigts gourds un poster de Jacques Attali portraituré en rock star.


La soirée battait son plein. En guise d’amuse-bouche, trois acrobates Chinoises se tordaient de rire en goûtant les tartes au citron des féministes du quartier venues colloquer sur les bienfaisances de la société matriarcale comparées à l’ennemi principal incarné dans l’homme, cet éternel guerrier phallocrate qui pourtant singe à qui mieux-mieux les normes féminines de l’époque. Les Chinoises furent vite rejointes par cinq Ardéchois quarantenaires pas si dupes de leur place dans la société : si nulle. Quant aux Bruxellois de la Confédération européenne des syndicats, ils faisaient un concours de « air guitar » comme si c’était l’unique occupation hautement intellectuelle proposée lors de cette soirée organisée par le Comité des fêtes de quartier de la mairie de Paris et son staff de hippies socialistes bourgeonneux en cette veille de printemps.

Tout à coup, là… impressionnant… un grand dadais laqué déguisé en Jacques Chirac entonne une Marseillaise vibrionnante. Il réclame respect et que toute la joyeuse compagnie le suive, mains gauches posées sur le cœur du voisin, voisine. Belle ruse pour se tâter, en somme, au prétexte patriote à l’envi costumé pour la rhumerie du soir.

Jour de fête en 2016, dans un quartier de Paris. Lady Long Solo se fait alors psychiatre avec deux de ses copines qui pleurnichent sur le sort qu’elles réservent à leur boy friend respectif. Daphnée se plaint que le sien ne veut pas ranger ses affaires dans l’appartement de location ; Laura en a marre que Laurent regarde toujours ses copines avec concupiscence et qu’elle en est sûre, il la trompe au boulot avec son chef à lui quand elle ne croit, elle, qu’en la fidélité, au mariage gai et fanfaron basé sur la confiance mutuelle et un compte en banque en commun pour payer les petites dépenses du couple et tous les remboursements des prêts à la consommation, histoire de posséder tout l’électro-ménager qu’un couple moderne entend faire rimer avec la facilité de la vie au quotidien dans son cocon d’amour. Mais ce que Daphnée ignore, et Lady Long Solo le sait, c’est que Raoul commence à s’éloigner de Daphnée et ses prurits militants dans les MAPA et autres joyeusetés organisées par la CFDT et son relai associatif Les Amis du Qatar rigolo dans le football féminin en voile et tutu noir de chez Nike sur des terrains en laitues plus confortables quand on tombe entre deux dribbles.

La victoire en chansons, merles moqueurs et jolis serins au délicat bec gloseur. Lasse, Lady Long Solo sort un rimmel de combat et s’en va enchanter la société de ses sarcasmes en évoquant le manque de verve de toutes ces consanguines. Au fond du hangar, les réjouissances commencent : débat sur la République et le chant Corse dans l’armée nouvelle.



Raoul Bidard

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