Réacs, par Patrice C.
S'agissant de
violences, de quoi parlons-nous ?
D'abord des faits
mais qui ne peuvent se produire et être produits que par des individus et dans
un contexte propre à certains individus. L'approche du sujet ne peut être que
sociologique. Le politique, surtout celui de gauche, a peur des mots, des
situations, des cas particuliers même s'ils tendent à progresser.
La violence,
phénomène social, doit être bien connue sous l'angle analyse, thérapie,
statistique. Sous l'aspect phénomène spontané, incontrôlé, quasi inconnu mais
cependant grégaire et exponentiel, la violence demeure à l'état de phénomène.
Ce qui tendrait à l'isoler, à la minorer. Un phénomène réduit à la portion
congrue n'intéresse personne. Surtout pas les politiques, ni même les
scientifiques qui ont voix aux médias, car cela ne rapporte rien en termes de prospectives
scientifiques et de notoriété.
Force est donc de
"faire avec".
La violence existe,
elle dégénère même, comme à Marseille mais pas seulement. Alors, de quoi et de
qui s'agit-il ?
Cause
= effet, il faudrait avoir le courage de traiter le
problème dans son ensemble, de ses origines jusqu'à ses manifestations.
Parler de la traiter,
c'est déjà mettre un pied dans la morale et la répression éventuelle. Donc, pas
question d'associer les politiques (courage,
fuyons !). Alors les médias ? Qui dit informer dit aussi porter à la
connaissance du plus grand nombre. S'agissant de violence, cela s'est fait tout
seul. Les faits sont là. Donc, de médias peu est nécessaire. La science ? Mais
la science ne s'intéresse que si cela débouche sur quelque chose de concret, de
productif. Les constats sociologiques médiatisés ne mangent pas de pain et
n'engagent à rien.
Il reste au citoyen à
devoir affronter (éventuellement) la
question sous sa forme concrète. Donc de façon prégnante, au supermarché, dans
la rue, et même chez soi.
Vivre sans garantie
d'échapper à une balle perdue, ce n'est plus vivre. Le sujet devient palpable,
concret. Alors la rumeur enfle… Elle ne rassure pas et tout le monde y
participe de près ou de loin, objectivement ou hypocritement. Le silence est
encore une fois le refuge des concernés muets. On tire la laine, on épilogue.
On se rassure comme on peut, mais de façon nécessaire, et on se pose la
question à soi-même : "Pourquoi ?
Comment ?" Face à tant de désespérance et de vide on se fait les
questions et les réponses.
La nature ayant — c'est bien connu — horreur du vide,
vient LA question : "Qui ?"
Plus simple, plus énergique, plus individualiste puisque "pas moi !". Alors qui d'autre ? Ce
qui revient à dire : "l'autre".
Qui est-il cet "autre" ?
D'où vient-il cet "autre" ?
Pas l'ombre d'une aide en vue… Je vais trouver tout seul. Cet autre est
étranger ! Au moins étranger à moi, à ma culture, à mon savoir-faire et vivre.
"Quelles différences ?" qui
créent la différence ?
Vouloir s'imposer,
exister, vivre autrement, différemment (pas
comme moi qui suis sûr d'avoir raison et d'avoir fait les bons choix).
Donc, un Ostrogoth, un Apache ! Devenu au fil du temps anarchiste, puis
rebelle. Quelqu'un à qui tout est bon. Quelqu'un qui assume sa différence, ses
choix. Franchement. Contrairement à moi qui suis obligé de composer, de
tricher, de mentir, de me cacher et de fermer ma gueule.
Pouvons-nous vivre
ensemble ? La vie peut-elle continuer à véhiculer des différences exacerbées ?
Il y aura toujours
des voyous !
Patrice C.
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