Pour bien démarrer l'année nouvelle : pleurnicher en haut lieu sur un chanteur mort, par Patrice


Pleurs hors de propos.

Le régime pleureur, ça s’entretient. On avait presque oublié, depuis le 13 novembre, qu’il nous fallait être solidaire et partager une douleur nationale pour nous sentir exister en tant que nation.

L’occasion de la mort d’un ex-pleureur national, grand fournisseur de mièvreries, soulignée par le chef de l’Etat lui-même, nous rappelle à la compassion tous azimuts. Bon gré mal gré, il nous faut nous retrouver dans les larmes, fussent-elles de crocodile.

Ainsi, une ex star (!) de la chansonnette pour midinettes en approche de chaleurs peut-elle relayer, renforcer un sentiment devenu national : celui de la douleur. C’est un peu vite assimiler de bien tristes et forts événements et faire de la compassion notre état quotidien et créer un lien de solidarité. Ne mélangeons pas tout.

On n’hésite pas à faire étalage de ses choix “artistiques“ si ceux-ci peuvent faire ciment avec la nation, fût-on président. On imagine très bien Monsieur et Madame, à l’époque anonymes, promenant le landau au son de pitoyables rimes misérablement mises en musique parlant du Loir-et-Cher…

Il faut se resituer dans le contexte de l’époque pour comprendre que la compassion collective puisse encore être partagée aujourd’hui et pourquoi elle trouve une résonance avec le ressenti mûri il y a quarante ans dans le partage de poésies de pot de chambre. « Dis-moi ce que tu aimes comme musique, je te dirai qui tu es. ».

Ce n’est pas d’hier que la France est coupée en deux y compris dans ses diverses expressions. A une époque qui voyait poindre une douce révolution des mœurs via l’arrivée d’une musique nouvelle, les avant-gardistes faisaient déjà scission en choisissant le progrès alors que les déjà futurs dirigeants du pays faisaient le choix de la médiocrité. On se passerait volontiers de le savoir bien que cela puisse servir de repère.

De là à entonner l’hymne de la patrie reconnaissante avec les plumitifs intéressés aux débats et qui ont tiré avantage toute leur vie de la fréquentation de cette mièvrerie, il y a un pas que seuls franchissent les moins téméraires ou les plus intéressés. Après tout, c’est bien de mercantilisme dont il s’agissait, pas de sentiments et encore moins d’art.

Patrice C.

 

 

 

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