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Un condensé de vide, ou le syndicalisme atomisé & construit comme tel

{Syndicalisme atomisé et retour de la guerre.} Historiquement, le syndicalisme croise une bourgeoisie qui a toujours été le fossoyeur de la politique qu’elle conduit elle-même en direction du muret qui la fait trébucher un temps. Le temps de la guerre est là, sous nos yeux . Une batterie dirigée sur nous et des mitrailles nous assaillent comme hier. Ce ne sont certes plus des fusils qui sont braqués contre les travailleurs, mais des textes juridiques qui aboutissent à la même conséquence : la destruction des statuts, des conventions collectives, des individus, des moyens de subsistance, par le licenciement, la correctionnalisation du travail syndical de terrain, la misère petite et grande faisant de chacun un adversaire de tous à terme. Le paradoxe drolatique dans cette lecture-là de l’imminence de la guerre, c’est qu’elle se trouve en toutes lettres dans tous les livres, dans la littérature de toutes les périodes d’avant-guerre. La nôtre, bien entendu, qu’on observe à t...

Vers un syndicalisme de contrôle du "social"

{ Gabegie généralisée en «  démocratie sociale  ».} Nous ne pouvons dissimuler un vague dépit somme toute attendu face aux dérives de toutes sortes que nous observons concernant les institutions censées au moins défendre ou protéger les salariés. Au premier chef, un constat est fait : les organisations syndicales, les mutuelles, les organismes de prévoyance marquent leurs actions et pratiques par la seule gestion financière. Ces organisations se sont soigneusement institutionnalisées, je l’ai défini, et ont largement dépassé leurs seules obligations de gestion de trésorerie : là aussi, la finance a pris le pas. Et bien entendu, corollaire naturalisé, nous disposons désormais d’une institutionnalisation des prébendes, d’une sorte de professionnalisation avérée de «  fonctionnaires  » des organisations syndicales et des mutuelles assumant leur existence dans un confort matériel et intellectuel enviable. L’adversité dite de classe, surannée dans les tê...

Le bio ?! Ah ! Ca se fume chez les bourges, ou quoi ? NAN, NAN, ça se mange

Le petit doigt lui dit… que la fête commence. L’isolement par les plantes devient la foi des gardiens du temple. Lady Long Solo ne mange pas bio. Elle écoute ébahie ses copines comparer l’ail chinois et ses acides gras saturés de 0,1 g, ses acides gras poly-insaturés à 0,2 g comparés à l’ail français aux acides gras mono-insaturés à 0 g, le tout à 0 mg de cholestérol 0 mg et 401 mg de potassium en moyenne. Extase  ! Elle entend soja, lait de brebis du Cher, fenouil du Liban et maté argentin dans les plats de riz du Congo. La Lady ne comprend plus rien passé un moment. Ni ses copines, ni son entourage ne trouvent grâce à ses yeux dans la concussion sporadique de nouvelles préoccupations aussi terriennes qu’isolées dans ses formes les plus anarcho-individualistes. L’horoscope sexo Vietnamien leur semble aussi magique que se frotter contre une vieille Sainte Bretonne en bois pour lutter contre l’infertilité. Le paganisme moderne possède de ses teintes insoupçonn...

Raoul pense très fort à Lady Long Solo en dissertant sur l’inspection philosophique posée sur l’illusion.

Raoul pense très fort à Lady Long Solo en dissertant sur l’inspection philosophique posée sur l’illusion. Les caprices de la fondation des raisons que nous nous créons sont des fictions éprouvées au fur et à mesure de l’expérience des années vécues. La pire des compréhensions humaines dont nous débridons la mécanique est l’illusion . L’illusion n’est pas le mythe. L’illusion n’est pas non plus le fait que nous nous immergeons dans la seule rêverie. L’illusion est la croyance ( quasi ) absolue en l’institution comme réalité objective quand il s’agit de constater qu’elle est rupture avec une antériorité historique structurelle. Donc subjective, résidu de l’idéologie matricielle. La réalité objective de l’institution conçoit une fiction plus réelle que la vérité transhistorique. La philosophie de l’histoire la plus pertinente est celle de GWF Hegel. Saisir Hegel suppose la saisie de son rapport à la métaphysique. Considérant très jeune qu’il fut formé en théologie protestante (...

Eloge de la politique - R. VAILLAND (1964)

Roger Vailland, Eloge de la politique , {paru in :} Le Nouvel Observateur , 26 novembre 1964. Certains hommes ont la vocation de la politique, comme d’autres ont celle de la peinture, du théâtre ou de l’invention mathématique. Ce sont des hommes à passion, à passion unique. Le politique, lui, sa passion, c’est de faire l’histoire de son temps ; quand il réussit, il fonde des Etats ou fait des révolutions. Les vraies vocations et les passions absolues sont rares et qu’elles réussissent l’est encore davantage. Chaque siècle ne produit que ( ou n’est produit que par ) quelques vrais peintres et quelques grands politiques. Comme tout le monde, bien sûr, je m’intéresse à ces gens-là – et dans la période présente, peut-être davantage au peintre qu’au politique. Je ne me cache pas d’admirer les grands hommes : Plutarque fut une de mes premières lectures et je ne renie pas son enseignement. Mais ce qui me paraîtrait aujourd’hui plus intéressant, ce serait compren...
Peuple : la ruse du people pour le nier Les zélés gourous de la République version Montagnards du Marais de gauche l’ont scandé à tue-tête : le référendum du 29 mai 2005 «  a marqué le retour du peuple  », écrivait notamment un ex cador socialiste vaguement diplômé d’X, ce qui favorisait son allant de boa, puis d'ancien député parmi mes vagues amis de criconstance quand j’avais un micro et passé désormais aux maroquins d’ Attac . Depuis, les évolutions de la langue courante employée par la presse portent le reflet d’une situation concrète : en créant le rideau de fumée de toute vie publique de nos élus sous la mise en scène du «  people  », il fut de la sorte décidé de biaiser avec le sens du vote du peuple ainsi balayé d’un revers versaillais, le 4 février dernier 2008. L’enjeu de la ruse : la marche forcée de l’Europe domestiquant la souveraineté nationale et populaire du peuple sous caution d’un Traité dit «  simplifié  » europée...

Lukacs explique la décadence, par Raoul Bidard

De la créature évoquée & de  quelques causes " sociétales " justifiant de lire Xénophon Dim 26/05/2019 16:55 à SP Cher S., Avec mes remerciements pour ton explication qui va dans le sens de mes hypothèses instinctives, voici quelque élément prompt à insuffler controverses, bien que je demeure à la surface des choses. J’écris ces présentes lignes liminaires alors que j’établissais tranquillement ma petite réflexion en suite de ton mél de vendredi qui narrait la créature, tout en répondant à ta question sur Xénophon. Cela m’a inspiré, tu me le pardonneras, la longueur de ce qui suit. Ma prolixité n’a d’égale que l’importance du tour pris menaçant de la guerre à venir qui se déniche aussi dans les atours féminins. *** {De la créature en général & des offices politiques sui generis. } Nous le savions, l’enfant-roi qui plus est consommateur est devenu un tyran de la quotidienneté. Dans sa famille, à l’école, au bureau et à l’usine (...